Potentiel gâché

Intrigué depuis un moment par cet anime, j'attendais le moment idéal pour me lancer. En effet, le synopsis et le mélange slice of life/surnaturel attisaient ma curiosité, et je me disais qu'il devait y avoir un tout cohérent et sophistiqué derrière cette volonté de mélanger les épisodes ou de faire huit épisodes se répétant pour raconter l'histoire d'une boucle temporelle.

J'ai fait le choix de suivre l'ordre chronologique des épisodes pour ne pas me sentir largué. J'ai accroché instantanément: c'est dynamique, les openings et endings sont plutôt soignés, l'animation n'est pas mal non plus. Même l'histoire me tenait en haleine. On part d'un lycée totalement banal, ne sachant vers quoi s'oriente l'intrigue. Puis, c'est avec une agréable surprise que les natures peu ordinaires des personnages sont révélées. Après le combat de Yuki contre une de ses congénères dans une salle de classe, j'étais totalement conquis. A ce moment là, j'étais prêt à mettre un bon 8 à La mélancolie de Haruhi Suzumiya.

Malheureusement, mon engouement va progressivement dépérir en même temps que l'intérêt de l'intrigue. J'espérais que La mélancolie de Haruhi Suzumiya aurait quelque chose à raconter. Ça n'est malheureusement pas le cas. Passé la présentation des personnages, tous les éléments étaient pourtant réunis pour nous mener à un climax jouissif. Haruhi Suzumiya, par exemple, dispose à son insu de pouvoirs pouvant bouleverser l'ordre des choses, et ses comparses tentent par tous les moyens de la distraire pour garder l'univers stable et empêcher sa destruction. Malgré un tel tableau, les péripéties volent au raz des paquerettes et on assiste à beaucoup de scènes où il ne se passe rien. A quoi bon intégrer une extraterrestre, une voyageuse du futur et un esper dans le script, si c'est pour ne rien en faire de particulier ?

Qui plus est, les scénaristes se sont servis de l'excuse de la boucle temporelle pour produire huit épisodes racontant la même chose. Oui littérallement la même chose. Il s'agit des fameux: Infinite Eight. Nos protagonistes y sont coincés dans une boucle temporelle durant laquelle ils revivent leurs deux dernières semaines de vacances d'été. Heureusement, les créateurs n'ont pas poussé le vice jusqu'à copier coller huit fois le même épisode. Les plans, les vêtements, les séquences montées varient tout de même à chaque itération. L'intérêt aurait pu être réhaussé en insérant des éléments nécessaires à l'intrigue, des indices, des clins d'oeil, quelque chose... mais que nenni. Alors qu'une ou deux boucles auraient largement suffit, nous en avons huit gratuitement. Intérêt: zéro.

Haruhi, avec ses lubies et ses ordres devient de plus en plus invivable au fil de la série. J'ai eu un faible regain d'espoir quand Kyon, devant le comportement irritant de sa comparse, sort enfin de ses gonds malheureusement en vain.

Pas de grand tout cohérent côté histoire car La mélancolie de Haruhi Suzumiya se contente d'aligner plusieurs évènements plus ou moins intéressants et plus ou moins déjantés. Les personnages, sans aucune profondeur, restent scotchés dans leurs stéréotypes...

Bref, une déception pour ma part, d'autant que l'anime n'est pas dénué d'atouts. En effet, l'animation, l'ambiance, la bande son ne sont pas en reste et offrent malgré tout quelques instants de gloire, vite oubliés.