How I Met Your Mother
6.9
How I Met Your Mother

Série CBS (2005)

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Ah, une série comico romantique américaine qui vient enfin combler le vide que Friends a laissé dans le paysage des sitcoms!
Ô, comble de joie...

Mais une discussion avec un ami plus tard, je ne pouvais plus regarder cette série sans convulser de rage. Et voici pourquoi.


Si j'avais écrit cette chronique il y a quelques mois, voici ce que j'aurais dit...

Si j'ai craqué pour cette série, c'est avant tout pour ses personnages. (et aussi son coté un peu corrosif, bien que léger)
Ted cherche la femme idéale, poussé par l'exemple atypique de la relation qu'entretiennent son meilleur ami Marshall et Lily, qui se sont rencontré à la fac et ne se sont jamais quittés depuis.
Marshall, une sorte geek adulte, qui connait un peu trop de détails sur Star Wars pour être vraiment pris au sérieux, une âme d'enfant dans un corps de géant, est aussi gentil que naif et fragile. Un ami comme on n'en fait plus.
Lily est institutrice, douce et généreuse et a trouvé en Marshall l'homme idéal. Pour elle tout au moins. Mais sa gentillesse et son incapacité à garder des secrets sont contrebalancés par un coté manipulateur sans pitié. C'est à l'évidence elle qui a les clés du placard où sont rangés les testicules de Marshall.

Arrive ensuite Robin Shabatsky, magnifique canadienne un peu sauvage, qui aime les armes à feu, les cicatrices, les pratiques sexuelles peu orthodoxes, et qui rêve de réussir en tant que journaliste. Sa naïveté et sa gentillesse (oui, ils sont (presque) tous gentils, on est dans un sitcom américain, ne l'oublions pas, les bons sentiments sont de rigueur) , caractéristiques propres aux canadiens (si l'on en croit les scénaristes de la série)(et qu'on n'est jamais allé en Belgique) tranche avec sa sauvagerie naturelle, mais au final, c'est certainement la franchise et la nonchalence du personnage qui la définissent le mieux.

Et enfin, Barney.
Autoproclamé meilleur ami de Ted, sex addict au dernier degré, toujours en costume, toujours à l'affût d'une nouvelle victime à séduire via des stratégies obliques généralement absurdes, indéfendables et hilarantes.
Amoral à un point alarmant, abject et sans pitié la plupart du temps, il n'en reste pas moins fidèle à son code de conduite, le "Bro' Code", et considère l'amitié comme quelque chose de sacré, et son côté "grand enfant" fait qu'on lui pardonne beaucoup.

Ceux qui ont vu l'excellent "Sans Sarah rien ne va" (Forgetting Sarah Marshall) se retrouveront en terrain connu avec Marshall, qui joue plus ou moins le même personnage plutôt attachant, un peu papa guimauve sur les bords, touchant, et drôle.

Et ceux qui ont eu la chance de voir les hillarants Harold et Kumar trouveront peut-être en Barney des échos "tout public" du personnage autocaricatural qu'il campe avec maestria dans ces deux comédies plutôt trash.

Recommandé chaudement.


...voilà, tout aurait pu s'arrêter là, sur cette note positive.
Mais entre temps, j'ai discuté avec mon ami Seb.


Et voici le résultat


Une fois que la magie se dissipe, que les illusions enthousiastes volent en éclats, que reste-t-il ?
Il reste la haine.
Oui, la haine, parfaitement, dirigée contre cette bande de bras cassés.
Que ce soit Ted, pathétique pantin obsédé par le mariage à un point qui soulève des envies de meurtre, l'immondice nommée Lily qui s'amuse à casser les couples de Ted parce qu'elle n'arrive pas à imaginer ses vieux jours en présence des petites amies en question, capricieuse, haïssable, commère, indigne de confiance (ça y est, je sens que je m'énerve), ou ce grand benet de Marshall confondant de niaiserie, animé par un sens moral d'un autre temps, pathétique dans son coté fusionnel avec sa pestillentielle moitié, se comportant la plupart du temps comme un adolescent qui aurait grandi trop vite, les raisons de distribuer des baffes se multiplient au fil des épisodes, jusqu'au point de rupture, où l'on réalise la triste vérité : c'est une série de réac'.
Travail-famille-patrie sont les mots clés, et le coté un peu bourrin des situations ne suffit pas à masquer ce fond nauséeux à tendance droite de la droite américaine, bien conservatrice.
Difficile de garder un iota de sympathie pour des personnages qui passent leur temps à NE PAS se mêler de leur oignons, qui n'hésitent pas à faire circuler des fausses rumeurs pour arriver à leurs basses fins, et pour défendre des valeurs puantes et normatives.
Les exemples puants pleuvent, mais heureusement, cette critique est déjà beaucoup trop longue, donc je vous en épargne la spoiling list pour basculer vers ce qui sauve la série.

Ce sont évidemment Robin et Barney.
Si le personnage de Robin tourne un peu court par moments, elle véhicule un passé suffisamment lourd pour qu'on s'y intéresse un peu, et reste touchante malgré ses cotés un peu "limite". Et bon, une gentille canadienne fan d'armes, c'est une idée marrante. Sans compter qu'elle est belle, forte, débrouillarde.

Et bon, j'ai déjà dit ce que je pensais de Barney.
Un peu trop caricatural, et moralement indéfinissable, c'est malgré tout principalement lui qui sauve les meubles de la série.
Ses mésaventures sont toujours au moins drôle, sa puérilité fait généralement mouche, et il repousse les limites de la bienséance toujours un peu plus loin tout arrivant à rester touchant la plupart du temps.
Il faut parfois lire entre les lignes pour apprécier la profondeur crasse de Barney. Mettre ce personnage en parallèle avec le NPH de Harold et Kumar aide parfois à y voir clair.

Et bon, restent 3 excellentes saisons, avant que la colère ne naisse.
Et cette dernière se dissipe à la saison 6.


...et j'aime quand même cette série, moi...

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le 25 févr. 2011

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toma Uberwenig

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