Regression towards mediocrity!

J'aurais vraiment aimé mettre une note plus élevée à cette petite websérie indépendante, mettant en valeur des actrices inconnues et convaincue; parlant d’un sujet qui me plait, et voulant raconter l’histoire d’amour entre une étudiante courageuse et une vampiresse badass. En particulier quand cette histoire est racontée de manière bien décalée et sans se prendre au sérieux. Malheureusement si ça partait très bien, avec une première saison vraiment convaincante, les deux saisons suivantes vont l’être nettement moins et me pousse, à l’heure d’écrire ces lignes à lui attribuer une note au final assez médiocre.

Tout d’abord, précisons que cette série à choisit un format aussi originale que dangereux. En effet, tout est filmé grâce à la webcam de la protagoniste principale qui a décidé de filmé en permanence son kot étudiant. Ce format est dangereux car il faut une maitrise poussée de la narration, en effet, la plupart du temps, les évènements ne seront pas montré mais raconté, allant donc à l’encontre, de par le choix du format, de la loi du «Show don’t Tell ». Cependant, les scénaristes s’adaptent très bien à cette contrainte lors de la première et deuxième saison, cela frise, hélas, le ridicule lors de la troisième saison.

Mais explicitons pourquoi une note si médiocre.

La première saison 1 est pour moi une véritable réussite, arrivant à poser des personnages intéressants, qui se démarque l’un de l’autre, et ce; malgré le faible temps d’écran de chacun, ainsi qu’un jeu d'acteur relativement faible, mais toutefois compensé par une fraicheur et une conviction enthousiasmante. Cette série va raconter l’histoire de de Laura lycéenne ordinaire, qui va se rendre compte de fils en aiguille que le surnaturel existe et que sa collocataire est une vampiresse ayant un lien avec la disparition de ses amis. Durant toute cette saison, le surnaturel va être relativement dissimulé, globalement présent en toile de fond mais le sujet principal de cette saison n’est pas le surnaturel. Le sujet principal de cette saison est une belle histoire d’amour entre 2 personnages que tout semble opposée. Bref le sujet principal de cette saison cartonne, et les atermoiements de l’héroïne principale semblent parfaitement justifiés. En effet, le fait que Carmilla soit foncièrement égoïste, que ce soit une créature surnaturel qui pourrait la vider comme un berlingot, que le meurtre comme solution a ses problèmes soit une alternative acceptable de son point de vue, fait qu’on puisse avoir du mal à la considérer comme étant digne de confiance. Et pourtant, elle s’attache à Laura, et choisit de faire ce qu’elle n’osait pas faire depuis plus de 100 ans. On peut la comprendre, le risque d’être seule sans avoir personne à qui parlé pendant une éternité, peut pousser à sérieusement réfléchir à se rebeller contre les siens.

Puis vient la saison 2 qui est globalement faible en particulier au début, la fin n’est pas excellente non plus mais a au moins le mérite d’aller jusqu’au bout de ses idées délirantes, en proposant notamment un personnage barré de Nazi joviale, et en l’exploitant jusqu’au bout. Cependant le gros problème de cette saison est la gestion du fantastique, car dans cette saison, le fantastique n'est plus du tout dissimulé. Du coup cette série passe, en l’espace de quelques épisode (S1E33 ==> S2E01), d’un thème fantastique léger et intéressants à de la high fantasy surassumé (parfaitement justifiable pour un climax, plus pour une entrée de saison). Ce qui va être, certes amusant à certains moments, (genre les élèves qui manifestent pour la sauvegarde de la baudroie géante) mais présente beaucoup moins d’intérêt pour le développement des personnages, et ce malgré de bonnes idées qui seront presque tous le temps mal exploité (genre la sœur vampiriques de Carmila). Les personnages restent cependant, globalement sympathique et intéressant, seule Carmilla, un des personnages les plus cools de la saison 1 commence à développer une légère apathie tout à fait malvenue.

Pour finir, la saison 3 a réussi à planté un pieu profondément dans mon cœur encore animés des espoirs que cette série suscitaient en moi. La relation Laura/Carmilla, oscillant entre amour et incompréhension, méfiance et tendresse, est le véritable cœur de cette série. Cette relation qui nous vendait du rêve lors de la première saison (et qui commençait déjà à battre de l’aile lors de la deuxième saison) ne fonctionne plus, parce que les raisons qu’elles se méfient l’une de l’autre sont désormais inexistante, et les motifs invoqué pour recréer de manière maladroite cette alchimie sont amené de manière franchement inélégante. Cette troisième saison, va, en plus des défauts accumulés dans la saison 2, se prendre beaucoup plus au sérieux que les 2 saisons antérieures. Jusqu’à donner à la quête de Carmilla, désormais la vampiresse la plus neurasthénique de l’histoire, un enjeu planétaire. A ce moment-là, la série n’est plus drôle, elle devient triste, j’ai été à certain moment gêné par la vacuité totale du scénario, et des situations que les scénaristes ont dû trouver drôle. Car non ce n’est plus drôle, c'est juste ridicule, et ce ridicule rend les personnages progressivement sans intérêt, et donc toute la série, de par le format adopté, sans intérêt.

Cette série est donc, pour moi, l'histoire d'une inexorable régression vers la médiocrité la plus effarante, la plus banale. Bref, une série qui aurait dû réussir à s’arrêter à temps, et à laquelle j’aurais probablement mis 7 ou 8 (en gardant le coup de cœur). Ha bordel c’est dommage, Vraiment, vraiment, vraiment dommage.