En théorie, je n'aurais pas du aimer Daredevil. Le personnage principal ne m’enthousiasme guère, pas plus que son Fidèle Compagnon (tm), mais la Jolie Fille (tm), heureusement s'avère un peu plus intéressante sur la fin quoiqu'assez cliché. C'est très très violent et tout aussi sanglant et on a l'impression que le cahier des charges stipulait qu'il faudrait qu'il y ait absolument au moins 5 ou 6 bagarres à mains nues par épisode. Certains d'entre eux sont mal rythmés et lents et d'autres sont du mauvais côté de la fine barrière entre l'acceptable et l'inacceptable en matière de crédibilité.
Néanmoins, c'était sans compter sur un gros bébé un peu balourd mais profondément attachant, parfois sujet à de bien compréhensibles crises de colère et de violence, crises habilement tempérées par son Fidèle Compagnon (tm), un type à l'élégance, l'impassibilité et la froideur remarquable et la Jolie Fille (tm), une charmante femme cultivée, ambitieuse et sans grands scrupules. Cet antagoniste, dont je tairais le nom par égard pour sa privauté, tient à bout de bras la série et lui donne le petit truc nécessaire pour regarder la première saison jusqu'au bout. Tout en étant assez machiavélique et bien que ses Grands Plans de Conquête du Monde se limitent à conquérir Hell's Kitchen (oui, quoi ? pourquoi ? comment ?), cette première saison parvient très bien à développer son côté humain et sa vulnérabilité, ce qui le rend, par certains moments tout simplement adorable. Enfin, presque.
Il y a un adage qui dit que ce genre d'histoire n'est réussie que si le méchant est réussi ; comme quoi une enfance très difficile peut-être salvatrice..