Ah !

Eh oui, de tous mes plaisirs coupables, je crois que celui-ci est le plus inavouable ! Commencée en 2001, cette émission de téléréalité française a fait vibrer la plupart de mes étés. D’abord présenté par Hubert Auriol, puis par l’indétrônable Denis Brogniart (qui est l’âme même de Koh-Lanta, on peut le dire), ce programme télé ne nous a jamais quitté, puisqu’il est toujours en diffusion, et attaque dans quelques jours sa 20ème saison, si si je vous jure ! (C’est la 17ème saison originale, à laquelle vous ajoutez les 4 saisons spéciales, et soustrayez la saison 13 qui n’est pas comptabilisée en raison des malheureux incidents survenus.)

Pour ceux qui habitent dans une grotte :

Le principe de cette émission est très simple, rien de folichon sur le papier. Vous prenez entre 14 et 20 (ça dépend des saisons) personnes francophones (le plus souvent : France métropolitaine, France d’Outre-Mer, Suisse, Belgique, Luxembourg) d’âges et de catégories socio-professionnelles différents. Divisez le tout en deux équipes : les rouges et les jaunes, puis réunifiez les survivants à la moitié de l’aventure. Mettez-les sur une île où ils devront, d’une part, survivre avec les moyens du bord, et d’autre part, participer à des épreuves (souvent loufoques) pour gagner un certain avantage dans l’aventure. A la fin de chaque épisode, faites voter les candidats pour éliminer l’un des leurs. Le tout sur 40 jours. BIM ! Ça fait une saison de Koh-Lanta ! Bazar de bazar que j’aime ça !

Pour aller plus loin :

Qu’est-ce qui me fait tant aimer cette émission, me demanderiez-vous ? Eh bien je vais vous le dire tiens, et peut-être même que je vais vous donner envie de vous y mettre, qui sait !

Coquillages et crustacés

Eh oui bien entendu, un des points fondamentaux de Koh-Lanta reste sa localisation. Chaque année la production nous fait rêver ! Entre la Thaïlande, le Cambodge, le Costa Rica, l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie ou encore la Nouvelle Calédonie, chaque nouvelle aventure nous fait voyager dans le monde. Les candidats installent leur campement sur des plages, souvent paradisiaques (du moins pour l’une des deux équipes), et sont fréquemment visités par la faune locale : singes, tortues de mers, serpents, scorpions, chèvres…sont souvent au rendez-vous d’un bon épisode de Koh-Lanta. C’est sans parler des multitudes d’espèces marines qui remplissent leur garde-manger naturel. Ça m’a toujours fait rêver !

Notons encore que les épreuves de confort permettent souvent aux aventuriers de visiter des lieux culturels du pays, et parfois de partager des expériences dans les tribus locales. Ces dernières leur transmettent leur savoir en terme de flore comestible, et souvent les emmènent voir les animaux du coin : on se souviendra de Bertrand en 2012 qui a eu droit à sa promenade en éléphant, ou Teheiura en 2011 qui a nagé avec des raies manta géantes ! A ce niveau, rien à dire, ça donne envie de partir à l’aventure !

Robinsonnades

Vous n’avez jamais rêvé de tout quitter, partir au loin et vous échouer sur une île ? Dans une contrée lointaine et touffue ? Vous construire un abri à l’aide de vos petites mimines, faire du feu, pêcher et partir à la chasse aux plantes comestibles ? Et le comble du pied : ne pas être obligé de vous brosser les dents le soir ? (Rien que d’y penser j’en frissonne !) C’est tout le quotidien de nos aventuriers de Koh-Lanta, qui est, en effet, en partie une épreuve de survie. Survie sur une île déserte avec peu de moyens. Les candidats doivent, dès leur arrivée, se dépatouiller pour construire une cabane. A ce niveau on a tout eu ! Les constructeurs de cathédrale qui se voyaient déjà mettre sur pied un palace 3 étoiles (désolé Gégé de 2011, ton projet était trop ambitieux), les rodés qui se contentent du strict nécessaire pour conserver chaleur et étanchéité (Freddy de 2009, c’est toi le meilleur à ce niveau, et c’est ça qui marche), les rêveurs qui laissent libre cours à leur fantaisie (eh oui, on a eu un très joli tipi une année, merci Philippe de 2010 !)… Ah oui, j’allais oublier les procrastinateurs, ceux qui remettent ça au lendemain et qui le regrettent amèrement après s’être fait bouffés par les parasites et avoir failli mourir de froid !

Chaque année des aventuriers se démarquent dans une aptitude spécifique sur le camp. On a le droit à différentes techniques d’allumage de feu : par friction, par percussion, et même par lunette de soleil en 2007 (big up à Marc, en 2015, qui a allumé le sien en deux minutes montre en main). Mais également des prouesses à la pêche : entre la canne à pêche, le harpon, le filet, les hanses, les aventuriers nous régalent avec leur ingéniosité et leur talent, le poisson manque alors rarement dans l’aventure. Enfin, qui dit survie dit privation alimentaire. On se rend bien compte aux changements corporels des candidats, ainsi qu’aux différents malaises, que rien n’est simulé à ce niveau : ils meurent de faim la plupart du temps. A chaque saison on a l’occasion de voir les photos avant/après des aventuriers. Bim : les petits ventres ont fondu, les visages se sont affinés, les muscles sont davantage mis en valeur, les poils ont poussé (oui, oui, tous les poils !) et les bronzages sont au top ! Ça ne plait pas à tous les candidats, mais on peut clairement dire que certains s’embellissent au cours de l’aventure ! Comme quoi, la survie a ses avantages ! Le régime Koh-Lanta : certifié et prouvé !

Pousse, tire, rampe, saute…mais saute là !!

Oui, oui, oui mes amis, Koh-Lanta c’est aussi une aventure compétitive : les candidats sont confrontés tous les deux jours à de nouvelles épreuves, et pas tirées des vers je vous prie ! Par équipe dans la première partie de l’émission, individuelles après la réunification. De confort ou d’immunité, les épreuves font successivement appellent à des compétences différentes pour ne désavantager personne : force, vitesse, agilité, endurance, patience, équilibre, réflexion, précision, force mentale…il y en a pour tous les goûts et on est très souvent surpris par les formes qu’elles prennent ! La production fait en sorte de se renouveler chaque année, tout en conservant les épreuves symboliques de Koh-Lanta : la dégustation, les flambeaux, la boue, les binômes, l’orientation, sans oublier les mythiques poteaux ! On a tous eu un rictus de dégoût quand les candidats devaient manger des vers de coco, on a tous soutenu un candidat particulier dans une épreuve en scandant des cris d’encouragement devant sa télé, et on a tous retenu notre souffle quand un candidat gigote un peu trop sur son poteau ! Oui, même toi !

Des prouesses sportives, il y en a eu des belles dans cette émission ! N’oublions pas que les candidats sont éreintés par la survie sur le camp et le manque de nourriture, donc voir des dépassements de soi dans les épreuves nous réjouis au plus haut point ! Du Claude de 2010, à la Jade de 2007, en passant par le Freddy de 2009, le Teheiura de 2010, le Bertrand de 2011 et la Christina de 2009, on a un paquet d’aventuriers marquants de Koh-Lanta ayant réalisé de vrais exploits. Je reste sidéré par les 5 heures et 16 minutes qu’Amel a passé sur son poteau en 2002, les deux victoires de Jade sur cette dernière épreuve lors de ces deux passages dans l’émission, la rafale de victoire de Claude (11 sur 25 disputés en 2 Koh-Lanta). Bref, eux aussi ils nous font rêver !

Échec et Mat

Haha, vous l’attendiez cette rubrique hein ? Oui, comme vous le savez-tous, Koh-Lanta est également un jeu de stratégie ! Et c’est cool ! Vraiment ! Ça apporte la touche de piment supplémentaire qui nous fait rester sur notre canapé et attendre la fin des pubs (nous vous haïssons tous, satanées publicités !). Dans les premières éditions c’était juste révolutionnaire, personne ne connaissait les combines, et il suffisait d’un petit malin pour renverser tout le jeu. Ce malin on l’a eu, c’était Nicolas en 2002, qui s’est hissé aux portes de la finale avec de fines réflexions et des coups de poker magistraux ! Puis les rouages ont vite été compris par l’ensemble des candidats et le jeu a dû se renouveler. Et ça c’est encore plus cool !! Avec l’introduction des boules blanches et noires, des ambassadeurs, des colliers d’immunité, du vote noir, des changements d’équipes, des duos, de l’île des bannis, l’île des colliers, l’île au trésor, et très bientôt d’une équipe supplémentaire dans le jeu, l’aventure n’en est que plus palpitante et les retournements de situation aussi fréquent qu’un repas de riz pour un aventurier ! Chaque édition nous propose son petit malin : on se rappellera de Maxime en 2011 (cette saison, Raja Ampat, était folle quand même !) qui avait fabriqué son propre collier d’immunité, de Cédric en 2015, diabolisé au possible alors qu’il avait juste bien joué son rôle d’ambassadeur, de Philippe en 2012 qui avait fait la girouette entre les équipes et les alliances, et bien sûr du grand et magistral Pascal de 2016 qui a participé à tous les conseils sans exception (alors qu’il a changé d’équipe entre temps !), avec un record inégalé de vote contre lui, et qui a pourtant fini finaliste !

Dans les premières saisons de Koh-Lanta, après la réunification, on n’avait toujours ces alliances rouges contre jaunes, un peu rasoir sur le long-terme. L’équipe qui avait le plus de candidats éliminait les membres de l’équipe opposée, ce n’était vraiment pas folichon à force. Puis les candidats ont compris un peu comment le jeu fonctionnait, et avec toutes les nouveautés apportées par la production, il était de plus en plus rare de voir ce schéma se reproduire. Et alors, cette année en 2017, avec l’ajout d’une nouvelle équipe, toutes les stratégies des 19 saisons précédentes se retrouvent chamboulées ! Au niveau des épreuves en équipe, le but est juste de ne pas finir dernier, et au niveau individuel, on aura encore plus d’alliances ! J’ai complètement hâte de voir ça !!

« L’enfer c’est les autres »

Comme nous le rappelle Denis à chaque entrée d’épisode, « les aventuriers devront survivre à la nature, et surtout, survivre aux autres ! ». Oui, Koh-Lanta c’est également une aventure humaine, pleine de rencontres et de profils variés de candidats. Certes on a des incontournables : le sexagénaire retraité qui veut prouver à ses petits-enfants qu’il en a encore sous le chapeau de paille, le branlot de 20 ans qui s’est dit qu’il était grand temps de faire quelque chose de sa vie, la mère hyperactive qui veut prendre du temps pour elle, le marseillais grande gueule qui n’hésitera pas à l’ouvrir, la top modèle qui vient parfaire son bronzage… Bon, je caricature un mini peu, mais il est vrai qu’on retrouve fréquemment ces profils. Après, on a chaque année de nouveaux candidats uniques qui marquent leur saison par leur personnalité. Le but étant qu’un maximum de personne puisse s’identifier aux candidats et donc suivre avec attention l’émission. Bref, on a tous eu un petit chouchou qu’on prenait plaisir à revoir chaque vendredi soir. C’est plutôt cool je trouve ! Surtout qu’on a tout le temps des profils hauts en couleurs, limite outsider (disons des personnes qu’on a n’a pas l’habitude de côtoyer), pour notre plus grand plaisir : oui, Julie de 2016, c’est à toi que je pense, tu nous as quand même bien fait rêver avec ta joie et te bonne humeur à toute épreuve !

Vous voulez connaitre mes chouchous préférés ? Oui ? Allez, les voilà : Tony en 2003, Clémence en 2005, Jade et Grégoire en 2007, Bertrand en 2008, Freddy en 2009, Philippe en 2010, Taïg Kris dans la saison spéciale en 2010, Teheiura en 2011, Bruno en 2015 et Pascal en 2016. Bon ils n’ont pas tous gagné hein, mais j’étais quand même à fond avec eux ! Il y a beaucoup de garçons c’est vrai, mais j’ai le sentiment que c’est une fille qui aura mes faveurs en 2017 !

« La gamelle ! Va chercher la gamelle ! Elle est dans la mer !»

On gagne Koh-Lanta, certes en étant finaliste (ce qui veut dire affronter un bon paquet d’épreuves et de conseils, donc être un minimum en forme et stratégique), mais surtout en récoltant le plus de voix sur le dernier conseil, composé des membres du jury final (les éliminés après la réunification). Ce qui signifie que si tu veux avoir une petite chance de l’emporter, autant te faire des copains quoi ! Mais, mettre 20 candidats sur une île déserte, ça ne plait pas à tout le monde, surtout qu’on a fréquemment des caractères bien trempés parmi les candidats. Oui, Moundir de 2004, je ne peux pas faire un article sur Koh-Lanta sans parler de toi. Mais bon, je n’enfonce pas le couteau dans la plaie, tu as redoré ton image sur ta troisième tentative avec des punchlines de génie, chapeau mec !

Et c’est là qu’on approche du petit point noir de l’émission : son côté téléréalité. Je n’ai absolument rien contre le fait que les candidats se prennent le chou ou versent toutes les larmes de leur corps en pensant à leur famille, je veux dire, c’est tout à fait normal, moi-même je me laisserai aller à ses extrêmes si j’étais des leurs. D’autant plus que ça donne lieu à de sacrées scènes émotions : les aventuriers qui reçoivent les lettres de leur famille ou un coup de téléphone sont toujours des grands moments, et les conseils houleux divertissent très bien. Cependant, je suis vraiment contre la surexposition dans l’émission des petites broutilles à deux sesterces entre les candidats. C’était vraiment très fréquent durant les premières saisons, les caméras se focalisaient beaucoup sur les coups de gueule et autres broutilles. Puis, au fil des années, en évoluant et en rajoutant des règles, et donc de la matière à l’émission, cette surexposition s’est bien atténuée. Mais elle persiste tout de même, et franchement ça peut vite être relou, et je pense que c’est ce qui fait fuir la plupart des spectateurs. Le dernier exemple en date que je pourrais donner est le suivant : épisode final de la dernière saison (la 19ème), Jesta, Freddy, Bruno, Benoît et Candice s’apprêtent à affronter les dernières épreuves, la concentration est maximale, la tension à son comble, et on passe 10 put**n de minutes sur une histoire à deux ronds entre Bruno, Jesta et une gamelle qui n’attend que d’être lavée. A partir de dorénavant, j’appellerai cette tare le Syndrome Gamelle !

Breeef, je grossis un peu le trait, mais bon, il y a tant de potentiel dans cette émission, alors s’il vous plait les gars, ne vous arrêter pas sur des broutilles à la mords-moi-le-nœud et contentez-vous de nous montrer ce qu’on veut voir : du sport, de la compétition, de la survie, de l’émotion, de super stratégies…

« Les candidats ont décidé de vous éliminer, et leur sentence est irrévocable ! »

Voilà, pour finir, un dernier mot : Denis Brogniart ! Ce mec est l’essence même de Koh-Lanta, il fait partie de ce groupe de présentateur tellement ancré dans une émission qu’on ne les voit nulle part ailleurs ! Et je dis oui ! Denis, je le vois depuis que j’ai 6 ans et il est toujours là, à péter la forme comme jamais 15 ans après (avec quelques cheveux blancs et rides en plus, oui c’est vrai !). Toujours les mêmes répliques, toujours les mêmes mimiques, toujours les mêmes chemises, la même gestuelle. Denis traverse les âges. Denis plie mais ne rompt pas. Denis est là, Denis est indétrônable, Denis est Koh-Lanta.

Voilà, voilà, aventure de survie, compétitive, stratégique et humaine, dans des endroits paradisiaques, vous comprenez maintenant ce que j’aime dans cette émission, que je continuerai à suivre avec attention jusqu’à la fin de mes jours. Koh-Lanta tu me fais rêver !

Retrouvez cette critique dans son intégralité (photos, vidéos, anecdotes...), ainsi que plein d'autres surprises, sur mon blog : https://jadooore.wordpress.com/2017/03/10/koh-lanta/