Rome
7.8
Rome

Série HBO (2005)

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Il n’aura échappé à personne, sauf à avoir passé les dernières années sur une île déserte, que les séries télévisées font l’objet d’un véritable plébiscite depuis disons les années 2000. Entre ambitions clairement affichées et nouvelles pratiques de consommation (le fameux « binge watching »), on ne compte plus les entreprises qui investissent des millions là-dedans (pèle mêle Netflix, Amazon, Canal +, Orange...), les écrits d’universitaires décortiquant l’apport sociologique de telle ou telle série et les téléspectateurs passant des nuits devant leur petit écran. Tout le monde autour de moi ne parle pratiquement que de cela, au point de devenir bien souvent le sujet de conversation numéro 1. J’avoue pour ma part être resté plus ou moins hermétique à cette vague d’enthousiasme. Je regarde de temps en temps des séries passant sur les chaines publiques de la TNT, rien de plus. Je suis bien plus amateur de films, et j’ai toujours pensé que d’un point de vue artistique, le format relativement court d’un long métrage était un bien meilleur gage de qualité qu’une série. Songeons au hasard à des films comme « La Vie est belle » ou « Princesse Mononoké ». Existe-t-il un équivalent télévisuel ? Pas à ma connaissance, cela dit je veux bien être détrompé.


Toutefois, je me suis dit qu’il fallait bien que j’essaie au moins une série de référence, pour me faire un avis. J’ai longtemps cherché – et hésité – entre « True Détective » ou « The Wire », entre autres. Puis un jour les soldes à la Fnac ont fait que mon choix s’est porté sur « Rome ». Série elle aussi ambitieuse, historique, et faisant l’unanimité chez mes éclaireurs. Le choix imparable me disais-je. Au bout d’une dizaine de minutes de visionnage du premier épisode j’ai vite déchanté. La réalisation absolument insipide et les costumes du type « vrai-faux-usagé » en toc m’ont fait tiquer. Esthétiquement, on est très loin de la réussite… Maintenant y a-t-il quelque chose à se mettre sous la dent du côté du scénario ou de l’interprétation ? Un tiers de sexe, un tiers de violence sanguinolente et un tiers de guéguerres complotistes en mode « untel m’a regardé de travers, attend que je le fasse saigner au détour d’un banquet décadent »... Risible... Quant aux acteurs je n’en retiens que trois : César surtout, puis Vorenus et Pullo. Entendons-nous bien : la série ne vaut que pour la prestation de Ciarán Hinds en César. Pour le reste on finit par s’attacher (un peu) à Vorenus (Kevin McKidd) bien qu’il soit au début absolument détestable en rustre patriarcal et à Titus Pullo (Ray Stevenson), le comique troupier de la bande. Tout le reste du casting ne sont que conspirationnistes de soaps operas… et de bas étage. Si bien qu’au bout d’un épisode je me suis pris la tête entre les mains en me demendant pourquoi avoir acheté cette série de malheur. Pour avoir un avis vraiment construit dessus, je me suis forcé (et ça a été douloureux) à regarder la saison 1 jusqu’au bout. Et chaque épisode était du même acabit : du sexe, du sexe, du sexe, du sang, de la violence, des complots, de la haine... A se demander comment peut-on être fasciné par cet étalage de ce qu’il y a de plus bas chez l’être humain. Le pire c’est que je ne crois pas me tromper en avançant que « Rome » est la matrice de « Game of Thrones », soit l’une des séries les plus regardées du monde et du moment. Donc des gens du monde entier se tapent ce genre d’inepties nuits et jours... Ça m’inquiète un peu sur l’état de notre monde... En même temps ça peut expliquer pas mal de choses... Enfin bref, je ne me ferai sûrement pas des amis avec cette critique, mais je suis ouvert au débat, tant que ça reste courtois bien sûr...


Critique à retrouver sur mon blog ici.

ArthurDebussy
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le 27 mars 2017

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Arthur Debussy

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