Les Chroniques de la guerre de Lodoss est une série japonaise de High Fantasy, sous genre Fantasy Épique sortie en 1990 et adaptée des romans éponymes de Ryo Mizuno. Ce qui frappe le plus, en un sens, avant de se pencher plus en... bah avant de la série, c'est l'étrange phrase que l'on attache partout à cette série : "Inspiré du jeu de rôle Donjons et Dragons ou encore de l'œuvre de J. R. R. Tolkien" ; très concrètement, quelle création ne s'est pas vue attribuée l'étiquette "inspirée de l'univers de J.R.R. Tolkien" - dès lors qu'elle est ultérieure à la création de l'auteur britannique ? Bon, je m'amuse de cette phrase (et cette corrélation) tellement elle est clichée. Plus sérieusement, nous avons là une série qui, une fois de plus me concernant, avait déjà fait parler d'elle par le passé sans que j'y prête la moindre attention. Aujourd'hui, je corrige le tir et voilà ce qu'il y a à en dire.


Une compagnie de héros doit mettre un terme aux agissements de personnalités puissantes qui désirent réveiller une ancienne et maléfique déesse.
Voilà, pas plus de spoil !


Alors penser de cette création ?
Pour ce qui est de l'histoire, au bout de 380 critiques (sans avoir parlé des créations de Fantasy les plus populaires), il devient très difficile de parler d'originalité dès lors que déjà, tout a été vu. Néanmoins, je m'oppose à certaines critiques formulées, notamment concernant le manichéisme de cette série. Si il est vrai que cette création n'est guère originale et emprunte de nombreuses inspirations à l'univers de Donjons et Dragons, bien plus - soit dit en passant - qu'à l'univers du Seigneur des Anneaux, nous sommes loin d'être en présence d'une œuvre manichéenne, la preuve en ce qui concerne la fameuse sorcière Karla, une personne qui est assoiffée d'équité et qui sera sur le dos de nos compagnons. Outre cet élément, force est de constater autrement que l'on est en présence d'une œuvre assez banale : un mal s'étend sur un royaume, menaçant la plupart (si ce n'est la totalité) des peuples qui y vivent, un groupe d'aventuriers est formé (un guerrier, un magicien, un prêtre, une elfe, un nain et un voleur ; d'où l'analogie bien plus évidente à la production des Royaumes Oubliés), des batailles, des sacrifices, de la Fantasy et basta ! Cependant, il est intéressant de noter que ces éléments sont amenés avec passion, ce qui nous offre une histoire extraordinaire malgré les ingrédients certes bons mais considérés depuis quelques années par banals. On soulignera quelques évidences qui gâchent le plaisir de la surprise, certaines facilités scénaristiques ou encore des désintérêts profondément dommages pour l'accomplissement de nombreuses intrigues. Mais bien évidemment, pour rebondir sur mes propos précédents, l’œuvre irréprochable n'existe pas et nous avons tout de même des éléments qui laissent à désirer à commencer par la fluidité. Personnellement, je ne sais pas si ce problème vient du média que j'ai visionné (je n'aurai de réponse complète que lorsque je regarderais cette série de manière "légale") mais l'histoire semble décousue de but en blanc : on coupe à un moment donné et le temps d'après (ou même, plus fréquemment, l'épisode d'après), on revient avec l'impression d'avoir loupé un épisode entier. Ce n'est pas si dérangeant que ça dans la mesure où les transitions se suivent assez bien mais ça peut tout de même heurter le spectateur. Ensuite, il y a la structure chronologique qui là encore est un moindre mal : le premier épisode se situe, si j'ai bien compris, après les trois-quatre premiers épisodes. Si on le comprend au fur et à mesure, force est de constater que c'est maladroitement expliqué, ce qui ne laisse pas non plus le spectateur indifférent. Il y a également le grand classique (presque inscrit dans le cahier des charges de ce genre de production) de répétition des scènes, notamment de combat, ce qui rend le tout assez redondant voire même lassant. Le reste des défauts tournent autour de une ou deux occurrences largement oubliables. Ainsi, Les Chroniques de la guerre de Lodoss ne brille pas forcément par son intrigue mais plutôt de la manière dont elle est amenée et structurée, apportant entre autre des personnages bien plus alambiqués qu'il n'y paraît - une fois de plus, c'est encore là que réside le point fort.


En effet, côté personnage, pour les fanatiques de jeux de rôle, le bonheur existe ! Nous avons les classes typiques représentées, servies avec les clichés correspondant. Néanmoins, nos personnages sont intéressants et sympathiques. On notera donc le guerrier et héros principal Parn qui remplit à merveille son rôle de héros : entrainement intensif, sens du sacrifice... Deedlit, une elfe qui n'use pas d'arc ou de flèches - ce qui est un blasphème en soi mais un cliché en moins - mais qui a l'habitude de se sentir proche de la nature et des éléments et qui, il faut bien l'avouer, émoustille malgré son caractère ou ses propos stridents et répétitifs. Slayne, un magicien assez calme et bon avec son prochain. Ghim, un nain qui... un nain. Non, plus sérieusement, il doit être le personnage le plus profond (rien à voir avec une quelconque métaphore au sujet de la race à laquelle il appartient) qu'on nous propose de toute la série. Éto, un prêtre qui partage la philosophie et le caractère du magicien. Et enfin, Woodchuck qui, malgré une personnalité intéressante, se retrouve complètement oublié par la série ; dommage. Concernant les adjuvants, ils sont nombreux et seuls un très faible nombre aura un impact direct sur nos héros mais dans l'ensemble, ils sont tous des plus sympathiques. Et pour les antagonistes, c'est probablement le point le plus appréciable puisque c'est bien grâce à eux en partie que cette série ne peut être considérée comme une production manichéenne : ils ne sont pas "méchants" a proprement parler et le prouverons plus d'une fois durant les 13 épisodes que compte cette série. Néanmoins, si du point de vue des personnages, il n'y a guère à dire en négatif, si ce n'est peut-être la possession d'épaules surdimensionnées, il en est tout autre des doubleurs. Alors, je sais, j'ai regardé la série en version française et dénigrer une œuvre vis-à-vis de la traduction, c'est un peu gros mais tout de même, je ne peux pas laisser passer ça. Les doubleurs, qui sont peut-être talentueux, je ne connais pas leur parcours respectif, sont nuls ! Bon, pas tous mais dans l'ensemble, c'est plus que moyen avec des cris qui sonnent faux, des émotions qui sonnent fausses, des exclamations qui sonnent fausses, de la colère qui sonne faux... En général, c'est le point qui est le plus désagréable durant le visionnage d'un épisode et ça, c'est franchement dommage lorsque l'on voit ce que les personnages, par leurs actes, ont à proposer.


Pour ce qui est de l'animation et de la qualité graphique. Nous sommes en 1990 donc le rendu est plutôt correct sans pour autant être transcendant. On a du détail, de la couleur, les expressions sont sympathiques... Il en va de même pour la fluidité de la création même si de nombreux éléments, généralement postés en arrière plan, sont totalement statiques et ne font que glisser sur le fond. Personnellement, je suis resté dubitatif, comme déclaré précédemment, sur les épaulières, voire les épaules de manière générale, qui me semblent bien trop grandes pour la normale. A quoi bon des clavicules énormes ? Aucune idée et le rendu a hypnotisé mon regard, pas forcément bon signe cela dit. Mais dans l'ensemble, c'est un rendu assez joli qu'on nous propose, le tout avec des combats fluides et violents, des effets de lumière intéressants...


Pour ce qui est des musiques, je dois avouer ne pas avoir retenu énormément de mélodies. Il y a bien une ou deux notes qui continuent de gambader dans mon esprit mais il faudrait que je réécoute le tout pour me faire une idée plus posée et pertinente.


Les Chroniques de la guerre de Lodoss est une série admirable malgré des clichés propres et collants au domaine de la Fantasy. Mais cela n’entache en rien l'aventure que l'on nous propose, agrémentant son histoire de tout ce que l'on peut imaginer pour ce genre d'épopée. Je recommande son visionnage pour pouvoir apprécier ce que Forceria (c'est le nom du monde) a à offrir et s'attacher à une des compagnies les plus enviables et inoubliables que l'on ait proposé.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 19 oct. 2020

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