Chasseurs de négativité

Sympatoche. J'aime beaucoup, BEAUCOUP les personnages. La recette de la série prend grâce à leurs interactions et leurs différentes combinaisons. La série tente beaucoup de chose et c'est vraiment plaisant. J'aime cette inertie autour des personnages. Je m'explique, les ennemis sont imprévisibles, certains changent de camp et certains sont juste vaincus en étant compris et acceptés au sein de l'équipe des héros. Des méchants pas forcément unilatéral, ça apporte du changement et ça rend le tout surprenant, on est jamais à l'abris d'un retournement sympa. Et pour ceux qui sont totalement manichéens, ils sont totalement fun.

J'adore Bular mais j'ai tout de même plus de mal avec Angor Rot. La deuxième partie de saison souffre quelque peu du fait que ce soit un antagoniste plus faible. Je voyais plus Strickler se hisser à ce rang. La série n'arrive d'ailleurs pas à reproduire son plus haut niveau atteint à l'épisode 13 qui fait vraiment office de bonne conclusion pour ouvrir sur de nouvelles bases.

Je pense que la différence tranchante entre ces deux parties auraient été mieux digérée si cela avait été deux saisons distinctes. Le final est rushé avec des changements de personnage un peu trop soudains ou en contradiction avec ce que la série construisait auparavant. La série fait assez souvent ça, du build-up ou des impressions de build-up qui ne mènent finalement nulle part, ça m'a été particulièrement désagréable car cela revenait souvent. Un autre point faible est la mauvaise gestion de la vie d'ado normal de Jim face à celle de sa vie de chasseur de Troll. On est vraiment pas impliqué dans celle-ci et c'est dommage car on voit les idées qui sont là mais n'aboutissent pas.

C'est vraiment en termes d'écriture globale que la série pâtit parce que dans celle des personnages encore une fois, c'est parfait. Les one-liners de Toby m'ont vraiment fait marrer et qu'est-ce que Argh ou Blinky peuvent être attachants. Les doubleurs font du très bon travail pour faire vivre leurs personnages. C'est un magnifique dernier job pour Anton Yelchin qui fait jouer à Jim l'émerveillement de la plus belle des manières.

Du côté graphique c'est vraiment dirigé d'une main de maître. Les instants dans le monde des Trolls sont colorés et très riche visuellement. Certains moments m'ont vraiment laissé béat d'admiration tellement c'est coloré. Guillermo del Toro oblige, les design des trolls sont inventifs et originaux et on sent la vraie mythologie construite derrière tout ça. Les scènes d'action sont aussi clairement chorégraphiées et très plaisantes à l’œil. C'est vraiment un bon exemple d'animation 3D réussie.

C'est donc une série surprenante et pleine de bons choix et bonnes idées. De ce que je vois sur Twitter, ça plait particulièrement au jeune publique et je pense que c'est vraiment tout ce qu'on peut souhaiter pour elle. Je ne dis pas cela de manière péjorative. Si Trollhunters n'a pas la richesse d'un Avatar et que les adultes ne trouveront pas forcément leur compte, ce n'est peut-être tout simplement pas son but. Si elle suffit à susciter l'émerveillement des plus jeunes et leur propose une série capable d'être intelligente avec de beaux messages sur l'amitié, la tolérance et l'acceptation des autres, c'est largement plus que ce qu'il n'en faut. Un peu de positivité honnête ça fait toujours du bien en ces temps un peu sombre.