Body of Proof
5.5
Body of Proof

Série ABC (2011)

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Les morts sont plus bavards que les vivants... mais au moins on peut dire 'tais-toi' aux vivants.

J'ai tendance à privilégier les séries courtes. Disons que les séries qui excède les 3 saisons ont tendance à tourner en rond. Et à quelques exceptions près, je m'ennuie très vite devant ce type de production. Mais je fais des efforts. Je tente des séries. Ainsi, je me suis lancé dans les Las Vegas, et maintenant Body of Proof.

Body of Proof, c'est la volonté utopique de réunir deux séries qui attirent l'audiience : Dr House et Les Experts. En effet, l'héroïne est un personnage souvent froid et désagréable qui lit les indices à la manière d'un Sherlock Holmes, le tout dans le but de résoudre des énigmes (de quoi faire passer les flics pour des tarlouzes). Ca manque donc d'un peu d'identité. Je craignais donc le pire à la fin du premier épisode. J'ai tout de même continué.

Saison 1 : 5/10
Saison 2 : 4/10
Saison 3 : 3/10


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SAISON 1 : 5/10

Heureusement, petit à petit, les scénaristes sont parvenus à donner une identité à leur série, à nuancer un peu le personnage principal et surtout utiliser les personnages secondaires pour démarquer cette série de ses racines. Ce n'est jamais vraiment génial, les créateurs sont déjà bloqué dans une structure unique de l'enquête (rebondissements typiques du deus ex machina couverts par un jargon médical incompréhensible pour le spectateur lambda, jeu du chat et de la souris où chaque témoin se met à mentir en début de show pour se faire réinterroger à la fin, etc.). Je pense que le plus problématique de la série, c'est l'exagération du pathos. Chaque épisode permet à l'héroïne de faire face à un ancien démon et de là coule un flot de misérabilisme exacerbant. Ce parallélisme entre le drame actuel et une volonté de rendre l'héroïne plus 'humaine' manque clairement de subtilité et ne devrait pas être traité dans chaque épisode.

Côté mise en scène, rien de folichon, mais heureusement, on évite les tics récurrents de ces dernières années avec une caméra épileptique pour filmer les flashback (bon il reste quelques ralentis de post prod assez horribles visuellement). Les acteurs sont plutôt bons, et je m'étonne de ce choix pour camper l'héroïne, puisqu'elle est moins sexy que sa boss. Sans doute le but était-il de créer un 'vrai' personnage de mère, donc pas un récepteur de fantasmes masculins comme dans Desperate Housewives. Ca ne m'empêche pas, personnellement de toruver l'héroïne séduisante (il y a tellement peu de laides femmes).

Bref, Body of Proof Saison 1 est une série qui souffre de son pathos trop insistant mais qui se démarque de ses séries dont elle s'inspire grâce à des personnages sympathiques. Ca reste donc le genre de série parfaite pour ceux qui ne veulent pas se prendre la tête après une dure journée de boulot.

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SAISON 2 : 4/10

J'ai lancé la saison deux en apprenant que la troisième serait la dernière. Sans doute à cause du succès de "Bones", série fort similaire, "Body of Proof" n'a pas été relancé pour 2014. D'ailleurs, à voir le casting présent pour la troisième, il me paraît évident que la série a pris un sacré coup dans l'aile.

Déjà, lorsqu'une saison finit avec autant des épisodes aussi spectaculaires alors qu'il s'agit à la base d'une série genre routine, ça laisse supposer que les créateurs, conscient de la médiocrité de leur série, font tout en fin de saison pour convaincre les spectateurs de revenir. Malheureusement, cet artifice n'est pas très subtil et je déplore l'utilisation de tels procédés, pourtant courant dans la majorité des séries, parfois même celles que j'aime. Mais disons que je pars d'une principe que, si une histoire est bonne, il est inutile d'en faire des caisses pour rameuter les gens. En même temps je comprends les producteurs et même les auteurs qui ne veulent pas que le rêve s'arrête.

On peut reprocher à cette saison 2 les mêmes choses quà la saison 1 : une structure toujours trop identique d'un épisode à l'autre (en même temps, c'est le genre qui le veut), du coup on a droit aux inconvénients et avantages habituels : idéal pour tuer le temps sans surprise, mais justement un manque flagrant de surprise. En plus on sent bien que les scénaristes ont du mal à pondre des histoires différentes et encore plus à trouver des résolutions pertinentes. Ainsi, place aux dei ex machinae ! Soit. Ils ne sont pas trop flagrants, cachés sous un jargon scientifique et puis le ton humoristique de certains personnages permet de mieux faire avaler la pillule.

Les personnages, parlons en justement. Le gros problème de la série, c'est le côté relationnel qui ne progresse pas assez. Si l'on prend par exemple la rivalité entre l'héroïne et sa supérieure, c'est assez agaçant de recommencer le même schéma "Je te déteste salope - on s'entre aide - finalement t'es quand même sympa" à presque chaque épisode d ela prmeière moitié de saison. Les questions posées sont toujours les mêmes, y compris celles envers la fille, et cela agace. On sent bien que les auteurs n'ont pas assez creusé pour vraiment les exploiter. Et ils ne se décident pas vraiment à le faire en cours de route. Sauf pour un personnage : Peter !

Mais comble du comble, si Peter connaît une mince évolution (histoire de parents adoptifs et histoire d'amour), c'est aussi le personnage le moins utile à l'histoire par rapport aux enquêtes policières. En gros, Peter n'est donc là que pour donner un mince fil conducteur émotionnel bien maladroit. Il est d'ailleurs amusant de deviner avant chaque épisode, qui prendra sa place d'enquêteur.

La fin de saison est donc très spectaculaire, avec un double épisode sur une épidémie assez grossièrement écrite, et un épisode choc repompé en partie sur "Silence of the Lambs". C'est bien beau de vouloir donner du punch à la série, mais ça aurait été plus facilement acceptable si les auteurs y avaient pensé dès le début de la saison et si ça avait été fait sans trop de maladresse. On sent bien que l'équipe n'est pas à l'aise dans le sensationnel et que ce traitement plus explosif ne sied pas au rythme de la saison. C'est donc le traitement qu'il aurait fallu changer. La mise en scène de la série est globalement assez posée et réussie, c'est donc dommage d'échouer d ela sorte en fin de course.

Enfin l'on pourra également sourire de la guest star principale du double épisode, preuve que la production n'est franchement pas à la page : Luke Perry. Oui, oui ! Luke Perry, le gars de Beverly Hills, celui qui ne fait plus que des films pas suffisamment bons pour sortir dans des cinéma européens. Ce n'est pas du direct to dvd, mais c'est tout comme avec des films dont personne n'a entendu parler comme "Dishdogz" ou "Alice upside down". Quoique je constate que sa carrière semble remonter à nouveau la pente vu la bonne réception de ses derniers films et puis son rôle dans "John from Cincinnati".

Bref, cette saison 2 est moins bien construite. Comme souvent pour ce genre de série à une histoire par épisode, c'est la première saison qui offre le plus de bonnes idées, très vite les auteurs tournent en rond pour notr eplus grand déplaisir. Puisqu'il ne reste qu'une seule saison, je la regarderai certainement, en espérant que ce sang frais dans le casting apportera quelque chose de positif.


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SAISON 3 : 3/10

Et bien voilà, comme ça c'est fait ! J'ai enchaîné les épisodes pour en finir au plus vite avec cette série. On sentait bien en fin de saison 2 que la série battait de l'aile. Cette troisième saison ne fait que confirmer que rien ne va plus : beaucoup d'acteurs ont été remplacés, et le ton est différent. Même les thématiques changent.

Tout d'abord les thématiques : exit l'histoire avec la fille. C'est pourtant là dessus que la série a commencé. C'était redondant, c'est sûr, mais ne plus du tout en parler est carrément maladroit. Surtout que la plupart du temps les rares interactions avec la fille se font ... par téléphone ! Comme si Megan délaissait à nouveau sa fille.

Le ton : alors que les deux premières saisons jouaient sur l'enquête, ici on est en plein spectaculaire. Les retournements de situation sont plus intenses, plus saugrenus aussi, plus sensationnel. Le personnage de Megan est nettement plus sur le terrain, sa vie est davantage mise en jeu ; on n'est plus dans la petite série pépère, et si j'avais parlé de la série "Les experts" en début de critique (je n'avais alors vu qu'une saison), ce n'est finalement pas si inapproprié puisque le ton correspond plus ce type de série où notre héroïne résout tout toute seule.

Les personnages : dans ce cadre d'une série plus mouvementée il apparaît comme logique de changer les personnages... car comment imaginer Bud devenir un as de la gachette alors qu'il ne parle que de sa fille et de sa femme dans la saison 2. Et si on remplace Bud, il faut bien un co-équipier qui sache faire face au nouveau venu. En plus, les auteurs décident d'utiliser la bonne vieille recette de l'histoire d'amour : le flic est un ex de l'héroïne afin d'ajouter plus de tension. Sauf que tout ça est ridicule et n'apporte rien réellement.

Tout comme toutes ces intrigues saugrenues. Au menu de cette troisième saison on a : des zombies, un exorcisme, une nouvelle épidémie, un crash d'avion et surtout le lourd passé de Megan qui s'avère encore plus tiré par les cheveux que prévu. Les épisodes n'ont jamais été très bien écrits, suivant toujours le même canevas, mais au moins il y avait un ton acceptable qui rendait la série sympathique. Ici les auteurs en font beaucoup trop, toujours dans le but de pouvoir faire monter l'audience. Mais il ne suffit pas de faire des retournements de situation à tout bout de champ pour faire d'une série un bon produit. Le spectateur n'est pas dupe. Et en plus il se sent flousé de ne plus reconnaître les personnages. Megan a toujours eu un sale caractère, mais là elle devient indigeste, capricieuse et en plus tout le monde lui donne raison dans la série. C'est bien beau de vouloir forcer la ressemblance avec Dr House, mais ce dernier était peu apprécié par ses collègues, alors que Megan reste anormalement populaire au sein de son équipe.

Bref, une troisième saison qui part totalement en vrille. Il reste un peu d'humour réussi, et puis les idées repompées de divers films sont bonnes (forcément les films de base étaient bons), mais l'ensemble s'articule mal, c'est maladroit et tous retournements de situation ne font qu'agacer.

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Conclusion générale :

"Body of Proof" est une série qu'on se regarde sans trop de problème après une dure une journée ; durant les deux premières surprises, il n'y a que peu de surprise, on suit une routine plaisante à défaut d'être originale. Malheureusement, à partir de la fin de la saison 2 ça devient un peu n'importe quoi : trop spectaculaire, trop tiré par les cheveux, la série perd de son charme et surtout son identité. C'est pourquoi je déconseille fortement cette dernière saison aux fans de la première heure.
Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 26 mai 2013

Modifiée

le 26 déc. 2013

Critique lue 1.5K fois

9 j'aime

Fatpooper

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