H
6.2
H

Série Canal+ (1998)

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H... yeah ? (Oui, pas facile celle-là...)

Et bien, contre toute attente, et au risque d'en faire hurler pas mal : j'aime bien H.

Alors oui, je suis d'accord, c'est très inégal. Si les deux premières saisons posent un décor et des persos cohérents, et tentent de tenir l'ensemble, la seconde moitié de la série est bien plus bordélique.

Mais j'aime bien.

Oui, ok, le départ de Catherine Benguigui en fin de saison 2 sans aucune explication scénaristique, schéma qui sera réitéré avec le départ de la de toute façon beaucoup trop discrète Linda Hardy en fin de saison 3, n'aide ni à la cohésion de l'ensemble, ni à la crédibilité, ni à l'attachement des persos secondaires. Ca créé même un certain malaise à l'écran, on comprend aisément que la production de la série a dû être très chaotique...

Mais je persiste : j'aime bien cette série.

Alors certes, le trio de trublions Jamel / Eric / Ramzy prend toute la place à l'écran, n'en laissant que trop peu à qui que ce soit d'autre, ce qui se ressent par les départs précipités mentionnés ci-avant, mais aussi par le désengagement progressif de Jean-Luc Bideau qui apparaît de moins en moins à mesure que les épisodes s'accumulent, et pour tenir un rôle de plus en plus nawak. Un phénomène qui explique certainement le choix de Catherine Benguigui de quitter la série, son personnage n'évoluant plus d'un iota durant toute la seconde saison, et restant de fait cantonné à un rôle de faire-valoir / souffre-douleur / moche de service.

Mais si, au risque de me répéter, j'aime bien cette série.

Même on assiste à quelque chose d'assez étrange avec Sophie Mounicot, dont le personnage acariâtre devient petit à petit une caricature beaucoup trop appuyé, pour se trouver en plein milieu de la série presque inexistante, et revenir avec son rôle de cheffe pète-sec sur la fin, mais le panache en moins. Notons tout de même que Clara aura été traînée dans toutes les boues possibles et imaginables, taxée tant par ses collègues que par la série elle-même et de manière redondante de vieille, moche, nympho, frustrée...

Et même si je radote en affirmant que j'aime bien cette série, on peut difficilement passer à côté de quelques moments délicats (euphémisme ?), notamment concernant le traitement des femmes, de l'homosexualité, de la grossophobie, et j'en passe... Autant de petites perles dérangeantes aujourd'hui. Et même si on recontextualise, ça reste difficilement défendable...

Enfin, la fin justement, qui est un grand n'importe quoi, comme un pavé jeté sans y réfléchir en plein milieu de la mare, donnant cette impression amère que la série s'est interrompue de manière imprévue, avec un ultime scénario écrit à la va-vite sur un coin de table à trois heures du matin par une bande de scénaristes qui jetaient juste l'éponge.

Mais alors, me diras-tu, petit chenapan, pourquoi diable aimes-tu cette série ? Tu poses toujours les bonnes questions, mon petit, et c'est pour ça que je t'aime.

Et bien parce que Eric, Jamel, et Ramzy. Voilà. Trois gars qui savent rire d'eux-mêmes. Entre l'homme à femme lâche et prêt à toutes les bassesses pour compléter son tableau de chasse malgré son micro pénis et des pieds à faire hurler d'horreur quiconque a le malheur de les découvrir, le petit bonhomme dont la langue va aussi vite que sa faculté à arnaquer son prochain et peu importe que celui-ci soit son meilleur ami ou un parfait inconnu, et le grand échalas dont la taille est inversement proportionnelle au QI. Trois personnages truculents, dont l'alchimie crève littéralement l'écran, dont les mimiques font mouche autant que leurs vannes la plupart du temps, et dont le plaisir de jouer leurs rôles respectifs donne envie de suivre leurs péripéties hospitalières. Ces trois gars jouent la même partition, chacun avec son propre instrument, formant un tout très plaisant. Il faut juste passer outre le fait que tout autre instrument restera à leurs côtés anecdotique, et bien sûr aimer la musique qu'ils nous proposent.

Et perso, j'aime bien leur musique.

LAmateur
6
Écrit par

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le 30 avr. 2023

Critique lue 9 fois

LAmateur

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