OITNB est considéré des lieutenants de Netflix, et pour cause : elle jongle avec adresse entre drame et humour avec un rythme idéal et une qualité constante : chaque saison se vaut, pas une ne se trouve meilleure ou moins bonne que les autres. L’histoire de ces femmes incarcérées est drôle autant qu’elle est émouvante, et Jenji Kohan, sa créatrice peut se vanter d’en avoir parfaitement maîtrisé le dosage.
Pour ce faire, la série s’est dotée d’une palette de personnages hauts en couleur, au sens propre comme au sens figuré, puisque le show se fait le témoin d’une prison pour femmes où cohabitent les communautés blanches, noires, hispano et asiatiques, collant donc à la représentation des minorités aux États-Unis (minorités qui n’en seront bientôt plus pour certaines d’ici 2050). Et aussi nombreux soient-ils, les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres.
La micro-société qui s’organise ainsi sous nos yeux apparaît alors comme le miroir de la société moderne en dehors de ces murs, et donc du quotidien. C’est là toute la puissance du propos. Et au côté du propos féministe tenu avec fermeté tout au long de chaque épisode, se faufile une morale politique de plus en plus forte à mesure que la série avance. Sur l’incarcération des femmes, sans surprise, mais également sur les failles du système américain, en témoigne cet écho assumé à l’affaire Micheal Brown, survenu à la fin de la saison 4.
En bref, la qualité d’écriture d’OITNB est d’une constance rare, au point que je ne saurais vous dire quelle est ma saison préférée, même si une tonalité un peu plus violente s’est fait ressentir sur la dernière saison en date. Je ne peux donc que vous inviter à vous ruer cet incontournable de l’écurie Netflix dont la notoriété avoisinent désormais celle de séries comme House of Cards ou Breaking Bad, et qui se dévore à toute vitesse !