Helix
5.3
Helix

Série SyFy (2014)

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Quand une équipe d'X-Files enquête sur The Thing.

Une équipe du CDC (Center for Disease Control and prevention) est envoyée dans le cercle arctique pour contenir un virus ayant potentiellement contaminé un laboratoire de recherche. La série se base sur la formule classique du huis clos avec une base en quarantaine, au beau milieu du pôle nord. Allez savoir pourquoi mais depuis le film de Carpenter j'affectionne tout particulièrement les histoires d'isolement situées dans ce cadre là. Les régions couvertes de neige à perte de vue sont particulièrement propices au sentiment de solitude et pour instiller un climat de tension. Quand vous être au beau milieu d'un merdier et que vous voulez vous échapper, contempler une terre morte où rien ne survit vous fait réfléchir à deux fois quand à la possibilité de fuir. Par conséquent vous y êtes, et vous y êtes jusqu'au cou. Sans échappatoire.

The Thing, The Grey, Le transperceneige, Penumbra, en passant par quelques épisodes d'X-Files ou même Virus (tome 33 de Spirou & Fantasio), la légende du Fimbulvetr et bien évidemment Les Montagnes Hallucinées, je ne compte plus le nombre d'histoires auxquelles j'ai accroché grâce à ce choix judicieux d'un cadre polaire pour une histoire d'individus dans la mouise et coupés du reste du monde. Pour ne rien arranger à leur situation, on retrouve souvent des histoires de contamination, de secrets indicibles, et une paranoïa aux conséquences mortelles.

Helix a compris cela et exploite avec brio les ficelles de ce qui pourrait presque constituer un sous-genre de l'horreur ou du suspense. Cette série pourrait tout à fait être un spin-off d'X-Files tant on retrouve de points commun avec ce classique des années 90 : les complots, les scénarios de quarantaine, les personnages qui en savent plus qu'ils ne veulent bien le dire, qui manipulent les autres à leur insu, même l'huile noire est de la partie, avec des réactions biologiques toutefois plus proches de celle de Prometheus en matière d'influence comportementale. Autre point commun avec la série de Chris Carter qui fait plaisir à voir : même si on en sait peu, on a le sentiment que les scénaristes savent où ils vont, ils ont su éviter le piège du foutu "syndrome lost".

Sur le plan visuel on a quelque chose de tout à fait correct pour une série avec de superbes décors enneigés et l'immense base de recherche aux longs corridors immaculés qui viennent contraster avec les immondices qui ont lieu dans ces murs. On a parfois l'impression de se balader dans les locaux désespérément vides d’Aperture Science. Jusqu'à présent un seul effet visuel m'a fait tiquer mais rien de bien méchant, ça reste globalement très plaisant à regarder d'autant plus que la photographie et la lumière sont très bien maîtrisées.

Ceux qui craignaient une bête histoire de zombies peuvent se rassurer, c'est plus subtil que ça; les individus contaminés sont certes agressifs (encore que, ça dépend des cas), mais ils ne sont en aucun cas décédés (ou du moins pas agressifs ET décédés), ils demeurent conscients, savent encore parler et sont capables de raisonnements... pernicieux, certes, mais raisonnements tout de même. Ce ne sont pas de bêtes animaux, tout au plus de lointains cousins du 8e passager. En même temps quand on voit le liquide noir qu'ils sécrètent c'est pas si étonnant; une fois de plus les similitudes ne s'arrêtent pas là puisqu'on retrouve le bon vieux classique du chasseur chassé dans les conduits d'aérations.

On trouvera bien quelques incohérences ça et là mais globalement ça se justifie dans la plupart des cas, surtout au niveau des comportements : manque de personnel pour s'occuper de tout, pression et paranoïa ont vite fait de conduire à des erreurs bêtes.

En somme ces trois premiers épisodes sont très réussis et promettent une suite grandiose qui pourrait même m'inciter à augmenter encore la note. Reste à espérer que les producteurs ne tireront pas trop sur la corde et sauront clôturer l'histoire au bon moment, surtout quand on voit la vitesse à laquelle tombent les effectifs. A ce stade ils ne leur reste pas grand chose d'autre à faire que de prier pour que MacReady leur vienne en aide.
VincentMotte
7
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le 13 janv. 2014

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Vincent Motte

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