François Descraques est un réalisateur talentueux et inventif, c'est évident. Ici, le travail d'image et de son sur cette saison de seulement trois épisodes est tout à fait remarquable. Mais comme dans ses travaux précédents (notamment Le Visiteur du Futur), l'écriture et la narration est parfois bancale. C'est d'autant plus compliqué ici puisque l'univers de Rock Macabre, par son aspect singulier, demande une grande précision pour que cela marche. Faire une comédie musicale sur fond d'attaque zombie pour traiter de l'univers de la musique est une excellente idée, d'autant que les thèmes abordés me touchent particulièrement. Mais le ton oscillant entre enfantillages et situations sérieuses, ajouté aux problèmes du format imposant un rythme trop soutenu, ne permettent pas au style de se définir clairement. On ne peut malheureusement pas tout désamorcer par l'humour... Rock Macabre s'affuble donc d'une certaine puérilité et s'oblige à avoir des dialogues infantiles pour justifier l'introduction de passages musicaux, desservant au passage le propos.
Ainsi, il en ressort plus un exerce de style qu'une œuvre réellement maîtrisée (on retournera voir Phantom of the Paradise pour l'occasion). Un exercice certes manqué (en parties), mais qui a le mérite d'exister dans le paysage français des web-séries et qui ne doit donc pas empêcher Studio 4 (appartenant à France 4) de continuer d'aider la production de ce genre de projet, bien au contraire !