Adapter La Peste est un pari risqué, même soutenu par la propre fille de l'auteur.
Camus est un lecteur de son temps, un visionnaire, un homme qui me semble habité par une certaine idée du monde et des hommes.
On pourrait même dire que la série cède à certaines facilités : la pandémie post-Covid servie sur un plateau en est une et non des moindres.
Mais malgré cette écriture inscrite dans son époque, l'auteur et son adaptation montrent que les grandes oeuvres traversent le temps, se transposent, et que le symbolique sert le propos dès lors qu'il est bien pensé et bien écrit.
Je n'ai évidemment aucune objectivité d'autant que Frédéric Pierrot sert à merveille le texte camusien, son timbre de voix marquant la gravité et la douleur des épreuves traversées.
La série permet de mettre en exergue le versant dystopique du roman.
J'ai même été étonnée que France-Télévisions se saisisse d'un projet à visée quelque peu subversive et critique face aux observations et choix gouvernementaux.
Pour toutes ces raisons et le plaisir de relire La Peste à la lumière de sa traduction dans nos époques contemporaines dans lesquelles on s'habitue à tout : à être confiné, à être dominé, à être écrasé, à être maltraité...
Toujours penser à lire, à questionner, à entendre et à écouter et à n'obtempérer que dans la respect du libre arbitre et de la liberté individuelle, et même si cela pourrait paraître paradoxal, le collectif et l'individuel se nourrissent l'un l'autre, aucun ne peut se construire sans l'autre...
Doutez toujours, juste le temps de prendre la distance nécessaire à la réflexion.
Mais comme toujours tout ceci n'engage que moi !