Mobile Suit Gundam : The Witch from Mercury S1 - Une occasion manquée ?

Ah, l'univers Gundam... Un univers si riche qu'il a donné naissance à bon nombre de séries, films, mangas, romans, jeux videos, et tant d'autre chose... La saga Universal Century est bien sûr la plus connue et la plus importante, s'étendant sur plusieurs séries, mais il en existe tellement d'autres qui explorent cet univers : Seed, 00, Iron-blooded, Wing, et j'en passe...

Ces autres sagas ont l'avantage d'être une porte d'entrée facile d'accès pour tout néophyte. Moi-même, mes 1ères séries Gundam furent les gundam Wing et Seed, et j'en suis devenu très vite un gros fan, suivant chaque nouvelle sortie de cet univers... Et voilà que parmi ces Side Stories, une nouvelle série fait son entrée en scène : The Witch from Mercury (ou "La sorcière de Mercure" pour les francophones)

Posons le contexte de l'histoire : Nous sommes en l'an 122 Ad Stella, les entreprises produisant des mobiles suits sont devenues légion, et sont devenus un système économique très lucratif, mais peu partagé, au point où 3 d'entre elles se partagent la grosse part du gâteau. Dans ce contexte, Suletta Mercury, une adolescente vivant sur Mercure, est envoyé à l'Ecole Technologique Asticassia, et y fait la rencontre de Miorine, la fille unique du président de l'académie et du groupe Bénérit, la plus grosse entreprise de Mobile Suit. Petit à petit, Suletta, malgré son caractère très peu affirmé, va s'imposer comme pilote émérite, battant un à un les meilleurs pilotes de l'Académie, et aura une influence plus qu'importante sur le reste du monde.

Cette série a suscité l'excitation, pour 2 raisons : la première fut le prologue, sortie sur Youtube, et qui a suscité énormément d'intérêt (ce qu'il suscite chez moi également). La seconde fut sa place de 1ère série de la saga à mettre en protagoniste une femme au lieu d'un homme. Il est vrai que jusqu'à aujourd'hui, la saga avait généralement des codes qui étaient toujours respectés quel que soit la série : en plus du héros pilote de gundam, on a généralement une princesse alliée à sauver (Relena Piscraft, Lacus Clyne, Marina Ismaël, Audrey, ...), un Haro, la mascotte robot en forme de boule, et un adversaire (voire l'antagoniste principal) masqué (Char Aznable, Milliardo Piscraft, Rau Lecreuset, Mister Bushido, ...). Personnellement, je fus surpris d'apprendre que c'était la 1ère série à faire ceci, pensant que la série Turn A Gundam avait un personnage féminin en protagoniste (mais non, c'est juste qu'il a un look et une voix androgyne). Donc, c'est effectivement un point qui pouvait donner envie...

Je vais commencer par les points positifs : au niveau réalisation, nous sommes sur de l'excellente série. Même si ce n'est plus à prouver dans la saga gundam, la série est magnifique techniquement. Un autre point positif sont les personnages en général. J'aurais certaines choses à dire sur nos protagonistes, mais les personnages secondaires sont plutôt bien faits, et on attendra de voir la saison 2 pour voir comment cela évolue...

Il est aussi à noter que l'histoire proposée est pas mal, et se rapproche pas mal de ce que nous avait proposé la série Iron-Blooded Orphans : un contexte de pré-guerre, ou des tensions existent entre 2 camps, et où la présence de nos héros va malgré eux aboutir à l'étincelle responsable de la guerre, avec beaucoup de stratégie politique au second plan, pour mener à une révolution.

Malheureusement, cette série est pour moi l'une des moins réussis de la franchise, et c'est triste à dire, mais il y a quasiment un sabotage de la série par elle-même...

Je vais commencer par parler de sa spécificité : le féminisme (parce que c'est la 1ère série à faire cela, et je ne vais pas y couper)... Qu'on soit d'accord : je voulais des personnages intéressants à suivre, et Suletta, Miorine peuvent encore le prouver dans la saison 2... Pour l'heure, ces personnages sont plutôt stéréotypés, et n'évoluent quasiment pas... Mais surtout, les antagonistes sont tous des hommes...

Une série féministe, c'est pas un problème... tant qu'on ne tombe pas dans le piège du Woke, piège qui apparaît lorsque tes personnages féminins/d'une minorité ne sont pas remis en question, et les hommes (blancs), mauvais jusqu'à la moëlle... C'est pourquoi je dirais que cette série n'est pas Woke, mais est juste féministe. Pour expliquer, nous en sommes à la fin de saison 1, et pour l'instant, on a des personnages féminins qui ne sont pas entièrement gentilles, et nous avons 2 personnages masculins qui ont pu faire preuve de rédemption, dont un depuis le début de la série... Donc, NON, cette série est peut-être plus féministe que la moyenne, mais ça n'en devient pas toxique, et ce n'est certainement pas un de ses défauts...

Non, le vrai problème de cette série, c'est le ton de la série qui n'est jamais réellement choisi, et ce, durant toute la saison 2. Pour donner une idée de la situation, pour ceux qui ont vu la série Gundam 00, dans la saison 1, nous avons les protagonistes qui donnent un ton sérieux aux intrigues de la série et aux évènements qui leur arrivent, tandis que les personnages de Louise Hallevy et Saji Crossroad qui arbore un ton beaucoup plus léger, voire comique, qui s'alourdit dès que ceux-ci sont témoins, ou victimes, des évènements de nos protagonistes... Et ce décalage fonctionne, car les 2 groupes maintiennent leur ton tout au long de la série, sans mélange... Hé bien, dans la série qui nous occupe, imaginez que ces 2 tons font du ping-pong, parfois au sein du même épisode...

Dans certaines scènes, ce décalage fonctionne, mais en général, ce décalage de ton font que les 2 ambiances se sabotent mutuellement. Notre groupe de protagoniste arbore un ton plutôt léger, et même enfantin (se rapprochant des "Gundam Build Fighters", et ce, pendant que les manigances de nos antagonistes arborent un ton très sombre. Le souci se présente surtout à la fin du dernier épisode, où

De même, les intrigues/remises en question de nos personnages sont mal traités, certains importants résolus en quelques minutes, là où d'autres banales prennent 1 épisode entier à trouver un épilogue...

Il faut voir si ces décalages de ton seront réparés à l'issue de la saison 2, mais pour l'heure cette série a de gros défauts que j'espère voir disparaître durant ses suites...

Comprenez bien donc que les seuls vrais défauts de cette série résident dans la gestion de son univers et son scénario, et que les personnages et la réalisation font partie de ses qualités.

Allez, il ne reste plus qu'à espérer une saison 2 digne du prologue de la série qui, avouons-le, est à ce jour LE meilleur épisode de la série...