Ne vous attendez pas à être surpris, rien ne se cache derrière la superficialité.

Le concept c'est de prendre tous les clichés de teen movies et les réunir en une série pour en faire la version 2018. Moi et mes vieux démons nous retrouvons donc devant Netflix avec du temps à tuer et c'est alors que mon plaisir coupable du film pour ado resurgit et je lance le premier épisode. L'intrigue criminelle donne envie de savoir, même si dès le début on a une petite idée de ce qui se trame, on aimerait quand même voir la série se lancer. Et puis on se rend compte assez vite que ça ne se lancera pas.

Le premier truc qui fait tic ; incroyable ce que les gens sont beaux dans ce patelin ! Vous me direz, dans beaucoup de films américains tout le monde est beau, ou a du charme, ou alors si ce n'est pas le cas, on est au moins gentil. A Riverdale pas de place pour les gens moches, ah ça non, on va pas laisser croire au reste du monde que tous les américains ne sont pas "hot". Même la victime sainte ni touche est mignonne ! Clairement, ce n'est pas grâce à cette série que votre pré-ado se sentira bien dans sa peau. Cela dit, heureusement qu'ils sont beaux parce que les dialogues sont mauvais, manifestant d'un manque de subtilité navrant.

La petite impulsion de girl power que je croyait se mettre en place est bien vite anéantie. L'apogée de la vision faussement moderne de la femme prend tout son sens dans les séquences de cheerleading. Sport, bien que réputé comme étant destiné aux petites américaines prétentieuses, n'en est pas moins très dur physiquement. L'occasion rêvée d'illustrer ce qu'on essaye de nous faire croire : ces filles sont bad ass. Alors montrez-les puissantes, fortes et déterminées ! Mais bon... bonne chance pour gagner les matchs, les sportifs, parce que vos cheerleaders se ridiculisent dans des danses incroyablement nonchalantes, la plupart du temps mal exécutées, réductrices, ni provocantes ni sexy, juste sans intérêt.

Du côté des garçons maintenant. Le sportif enlève son t-shirt dès qu'il peut, et le gars dark et solitaire est un artiste au passé douloureux. Et les parents ? Tout aussi clichés que les enfants. La blonde, la brune, la rousse, toutes trois dans leurs rôles respectifs ; la garce, la mystérieuse et la gentille. Et là encore on se dit qu'on a raté les bons copains parce qu'on a jamais vu de papa comme ça à la sortie de l'école.
La série réembauche des acteurs qui ont marqués le teen movie (Skeet Ulrich, Molly Ringwald, Luke Perry...) et on comprend qu'il s'agit de prendre des vieux codes et réactualiser le genre. Honnêtement, la série n'actualise rien du tout, elle renforce les clichés qui font qu'on a honte d'aimer un teen movie, elle se prend au sérieux et n'invente rien. Les personnages sous leurs aires de bons gamins qui se battent pour la vérité ne sont ni une critique ni un modèle à suivre, tout sonne faux. Difficile de croire à quoi que ce soit parce que rien n'est travaillé à nous faire comprendre les choses : tout est dit. Riverdale ne présente aucun intérêt à part divertir des ados qui n'auraient pas encore développer la faculté de penser en dehors des cases.