Premier épisode: rien. Quand la fantasy, même surchargée de costumes magnifiques, de décors somptueux, devient banale! Tant de perfection pour tant de froideur. Là, si vous voulez, vous pouvez arrêter de lire. J'ai vraiment tout dit. Je sais que c'est difficile de s'extraire de toutes mal-bouffe quand on y a goûté. Mais, je vous en conjure, FUYEZ PAUVRES FOUS, précipitez-vous sur les livres de Tolkien si vous souhaitez vraiment être transporté.es dans un monde de merveilles. Les scènes de cette série sont toutes des figures imposées, des plans banals entre les personnages, personnages eux-mêmes formatés par des années de productions industrielles qui n'a pour toute prétention que sa capacité à verser des flots de dollars. Dialogues recyclés, du grandiloquent sans panache ("un bâteau flotte, une pierre coule", sachez-le, au cas où vous auriez encore quelques doutes. Le chevalier Bedever parlait bien mieux de ce qui coule et qui flotte dans Sacré Graal, avouez! ). De nous en mettre plein les yeux avec les costumes et les paysages, ne nous nourrit pas. Ne nous stimule pas. A la limite nous pouvons nous laisser hypnotiser. Mais un spectateur hypnotisé ne se souvient jamais qu'on l'a transformé en poule.

Deuxième épisode: toujours rien. J'attends que l'histoire commence. Ah, si! Un truc sympa quand du sang régénère une épée maléfique! Sinon, il y a Galadriel qui nage, qui nage, qui nage. Elle se retrouve sur le radeau de la Méduse attaqué par un ver des mers. Bien sûr il n'y a que le beau gosse qui survit. Comme il n'y a pas beaucoup de chose à faire au milieu de la mer, Galadriel ne sait pas quoi faire de ses mains (c'est sûrement la faute du metteur en scène qui n'est qu'un simple exécutant de la prod). Elle passe son temps à tenir une corde sans pratiquer un matelotage utile. Pour s'occuper, elle s'engueule avec le bogosse! On a compris, selon les codes de la mauvaise comédie romantique, que ces deux-là vont finir par se bécotter d'ici la fin de la saison, non? Prévisible. On a fait mieux avec "Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été" de Lina Wertmuller (1974): face à face d'une bourgesoise et un simple matelot perdus en mer. Dans notre série, le passage comédie sociale entre l'elfe et l'homme frise l'hystérie Fast & Furious.

Et que dire d'Elrond (son coiffeur, nostalgique des sixties, à moins qu'Elrond soit un fils caché de Dick Rivers, ne devrait recevoir aucun award)! Elrond, donc, dîne chez le roi nain Durin qui nous la joue père de famille type middle-west avec des enfants qui font le job de la facétie dès qu'on entre dans la foyer et avec la bonne mère, gardienne de la vie domestique qui sait recevoir et calmer avec des airs bonnenfant les humeurs du roi bourru mafflu, joufflu. Déjà vu! Déjà vu!

Ca promet! Qu'attendre d'une productions à qui on n'a pas accordé les droits du Silmarilion ( les ayant-droits ont eu du flair), et qui a du se contenter des annexes du Seigneur des Anneaux pour nous pondre une série qui démarre aussi mal?

Et puis ma grande déception! Gimli avait dit que les femmes nains avaient des barbes! Ventre Saint-Gris! Quel infamie!

Troisième épisode: L'ennui c'est l'enfer, disait Peter Brook.

Quatrième épisode: mon fils vient de me dire qu'on ne comprend toujours pas les enjeux (on se doute au moins qu'il y a un méchant). Et comme on ne comprend pas les enjeux, pas étonnant que Galadriel peine à convaincre ses alliés de se battre.


Je mets donc, avec toute la largesse dont je suis capable: une étoile pour le photoshop, et une étoile pour les costumiers.


* Sans intérêt.

Créée

le 17 sept. 2022

Critique lue 108 fois

2 j'aime

Critique lue 108 fois

2

D'autres avis sur Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir

Du même critique

Spencer
LionelMoal_Sophrolog
8

Sublimer la solitude absolue

J'adore ce film, la délicatesse de Larrain. Je trouve le jeu de Kristen Stewart plus subtil qu'on le dit. Il fait écho aux attitudes que s'efforçait d'avoir Diana, incapable de s'adapter à un monde...

le 15 mai 2022