Notre monde est sous la protection des gemmes, un groupe de guerrières résident a Beach City, une petite station balnéaire américaine, ayant chacune un cristal enfiché sur leur corps. Notre paix est assurée par les pouvoirs combinées de la surpuissante et posée Garnet, l'impulsive et spontanée Amethyste, la prudente et gracieuse Pearl et Steven. Steven est un garçon grassouillet, sans pouvoir (au début) mais optimiste et motivé. Il a pris la place de sa mère, qu'il n'a jamais connu, au sein des Gemmes.
On part sur un pitch a priori classique mais c'est sans compter sur la réalisatrice, Rebecca Sugar, qui nous emballe le tout avec une touche unique et surtout une vision vraiment différente de ce qu'est le dessin animé tout publique. Fort de scènes d'actions très bien animées qui font un excitant rappel au versions animé des shônens, de second rôle burlesques et décalés comme le dessin animé américain sais si bien les faire, et de références marqué à des séries iconoclastes comme Adventure Time (tiens, une autre série sur laquelle Sugar a travaillée) ou bien Utena. Le cadre de l'histoire n'est pas sans rappeler les nombreuses petites villes côtière américaine, synonymes de vacances.
Et vous savez quoi? La sauce prend. Elle prend même très bien. Les épisodes sont court mais sans temps morts: on a du mal à s'en lasser et on enchaîne les épisodes comme un étudiant en révision enchaîne les cafés-clopes.
Techniquement c'est un sans faute: l'animation est fluide durant les scènes de combat avec une belle dynamique. Le dessin est fantastique: efficace, sans artifice, tout en courbe et surtout stylisé. Pas de formatage malgré les parallèles qu'on peut faire avec d'autre série sortie durant cette période bénie pour l'animation made in USA. C'est personnel, ça pète d'aplats de couleurs et les décors sont magnifiques. C'est bourré de références aux dessins animés de notre enfance, tant américains que japonais. L'influence de cette jeunesse du samedi matin (mercredi pour les petits français) est, certes, à la mode, mais on évite avec élégance que ça ne devienne qu'un bête gimmick.
Mais là où Steven Universe chamboule tout comme un gosse sautant dans une grosse flaque, c'est au niveau du scénario et des choix qui y ont été appliqué. Pour peu que l'on ose (un peu) voir un second degré de lecture,Steven Universe devient une ode à la diversité.
Diversité de corps: Steven et Amethyst sont rond, Pearl est filiforme, Garet est grande et porte une afro cubique.
Diversité des genres: Les personnages principaux sont au 3/4 des femmes d'action très compétente.
Diversité des générations: Steven, 12 ans tout au plus, aide énormément son monde.
Diversité des orientations: Les gemmes, toutes d'apparence féminine, n'ont pas de genre et fusionnent ou bien s'aiment entre elles.
Diversité des races: Steven est le fruit de l'amour d'un humain et d'une gemme. C'est un métisse.
C'est fantastique de voire qu'une oeuvre destinée à un jeune publique ose parler de ça. Ça confirme également que l'industrie du dessin animée à besoin d'avoir des femmes aussi à la réalisation/prise de décision.
Steven Universe est aussi la preuve que si on peut rire avec un dessin animé (ce qu'il fait très bien) on peut aussi être émue aux larmes au travers de ses personnages. Nostalgie, solitude, mal du pays et surtout le terme récurrent de l'absence. Cette absence de la mère dont Rebecca Sugar parle avec douceur dans certains des meilleurs épisodes. Cette douceur qui brûle la gorge et qui vous fait appeler votre maman le soir, juste "Pour voir si tout va bien. Oui, ça va. Je t'aime maman".
Steven Universe c'est un dessin animé américain super beau, super sympa qui vous mettra des étincelles dans les yeux, mais aussi un petit grain de poussière de temps en temps.
Steven Universe, un des dessin animé qui me font dire que les gosses de nos jours ont bien de la chance: ils n'ont pas à regarder les médiocres pubs pour jouet déguisé en dessin animé dont on nous gavait.