Toute démarche pour promouvoir le taf’ de ces artistes est louable

Comme je le disais à NeeKoh, c’est quand même incroyable d’avoir pu réunir autant de compositeurs de vgm japonaise pour cette mini-série de six épisodes de 15 minutes. Le premier épisode, parlons-en car il envoie du lourd ! Avant de parler des compositeurs de la génération 8bits, c’est excellent d’avoir pu s’entourer dans ce docu de Haliyama alias Hally qui est un vrai passionné de chiptune et connait sur le bout des doigts l’évolution de cette musique (Et il adore Solstice de Follin donc ça ne peut être qu’un homme bon). http://hpics.li/c3f476c C’est donc la première personnalité que l’on entend dans ce docu. Deuxième personne à apparaître à l’écran : Rolling Uchizawa, qui est également un vrai connaisseur du milieu. D’ailleurs on avait pu le voir dans le reportage d’Alex Pilot « Japon : les stars de la game music » diffusé en 2005 sur le Game One de la bonne époque.

Premier entretien qu’on nous propose est avec Junko Ozawa de chez Namco qui a composé pour The Tower of Druaga en 1984 une bande son qui a marqué beaucoup de jeunes joueurs de l’époque dont Hitoshi Sakimoto et Yuzo Koshiro. Clairement un précieux entretien et excellent choix pour démarrer ce documentaire. Puis on enchaîne très vite sur les consoles de salon avec Hip Tanaka qui clôt le premier épisode en balançant des anecdotes croustillantes. Un excellent premier épisode qui donne vraiment envie de voir la suite.

Malheureusement dès le deuxième épisode il y a des choses à redire. Dans le trailer de la série le ton était donné : « On a grandi avec cette musique. Les compositeurs de musique de jeu vidéo sont des héros méconnus. Vous me suivez ? Qui sont ces gens ? ». On nous parle du son Konami mais on ne parle plus des compositeurs. Y’a tromperie, clairement. Alors OK avec Konami Kukeiha Club il est parfois difficile de savoir qui a composé quoi mais c’était justement le sujet du documentaire : Qui sont-ils ? Je pense vraiment qu’on pouvait parler du son Konami, comme ils l'avaient fait pour le son Namco dans le premier épisode, tout en faisant un travail de recherche des compositeurs clés de la Konami Sound Team. Par exemple Satoe Terashima & Kinuyo Yamashita (Castlevania) ou Hidenori Maezawa (Contra). Petite parenthèse : ce travail a été fait pour l’album sorti fin décembre 2014 qu’est Final Fight Original Sound Collection : http://hpics.li/4e329fb Il aura fallu attendre 25 ans pour connaître le nom des compositeurs de chaque track, mais au moins ils l’ont fait. Alors quand le sujet se poursuit et que pour Sunsoft ils ne parlent ni de Naoki Kodaka (le sound team leader et compositeur), ni de Nobuyuki Hara (le programmeur -RIP) j’ai vraiment été déçu. Par chance, à la place on a droit à un entretien avec Masashi Kageyama (Gimmick ! - 1992) ce qui est énorme et clôt le deuxième épisode avec beaucoup d’émotions grâce aux mots de ce joyeux luron. Et puis ça permet de montrer la belle campagne japonaise.

Troisième épisode, sur les 16 bits, toujours avec le tandem Hally – Uchizawa pour nous apporter leurs commentaires éclairés de cette transition importante dans les capacités sonores des machines. Et puis on entend du Shinji Hosoe (non crédité !) avec le stage 4 de Dragon Spirit pour parler brièvement de la musique sur PC Engine. Puis quelques mots de Hayato Matsuo et son Master of Monsters. Dommage que ça ne dure pas plus longtemps et qu’il n’est là que pour faire la transition vers Hitoshi Sakimoto avec lequel il a bossé sur Ogre Battle. Et moi ça me permet de faire la transition sur Koichi Sugiyama. Pas un mot de Sugiyama dans ce documentaire, c’est honteux… Sugiyama avait pourtant produit l’album Master of Monsters en 1991 mais dommage, ce n’est pas relevé. 1991, c’est l’année de Street Fighter II et le sujet se concentre sur Yoko Shimomura et là je suis peut-être en contradiction avec ce que j’ai écrit précédemment pour Konami mais pas un mot sur ALPH LYLA. On a vraiment l’impression dans le docu que Capcom Sound Team = Yoko Shimomura. Il y a bien quelques mots entre Manami Matsumae (Area 88) et Yoko Shimomura dans un Hidden Level, vidéo bonus de deux minutes entre l’épisode 3 et 4 mais ça ne pèse vraiment pas lourd.

Le quatrième épisode « The Cool Kid » se concentre sur SEGA. Et Hiro est là. Bon sang qu’est-ce que c’est chouette de le voir ! http://hpics.li/430db2b Hang-on et Space Harrier c’est 1985 et la chronologie n’est plus respectée mais on pardonne facilement. Puis la musique de Outrun, tout simplement excellent, ils se sont lâchés pour cette épisode et on profite de cet incroyable entretien. Les interventions de J-ROCC http://hpics.li/79a5483 sont extra. On en a pour notre argent, superbe boulot pour cet épisode. Nakamura (Sonic), Koshiro et générique de fin avec le Sword of Vermilion de ce vénérable Hiro. Best Episode so far.

Le cinquième épisode sur la musique de RPG avec Uematsu (Sugiyama, Ito, connais pas).

Sixième et dernier épisode sur la fin du chiptune et les débuts de la Playstation et là on a la surprise d’avoir un entretien de Yoshie Takayanagi (Tekken) parmi les autres pointures de chez Namco. Je pensais que c’était un mec moi ! Bah oui Yoshie pour moi c’est : http://en.wikipedia.org/wiki/File:Yutaka_Yoshie.jpg D’aucuns diront qu’avec sa tenue rose très sex' le doute est possible. Cette chouette série documentaire se termine sur Kojima et son MGS. (avec un petit mot sur Yamaoka et l’utilisation des sound effects dans Silent Hill 2). Un petit Hidden Level pour la route, sur Shinji Hosoe (45 secondes les mecs, vous êtes sérieux ?) et on remballe.

Pour conclure,

J’ai beaucoup aimé :
- que ce soit filmé par des professionnels de l’image,
- voir Hiro,
- les extraits sonores qui sont classes.

Peut mieux faire sur :
- les incrustations sur TV à tube cathodique de 1950,
- les intervenants façon Hipster qui n'ont pas grand-chose à dire,
- les interventions sur les limitations techniques : Ca parle du VRC6 de Konami mais ça oublie de parler de l’ingéniosité de Nobuyuki Hara (et Naohisa Morota - Sound programmer de Gimmick!, justement) pour implémenter la compo de son acolyte Kodaka et donc contourner les limitations techniques : https://www.youtube.com/watch?v=YkraS2hrOFA

Ca manque de :
- son sur micro ordi japonais, pourtant Koshiro était là et Matsuo aussi ; Master of Monsters est sorti sur PC-88 avant d’être adapté sur MD trois ans plus tard,
- Keishi Yonao,
- Taito sound team Zuntata et SST Band (et leurs concerts respectifs, un scandale d’être passé à côté), Koichi Sugiyama, SNK, Tecno Soft (https://www.youtube.com/watch?v=XBtKaYpm9Kk).

PS : Mais où sont les interventions de Takenobu Mitsuyoshi (Daytoonaaaa) et Michiru Yamane ? Ils les ont coupé au montage les salauds…