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Qui veut un peu de viande de cheval, demandez ma bonne viande de cheval.

My Little Pony : Les amis c’est magique marque une petite révolution dans mes critiques puisque jusqu’à présent, ce ne sont que des films que j’ai critiqué (et une bande originale) et que je m’attaque ce coup-ci à une série d’animation… et oui je sais que ce choix est discutable mais faut bien commencer quelque part.


Avant d’être adapté en plusieurs séries, My Little Pony était une gamme de jouet de chez Hasbro destiné aux petites filles et qui a connu un fort succès, pas seulement avec ses pouliches en plastic mais aussi grâce à ses séries dont celle de 1986 que le Joueur du Grenier, a présenté dans une de ses vidéos. En 2010, une nouvelle série adaptant la 4ème génération de jouet My Little Pony voit le jour.


Alors franchement, je devrais n’en avoir rien à foutre, d’ailleurs c’est quasiment le cas.
Pourtant ce truc a eu sa grosse fanbase sur le net et un gros succès (une sixième saison en route… bordel mais ça va pas s’arrêter).


Et après avoir vu 4 saisons de cette série, je crois qu’il est temps de faire table rase afin de comprendre comment ça, ça a pu avoir un si gros public, à l’image d’un téléfilm ou d’une série Disney Channel qui, malgré sa nullité apparente, trouve toujours un public suffisamment... indulgent pour former une fanbase (j’aurais pu dire idiot mais évitons d'être insultant).


C’est donc parti pour une dissection en long et en large de My Little Pony. Et je vais pas m’amuser à cacher les spoilers, car si vous avez déjà regardé une série pour petite fille, vous savez ce qui vous attend, et dans un cas ou l’autre, on peut toujours trouver du très gros en terme de connerie, de morale vu et revue plus de 1000 fois et de n'importe quoi à deux sous.


Parlons d’abord des personnages avec, ce que je surnommerais, les Poneys Stéréotypes. En tête, Twilight Sparkle, la grosse tête solitaire qui ne semble pas vouloir d’amie :



Je ne suis pas une grosse tête, je suis cultivée.



Pinkie Pie la fêtarde hyper énergique qui ne sait jamais quand elle devrait s’arrêter et va vous donner envie d’aimer les comiques de services des Transformers ainsi que Jar Jar Binks tant elle est irritante (que quelqu’un la tue, par pitié).


Rainbow Dash, la pégase sportive trop cool et forte tête qui veut être la meilleure, Rarity la couturière superficiel et fan de pierre précieuse, Fluttershy la petite nature du groupe qui aime les animaux et parle faiblement, et enfin Applejack, la fermière aux allures de cowgirl avec l’accent de l’ouest :



Pas si vite, nom d’un fermier !



Voilà la sixaine de poney que vous devrez vous taper. Et à aucun moment, j’insiste, à AUCUN MOMENT vous n’aurez l’impression de voir autre chose que des gros clichés carton pâte qui ne dépasseront jamais ce stade.
Et ce n’est pas en trahissant leur caractère dans plusieurs épisodes que la série va gagner en intelligence, si on excepte les clichés et les morales revues plusieurs fois en plus d’être mal enseigné.


Entre Applejack totalement obsédée par ses pommes et sa manie de (trop) souvent ajouter une référence à sa ferme ou aux pommes, Twilight qui va jusqu’à fouiller dans son manuel de la soirée entre copine quand un arbre traverse sa fenêtre (non mais, ta grosse tête, elle devrait pas te servir ici ?), Rarity qui chiale et râle au point de surpasser Mimi Geignarde dans Harry Potter pour faire fuir 3 gros chiens qui l’ont capturé pour trouver des rubis, Fluttershy qui passe de la timidité à la lâcheté la plus grotesque en un épisode ou encore Pinkie Pie qui arriverait à faire passer Bob l’éponge pour le meilleur voisin du monde tant on a envie de la cuire à la brochette dés le second épisode.
Rainbow Dash n’est pas plus supportable non plus, seul point positif, c’est la plus joli à regarder.


Pour les personnages récurrents : le trio des chercheuses de talent composé de Sweetie Bells, Scotaloo et Apple Bloom ne s’en sort pas mieux, les situations éculés jusqu’à l’os sont légions. La prof de Poneyville, on s’en fout, Big McIntosh aussi, de même pour la grand-mère de la famille d’AppleJack, quand à la princesse Celestia, c’est une énième abrutie de princesse pour fille comme n’importe quelle satanée abrutie de princesse pour fille. De même pour la princesse Luna, tout aussi irresponsable en plus d’être une fausse méchante à deux sous dans la première saison.


Et côté méchant, c’est le pompon… quand on voit qu’au final la plus grosse menace qu’on a eu dans cette série c’est qu’un dragon loufoque faisait tomber des pluie en chocolat au lait à partir de nuage en barbe à papa, si on exclut le fait qu’un fermier et un professeur ont bu un poison d’amour et ont failli provoquer, malgré eux, le chaos total en risquant de ne plus pouvoir cueillir les pommes et de ne plus enseigner dans Poney Ville… ça va, tout va très bien, ne vous inquiétez pas.

Bon d’accord je suis de mauvaise foi : on a un centaure qui veut tout faire péter dans la saison 4… c’est du niveau d’un bad guy pourri de chez Marvel mais on fait avec ce qu’on a messieurs dames, c’est la crise.


Et si vous trouvez déjà que ça vole pas haut du tout, ne vous inquiétez pas, les chansons ne vont pas relever le niveau.


Parce que un paquet de truc sans importance semble être prétexte à pousser la chansonnette ici, mais en plus les paroles ne volent jamais bien haut mais vous ne savez pas pourquoi, après une première écoute, vous avez envie de la réécouter ensuite… pire, elle vous reste parfois en tête au point de vous pourrir les neurones.
Entre Winter Wrap up, la chanson des frères Flim Flam, tout les navets musical chantés par Pinkie Pie (vous avez les oreilles solides ? Vous en aurez besoin), les chansons niaiseuses à en pleurer sur l’amitié, vous allez vouloir en réécouter certaines sans savoir pourquoi si vous avez l’audace d’attaquer ce truc. Dans le tout, une seule chanson est potable, le reste mériterait un aller simple à la cuvette.


Après… c’est plutôt joli à regarder, et c’est même plutôt mignon graphiquement parlant je suppose. Rien de bien incroyable mais au moins c’est coloré, les designs des poneys ont beau être les jouets Hasbro reprit pour la série, j’avoue bien aimer le look de Raimbow Dash et Fluttershy. Et par moment, l’univers de My Little Poney a quelques visuels pas trop mal et parfois imaginatif. Même si ça reste destiné aux fillettes vu que la série se limite surtout à une grosse pub de plusieurs saisons pour vendre des jouets. La preuve, Lauren Faust et son équipe ne se sont pas foulé plus que ça pour créer le nom des villes vu les jeux de mots pourris qu’on y trouve (Jumanhattan, Las Pégase ? Qu’est-ce que c’est que ces noms ?).


Aussi, niveau cohérence et crédibilité pour l'histoire… n’essayez pas d’en trouver des masses, ce n’est pas du tout le but de ce truc. Le même problème de la plupart des séries d’animation pour petite fille est présent : c'est facile et fainéant, voire parfois douteux.


Tout d’abord lorsque pour les besoins d’une morale, les scénaristes ne peuvent pas s’empêcher de changer le caractère de Twilight et ses copines d’un claquement de doigt ou de rendre l’une d’entre elle énervante : entre l’intello qui passe de l’intello solitaire à celle qui veut faire la fête entre copine, Fluttershy qui passe de la timide à la reine des lâches dans un des premiers épisodes ou les 6 poneys doivent faire face à un dragon sous les ordres de la princesse Célestia (situation complètement stupide : pour ceux qui disent que c’était débile d’envoyer 13 nains et Bilbon contre un dragon dans Le Hobbit… vous la fermez maintenant), ou encore Spike le dragon de compagnie de Twilight dont les décisions et les actes en font un animal de compagnie très souvent abject en plus d’être horriblement moche (j’en ais pas encore parlé mais cette mascotte n’a que dalle pour lui et insupporte plus qu’autre chose, j’ai du mal à croire qu’on puisse payer pour l’avoir en peluche).


Ou aussi quand les comportements et situation bien clichés s’accumulent dans plusieurs épisodes : les deux derniers épisodes de la saison 2 sont rageantes et complètement prévisible, on sent dés les premières minutes avec la princesse Cadence qu’il y a une couille quelque part mais pourtant on passe par les mêmes attitudes et les mêmes situations. L’héroïne qui a forcément raison est contredite par ses amis et ses proches de manière complètement exagérée mais elle prouvera ses paroles au dernier moment… mais bordel les gars : faites semblant d’avoir de l'imagination, je sais que ça simplifie les choses de suivre un schéma narratif surexploité mais ce genre d’histoire est prévisible à 300% depuis plus de 30 ans, Wolverine Origins en perdait ses griffes.


Le déroulement du final de la saison 4 aussi vend du rêve : dés qu’on voit Discord (l'ex méchant de la saison 2) faire copain copain avec le centaure, on sait très vite qu’il va trahir nos héroïnes (quelle idée débile de vouloir s’en faire un amie dans la saison 3… quelle pouliche responsable cette Célestia, hein les gars ?) mais qu’il sera quand même pardonner parce que, devinez quoi : l’amitié c’est magique (mes fesses ouais) et ça résout tout (j’ai envie de mourir).


Et c’est comme ça tout le temps, même lorsqu’un épisode veut enseigner une bonne morale ou une leçon défendable déjà refaite c’est tellement éculé ou même tellement mal fait que ça en devient douteux : surtout quand on confie à Pinkie Pie le rôle de personnage central d’un épisode, vos dents vont grincer sévère je vous le dis.


Au-delà de quelques rires provoqués involontairement par l’idiotie de certains épisodes et le niveau de cliché éculé qui en ressort, on aura plus d’une fois envie de râler et même d’étrangler l’ensemble de ces bécasses quitte à les voir finir en viande chevaline dans une boîte de lasagne (autant Spirit l’étalon des plaines me donne envie d’aimer les chevaux, mais ça, ça me donne envie d’en bouffer en forte quantité).


Et tout ça pourquoi me direz vous ? Pour voir le personnage de Twilight Sparkle couronnée dans le dernier épisode de la saison 3 comme princesse de l’amitié au royaume des poneys…


OUAIS, VIVE LA PRINCESSE TWILIGHT SPARKLE ! Alors que dans l’épisode 3 de la saison 2 elle a foutu un bordel monstrueux en mode Jack Nicholson rien que pour apprendre une leçon sur l’amitié, et qu’elle est dépendante de ses bouquins quand un accident climatique survient… mais ça fait rien, tout roule. Et c’est encore mieux dans la saison 4 ou Twilight et ses amis ont un château rien que pour elles, tout va très bien, on est dans le meilleur des mondes... hip hip hourra.


Alors après avoir lu mon gros pavé, vous êtes en doit de me demander : "mais finalement pourquoi tu as regardé ce truc ? C’était évident que c’était une énième série destiné aux petites filles et qui rassemblait plusieurs clichés et intrigues vu et revu donc pourquoi t’infliger ça ?"


Je vous aurais bien répondu que c’était pour comprendre comment il a eu sa grosse fanbase sur internet mais à part pour les clins d’oeils à la pop culture comme Batman, ou même The Big Lebowski des frères Coen dans un épisode de la saison 2, je ne comprends tout simplement pas son succès si ce n’est que pour faire de la publicité.


Plus sérieusement, ça n’en fait pas une série honteuse et même si j’extrapole souvent sur ce que je dis, ça ne veut rien enseigner de mal aux petites filles, loin de là. Mais comme beaucoup de série pour gamine, ça le fait de manière tellement éculé et même si mal que ça en devient indigeste. Toute la série n’est qu’un énorme cocon affectif destiné à faire croire aux petites filles que les problèmes du monde peuvent se résoudre facilement.


Et le fait que ça soit pour enfant ne rend pas la série aussi excusable que beaucoup veulent le faire croire. Des séries ou films animées pour filles qui ne les prennent pas pour des idiotes, il y en a, comme la saga de films Clochette par exemple (celui qui me cite Barbie je le/la tue). Donc si vous n’avez pas commencé ou si vous n’avez pas encore fait voir ça à vos bambins, ne commencez pas.

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le 10 août 2016

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