Critique écrite après le visionage de l'épisode 12 de la saison 4.
Mad Men, l'invention de la publicité moderne, les Etats-Unis, les années 1960, prémices de notre société.
A peu près tout a été dit sur cette série, devenue phénomène de société, elle fait fantasmer les hommes, rever les femmes, blêmir les amateurs de belles choses, passionne les amateurs d'histoire moderne.
Bref une géniale description d'une période fondatrice.
Et en plus le scénario suit, des drames se mettent lentement en place. Sauf que l'histoire n'avance pas, les locaux sont le lieu principal de l'intrigue, mais on y crée très peu, il s'agit surtout d'une succession de réunions où des représentants de marques mythiques défilent, pendant qu'on boit et fume. Une trame scénaristique qui ressemble à un prétexte pour dresser le portrait d'une société subissant une profonde évolution.
Ca c'était avant la saison 3, qui a vu une évolution de la série. Jusque là subtile et reconnue pour ça. Sauf que pour faire tenir une série lorsque la pluspart des thématiques ont étés abordées, il faut innover, donner envie aux spectateurs de continuer. On s'est déjà intéressé aux minorités opprimées (les femmes sur le long terme), l'histoire du héros self made man c'est fait, même le divorce, bon bah la firme alors, ouai rachetée par un gros poisson. Ok ca fera l'affaire.
Mais attends tout le monde dit que notre série est trop bien, l'ambiance, les meubles, les costumes, la cigarette et le whisky. Et bien on va en faire encore plus et en faire une thématique centrale (tiens au passage on va moderniser le mobilier ce sera cool). Ca c'était à la fin de la saison 3.
La saison 4 reprend le flambeaux et c'est là que la bat blesse. La série perd toute forme de subtilité, grâce au cocktail femmes, alcool, tabac. Les femmes prennent le pouvoir, Draper doit arrêter de boire et maintenant le tabac c'est mauvais. Sauf que pour bien qu'on comprenne que la révolution est en marche, les dialogues sont bien appuyés, tout comme les plans de caméra. Au final, on a un peu l'impression d'être gavé avec ce que l'on a encensé. Et lorsque que l'on donne au public ce qu'il attend, c'est la que le génie s'arrête.
Cela étant dit, le scénario prend maintenant de l'ampleur, SCDP évolue. Tiens! ça soutient l'attention et maintenant, on a vraiment en vie de savoir ce qui va se passer après.
(Seul problème, déjà rencontré dans The West Wing, à la fin c'est toujours le héros qui s'en tire. En terme de réalisme c'est pas top.)
Finalement, les créateurs n'ont pas réussi à allier suspens et peinture sociale. C'est ce qui fait que Mad Men n'est pas, et ne sera probablement jamais du calibre de The Wire.