Shokuzai
7.5
Shokuzai

Drama WOWOW (2012)

Une fresque bien jouée, simple mais avec du corps

Après avoir rédigé mon titre, difficile d'aller vraiment plus loin puisque l'essentiel y est résumé. En fait, mon avis ne va pas s'attarder sur le versant sociologique/sociétal du film qui - je l'admet - ne m'intéresse que moyennement, n'étant pas spécialement fasciné ou pris dans les clichés sur le Japon. Evidemment; le film est dépaysant et montre un savoir être et un rapport général à l'existence sensiblement différent, mais pour ma part cela s'arrête à un dépaysement davantage qu'à une étude profonde du thème.
Je me concentre donc sur le film en lui-même.


Notez tout d'abord que je parle de "film" puisque - pour moi -ce genre de mini-séries (à la manière de ce que l'on a vu ne France comme Les Misérables, A la Recherche du Temps Perdu, etc.) sont plus proches de gros films que de séries à proprement parler. La différence tient surtout à l'esprit du tournage qui est plus facilement modulaire et peut-être un peu moins aliéné aux us et coutume du monde du cinéma (ce qui est en réalité un gros plus !).
Cette première précision permet de pointer du doigt une première qualité de Shokuzai : il s'agit d'une oeuvre qui tire parti de son support en présentant une fresque en quatre étapes autour d'un fil narratif commun (à la manière de l'oeuvre originale visiblement). Le film cumule donc la lourde tâche de nourrir un fil directeur tout en développant quatre tableaux de manière suffisamment consistante pour avoir du poids. Le pari est-il réussi ? Eh bien franchement oui !
Si l'histoire général demeure assez discrète voire un peu "nulle" (travers assez Japonais sans vouloir faire de discrimination, on finit souvent sur des ficelles un peu énormes) dans son dénouement, il y a quand même une progression dans la tonalité du récit et une forme de convergence terminant sur un récit assez sensible et tragique. De plus, le le film développe des situations familiales ou au moins centrées sur un personnage de manière assez simplement sans tomber dans le travers du film asiatico-contemplatif-chiant vide de toute substance narrative.
Enfin, j'ai apprécié la présentation assez neutre et sobre de l'ensemble malgré des situations un peu exagérées (pour développer évidemment leur aspect figuratif) globalement solide.


Pour en revenir à la "modularité" de l'intrigue, notez que j'ai vu en premier le troisième épisode, m'étant trompé de Blu Ray et cela n'a rien changé à ma compréhension.


En somme, voilà un long film de bonne qualité générale qui mélange avec un bon équilibre entre narration et "contemplation". Ainsi, même si je ne suis pas forcément très intéressé par le sujet, j'ai tout de même dévoré les deux disques en une soirée.

Foulcher
7
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le 5 nov. 2017

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Foulcher

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