C'est plutôt la réussite formelle de l'image et du son qui défend la cote de cette série se déroulant à Tokyo et à Londres. Elle développe un récit éclaté et compliqué par des flashback intempestifs dont la fonction semble, à postériori, de donner de la profondeur à une tragédie simple et brutale qui aurait pu être réglée en deux ou trois épisodes. Pour étirer le propos, le scénario s'aventure dans des dérivations d'un intérêt discutable telle que la romance entre le flic japonais et la fliquesse anglaise ou encore sur différentes expériences de l'homosexualité. La confrontation des deux cultures sert plus de toile de fond que de moteur au film. Même si quelques contrastes sont mis en valeur dans le domaine particulier du grand banditisme, la vie quotidienne des personnages vivant en milieu urbain est largement mondialisée, donc très ressemblante. Quand on passe de Tokyo à Londres, ce sont les décors qui changent (d'où l'intérêt de l'image et de la décoration), mais pas les codes de comportement des gens. Cette histoire de " devoir versus honte " (si j'ai bien compris) relève plus d'une vision folklorique de la culture nippone que de la démonstration de codes sociaux incompatibles : CQFD. Tout cela n'empêche pas de conduire finalement à un huitième et dernier épisode dénouant avec brio les fils laborieusement emmêlés.