AH ! Du grand ! Du très très grand animé !
Paranoia Agent est à mes yeux un véritable chef-d'oeuvre, tant sur la qualité de l'animation, du scénario, du traitement de l'ambiance et des personnages... enfin bref, sur TOUS LES POINTS.
Je vous expose le topo (histoire que vous preniez conscience que j'aime bien les trucs psychologiques bizarres) :
Tsukiko est designer dans une grande société, et a connu un très grand succès avec une petite peluche appelée Maromi. Mais alors que la société lui exige une nouvelle peluche best-seller, l'inspiration ne vient pas. Un soir, en rentrant, elle se fait violemment agresser par un jeune garçon en roller armé d'une batte de baseball. Son agression est relayée par les médias et la rumeur de cet agresseur mystérieux commence à se répandre.
Le mécanisme est enclenché : à chaque nouvel épisode, une nouvelle personne est agressée, et la rumeur prend de l'ampleur. Ce dont on se rend compte au fur et à mesure, c'est que l'agression du Shonen Bat ("le garçon à la batte") arrive finalement aux victimes comme ... un soulagement.
Cet anime m'a retournée. RETOURNÉE. COMME UNE CRÊPE.
Chaque épisode explore la psychologie d'un nouveau personnage, et en tire les qualités comme les vices. Ce Shônen Bat hante l'anime comme si la mort avait changé d'accessoire et venait maintenant chercher ses victimes à coups de batte de baseball. Mais la réalité est tout autre, et on s'aperçoit que finalement, le coup de batte de vaut pas l'affreuse existence que menaient auparavant les victimes. Le garçon à la batte est d'abord craint, puis fantasmé, il arrive même qu'on se prenne d'affection pour lui, au fur et à mesure des recherches infructueuses de la police, et on finit par attendre avec impatience son apparition.
Mais parler de Paranoia Agent sans parler de la satire qui s'y cache serait comme jouer au baseball sans la balle (vu qu'on a déjà la batte, et souvent dans la tronche). Dans l'intrigue, tout, et tout le monde est lié. Ce qui fait le lien, c'est la pression mise sur la population, l'obligation de réussir, de s'accomplir, autant professionnellement que socialement ou sentimentalement. Le véritable malaise vient de là (et on nous le fait bien sentir), et oblige les gens à s'évader hors-limites de la réalité.
Tout est sans cesse remis en question, et plus les épisodes avancent, plus la tension monte pour terminer dans un final totalement psychotique, fantastique, ou la réalité perd toutes ses frontières pour mener à l'élément central, le noyau de l'intrigue : l'expansion de la paranoïa.