Osmosis
5.1
Osmosis

Série Netflix (2019)

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À l’heure où la communication Netflix s’intensifie sur Criminal et spécialement sur sa version française. revenons sur une autre série française, passée un peu inaperçue lors de sa sortie en mars dernier, et qui au final, se révèle moins mauvaise que certaines autres productions hexagonales de la plateforme. À savoir Plan coeur et Marseille.


Futur incertain


Paris, dans un futur plus ou moins proche, où tout le monde roule en Porsche Panamera électrique. Nous suivons les aventures de la société Osmosis dirigée par Ester et son frère Paul. Ester a créé, pourtant sans le vouloir, puisqu’elle cherchait juste à soigner son frère, une sorte de réseau neuronal de nanobots qui a pour effet de montrer le visage de son âme sœur pendant une osmose virtuelle avec soi-même. Le tout est contrôlé par une autre invention d’Ester – Martin – l’intelligence Artificielle d’Osmosis. IA bien plus utile que Siri puisqu’elle sait commander un taxi. Elle !


Agathe Bonitzer (Bus Paladium) et Hugo Becker (Baron noir), respectivement Ester et Paul Vanhove, ne sont pas toujours au sommet de leur art dramatique et c’est peu dire. Surtout Agathe qui a parfois des arrêts sur image énervants … Peut-être a-t-elle suivi les mêmes cours de théâtre que Clémence Poésy ? Ses expressions de visage sont … pas là, mais elles sont où ? Elles sont pas là ! À force de voir ces agaçantes absences, j’ai fini par leur donner un nom : la posture Cornillac. Ce qualificatif vient du célèbre acteur français qui a su créer un style de jeu singulier en fusionnant la joie, la tristesse, la haine et le plaisir en une seule et même inexpression de visage.


Mais à bien regarder, elle ne s’en sort pas si mal. Le personnage d’Eloan, interprétée par Laure-Lucile Simon, est à ce jour l’une des plus mauvaises interprétations qu’il m’ait été donné de voir. Comment est-ce possible en 2019 de jouer aussi mal ?


Pourtant le reste du casting ne s’en sort pas si mal que ça. Le jeune Niels Larsen (Manoël Dupont) se défend relativement bien dans un rôle difficile, spécialement lors de son passage au centre de gestion de la colère. Centre aux méthodes que l’on pourrait qualifier de « kubrickiennes » niveau orange.


Tous les ingrédients sont là


La société Osmosis arrive en phase ultime de test pour son grand lancement. Nous avons plusieurs espionnes, l’âme sœur de Paul qui se barre, Ester qui tente de sortir sa mère du coma, des cobayes stéréotypés qui déraillent et l’oreillette d’Ester. Oui, un très joli clin d’œil à Her et Joaquin Phoenix qui lui aussi discutait avec sa promise numérique par l’intermédiaire de cette identique oreillette. Vont-ils tomber amoureux comme dans le film Spike Jonze ?


Il ne s’agit pas des seules ressemblances, on peut citer Black Mirror pour le thème et l’ambiance générale, Maniac pour les expériences sur les cobayes. Et j’ajouterai même Transferts, une ancienne série d’Arte qui a élu domicile sur Netflix et qui, comme Osmosis, a du mal à nous faire rêver.


Pourquoi c’est raté ?


Pourquoi la France ne sait pas faire de SF ? C’est plutôt ça la question ! Un certain Luc Besson a réussi à sortir du lot avec Le 5ème Element. Mais côté série c’est presque le vide sidéral. Osmosis, malgré une idée intéressante et un scénario qui tient la route, rate comme les autres cet exercice.


Tirée d’une web-série éponyme de 2015, Audrey Fouché (Borgia) réalise ici une série intimiste qui se montre intrigante et surprenante tout au long de l’histoire.


Le problème c’est que le rythme et le dynamisme ne sont pas là. Le problème c’est que l’interprétation dans son sens large est très irrégulière. Le problème c’est que la musique est trop souvent inadaptée avec ce qui se passe à l’écran. Le problème c’est qu’un des cadreurs est certainement aux alcooliques anonymes et à l’écran, ça se voit. Le problème c’est que l’histoire part dans tous les sens et que même si le final retombe sur ses pattes, un sentiment d’inachevé vient nous hanter.


Le problème c’est qu’on est en droit de se demander si on a vraiment envie de voir une S02. Et cela est quand même regrettable, car l’histoire est intéressante.

Acerbe-Goten
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le 4 nov. 2019

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