Le foret qui transperce les cieux

Quand on regarde les premiers épisodes de "Tengen Toppa Gurren Lagann", on se demande vraiment ce que peut bien avoir cette série par rapport à tant d'autres pour mériter un tel succès.

Pour ce qui est du scénario, il faut savoir que "Gurren Lagann" se déroule en deux arcs:
Le premier raconte les combats que le "Gurren-Dan" exécute face aux humanoïdes ou hommes-bêtes. L'idée que l'humanité vive sous terre est fort sympathique et permet un bon démarrage, simple mais efficace, malgré un fan-service un peu trop extrême et des personnages peu attachants. La série est rythmée par des combats, des explosions, des adversaires toujours plus puissants et présents dans chaque épisode.
Le second, que je préfère encore au premier, décrit le combat du "Gurren-Dan" face aux "Anti-Spirales", mystérieux êtres qui se cachent dans l'espace et qui attendent que la population humaine atteigne le million pour tous les anéantir. En fait la série est très moyenne jusqu'aux "7 ans plus tard": les personnages ont grandis et le scénario se veut plus mature malgré trop d'incohérences et d'évènements inexplicables qui viennent entacher la série. J'apprécie cependant les choix de l'auteur, qui n'hésite pas à faire mourir des personnages importants et à passer plusieurs années sous silence afin de créer une histoire dynamique et enrichissante.

Les protagonistes, quant à eux, sont de vrais stéréotypes:
On a droit au héros puissant en la personne de Kamina, sûr de lui, déconneur et enchanteur. Le départ tourne en majorité sur le charisme de ce personnage qui va servir de piédestal à une belle révolution.
Simon est plus faible mais on aura droit à une évolution importante de ce héros qui va passer des moments difficiles. Toute une psychologie de l'homme peu sûr de lui est développé autour de ce personnage très humain en soit.
Yoko, le personnage fan-service n'est pas en reste. Tout le long de la série elle apparait avec un caractère bien trempé mais je regrette son comportement masculin et quelque peu vulgaire.
Je ne vais pas m'étaler sur les personnages secondaires, qui pour certains sont parfaitement réussis, telle la bande de joyeux lurons qui les accompagnent dans leur quête contre les méchants et la belle et douce Nia qui cache en elle le secret de sa naissance.

Le chara-design des personnages est basique mais reste agréable et coloré. J'adore les cheveux de Nia! Par contre, je ne peux que pointer du doigt le design des mechas qui sont d'un ridicule et d'un bâclé!!
Côté animation, durant les combats, les enchaînements de plans rapprochés sont trop rapides et donnent une impression bordélique et brouillon.

Un bon point cependant car l'ambiance musicale est au rendez-vous dans cet anime grâce à un opening dynamique avec "Sorairo Days" et 3 endings sympathiques: "Underground", "Happily after ever" et "Minna no peace".

Sous ses airs de série ayant pour vocation d'en mettre plein les yeux à ses spectateurs, et du fan-service en veux tu en voilà, "TTGL" cache une critique acerbe des shônens et une fois qu'on a compris cela, tout prend un sens: Boota qui vient se nicher entre les seins de Yoko dans une volonté avouée de faire fantasmer le spectateur, les mechas tous plus ridicules les uns que les autres, la surenchère au niveau des attaques où seul celui qui crie le plus fort l'emporte, les phrases pseudo-philosophiques de Kamina: "Ne crois pas en toi qui crois en moi, ni même en toi qui crois en toi, mais crois en moi qui crois en toi!" et l'apparition du continuum spatio-temporel.
Tout cela n'est en fait qu'une exagération de ce qu'on peut rencontrer dans d'autres animes et mangas et transforme donc "Gurren Lagann" en une critique du genre plus qu'un véritable shônen, comme on aurait pu le croire.

Des qualités certaines mais qui ne suffisent pas à "Tengen Toppa Gurren Lagann" pour faire partie de mes coups de cœur, le "trop" général a eu raison de moi.