Attention : Vu que je suis un vilain garçon, j'ai salement résumé un élément qui pourrais vous gâcher la série, voir la filmo de Satoshi Kon (oui, je pèse mes mots). Donc si vous voulez garder la surprise, évitez de lire cette critique, à moins que ne connaissiez déjà l'élément en question. Un indice, cela concerne un gimmick ainsi qu'une logique de narration.
Vous voilà prévenu, vilains sagouins.
J'imagine que plusieurs personnes ayant fait une analyse de l'oeuvre de Satoshi Kon ont déjà relevé les éléments que je m’apprête à énumérer mais bon... ça fait une pause avant de reprendre Lain.
En dehors de sa véritable complexité et de la richesse de ses thématiques, la série animée de Satoshi Kon (que j'appellerais désormais Sato pour ne pas m'embêter plus) a su plaire à un public néophyte bien qu'elle s'inscrive parfaitement dans l'oeuvre de Sato. Trop peut-être.
Un film (ou ici série) de Sato suit des codes bien précis. Son gimmick le plus connu est son schéma narratif que voici : situation initiale => élément déclencheur => distorsion de la réalité => péripéties basées sur une boucle qui finit par céder => ajout d'éléments surnaturels => résolution plus ou moins métaphorique => retour à une situation proche de celle initiale =>fin / interrogation sur (entre autres) la vraisemblance de ladite résolution. On peut également remarquer comme autre gimmick la réflexion sur son médium, par exemple la distinction entre les lumières de la scène musicale et la pénombre du cinéma dans Perfect Blue, ou bien l'importance du cinéma au centre de l'intrique de Paprika.
Du fait de ces nombreuses répétitions, certains ce sont mis penser que Sato faisait toujours le film. Pourtant, la réponse est donnée dans quasiment toutes ses œuvres : la même histoire mais avec chaque fois des variations. La morale de cette série est d'ailleurs la plus représentative de l'oeuvre de Sato.
Dans la vie, on en reprend d'autres, et on recommence.
Sato a tellement explicité cette morale dans la série qu'elle devient donc nécessaire pour répondre pleinement aux interrogations concernant l'éternelle répétition du cinéaste.
Néanmoins, réduire cette série à un bête explicatif d'une oeuvre-cerveau serait bien dommage.
Certes, elle n'est pas aussi précise et mystérieusement efficace, et n'a pas non plus l'aspect film-somme de Paprika. Cependant, sa durée globale lui permet d'approfondir plus en détaille la thématique contenue dans son titre (à ce niveau d'évidence on ne peut pas parler de spoil) ainsi que toute l'analyse sociétale qui en découle.
Je n'en dirais pas plus car la série parvient à garder un certain suspens. Bien que techniquement je vous ai tout spoilé en explicitant la démarche du bousin LOL
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