Robin Déçoit

Très appréciée chez nos amis anglophones, cette série se démarquera sous plusieurs aspects par rapport aux nombreuses moutures du héros sylvestre.

C’est à partir de là qu’on a inclus un sarrasin dans la bande, idée reprise dans le film avec Kévin Costner. On s’intéresse davantage au contexte historique, Robin est une sorte de résistant face aux nobles normands, l’image traditionnelle du gentil Richard Cœur de Lion sera écornée. On note également la présence de quelques éléments surnaturels païens.

Il y a une bonne ambiance. Les thèmes abordés sont variés (partage des richesses, chasse aux sorcières, persécution des juifs…). Le sheriff de Nottingham rappelle la Vipère Noire (la version intelligente et sarcastique). Les acteurs sont plutôt bons, et on a droit à Gimli dans le rôle du roi Richard. La série est globalement assez réaliste.

Cependant ce réalisme est gâché pas un manque de crédibilité de par son coté trop enfantin. On une structure narrative assez épisodique, comme dans les séries animés de notre enfance avec un grand méchant récurrent (le shérif), son petit larbin stupide et incompétent (Gisburne) et souvent un méchant de la semaine. Certaines résolutions en deus ex machina font sourire. Le shérif et Gisburne se feront humiliés régulièrement et seront relâchés par Robin qui se refusera à les exécuter. C’est assez frustrant pour un public adulte.

En vert et contre tous, Robin prend aux normands pour donner aux anglais dans sa petite routine qui sera assez vite lassante, niveau continuité on ne diverge que très peu du statu quo établi à la fin du pilote.

La série est aussi enfantine sur le fond, on évoque des injustices diverses de l’époque sans se risquer à délivrer un message : on ne préconise pas le partage des richesses sur le principe car les riches présents sont tous des salauds, on ne dénonce pas la royauté car les rois sont étrangers, on ne préconise pas la révolution car Robin passe à côté de toutes les occasions de renverser l’ordre établi.

Malgré ses qualités, la série reste un peu trop simplette et a pris un coup de vieux comparée aux standards actuels. Il n’y a pas besoin d’être une flèche pour l’apprécier, mais faute de la trouver assez pointue, on se tournera vers une autre cible.