Leonardo
6.7
Leonardo

Série Rai 1 (2021)

Le titre de la série n’est pas très vendeur mais il colle bien à la démarche entreprise par les scénaristes, celle d’un biopic intime de Léonard de Vinci. Le décalage produit son effet, l’image très respectable que l’on a du vieux génie italien est mise à mal par ce traitement biographique qui humanise le personnage en le rajeunissant. Une vraie désacralisation du mythe en somme qui fait du Leonardo de la série quelqu’un d’assez égoïste avec ses défauts, qui plus est entouré d’une multitude d’assistants pour créer ses œuvres. Cette contextualisation des créations du maître représente la principale curiosité historique de la série, le tout enrobé dans un bel écrin Renaissance joliment reconstitué qui confère un cachet certain à la série. Une époque fascinante où la distinction entre artisan et artiste était mince : la guerre, les arts, la médecine, l’architecture ou même la plomberie étaient quasiment traités sur un pied d’égalité et entraient dans les attributions d’un maître comme Léonard de Vinci.


Les acteurs et actrices choisis pour incarner les sujets des peintures célèbres du maestro à l’instar de la Joconde ne ressemblent évidemment pas à 100 % aux vrais modèles, cette différence d’aspect provoque un décalage assez comique qui fait passer Vinci pour un peintre pas très physionomiste alors que justement il excellait dans ce domaine. Le casting international composé d’acteurs britanniques dans les rôles importants pour favoriser l’export de la série et d’acteurs italiens pour presque tout le reste doit être assez dissonant en V.O, pour une fois la V.F de bonne facture est peut être à conseiller. Concernant les quotas de rigueur ils sont évidemment anachroniques mais c’est surtout la façon dont les figurants noirs sont à peine montrés (genre au 3e plan bien cachés dans la foule) qui rend la chose encore plus condescendante et grotesque que quand le blackwashing est pleinement assumé. Afin de feuilletonner et de dramatiser artificiellement le récit les scénaristes ont opté pour une narration en flashback en y incorporant une romance et une enquête « policière » un peu bidon mais qui facilitent l’immersion du spectateur dans l’histoire, quitte pour cela à simplifier grandement la vie relationnelle et familiale du maître.

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le 13 févr. 2022

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archibal

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