De l'apathie à l'antipathie, il n'y a qu'un pas.

Je l'ai déjà écrit souvent sur ce site, j'adore les animé chill à tendance slice of life : raconter des petites histoires, la vie quotidienne, laisser le temps s'écouler c'est tout à fait ma came.

Et au début, je pensais trouver mon bonheur de l'année avec Super Cub : un animé sur une fille qui décide de s'acheter une mobylette japonaise (un Honda super cub) et de le customiser d'épisode en épisode. La bande annonce ne disait pas grand chose et à vrai dire le dessin animé se suffit à lui même : on voit Koguma une jeune lycéenne qui vit toute seule, galérer sur son vélo et donc s'acheter une mobylette, puis se faire une copine autour de l'engin. Elle qui avait une vie rangée, calme, complètement solitaire et dénuée de passion se découvre un centre d'intérêt dans la vie.

Autant le dire, l'animé entier est une pub géante, une ode à la gloire des Super Cubs, de leur fiabilité, de la façon dont ils passent bien l'épreuve du temps, et ont des utilités diverses. Et limite chaque épisode tourne autour d'une problématique : s'en acheter un, l'entretenir, le débrider, s'acheter un pare-brise, etc....

Et durant la première moité de sa saison, la série à satisfait à mon bonheur : c'est tellement calme et il se passe si peu de chose qu'au final c'était l'animé parfait pour se vider la tête le soir. On papote un peu, on regarde ces lycéennes qui parlent d'avoir un job secondaire pour s'acheter un calendre ou un pare-boue (je déconne y a pas d'épisode sur le pare-boue) le tout avec une musique de Debussy et de Satie. Parfois de temps à autre, on voit la vie de Koguma littéralement gagner des couleurs. (Un artifice bien trop utilisé par la série) en passant à travers un paysage superbement dessiné. (C'est L'ANIMÉ si vous cherchez des paysages japonais.)

Et puis, arrivé aux alentours de l'épisode 8, j'ai eu une drôle de sensation.... "on se fait un peu chier, non ?" Et de me dire que non seulement les épisodes étaient tous un peu structurés de la même manière... mais qu'en plus ça manquait cruellement d'enjeux.

Je veux bien que l'animé soit minimalisme, mais là où certaines séries slice-of-life pouvaient être foisonnantes malgré un sujet simple, ici y a pas vraiment de thématique autre que "les scooters, c'est cool" et au final, j'ai commencé à me sentir de moins en moins impliqué. Je demande pas une intrigue incroyable ou épique, mais un peu plus d'évolution du personnage ou un épisode sur ses origines m'aurait bien plus. Non, parce qu'on ne sait toujours pas pourquoi Koguma et Reiko vivent-elles toutes seules alors qu'elles ont dans les seize ans, ni d'où Koguma tire son allocation ? (Elle est orpheline ? Ses parents sont loins ? Ils sont fachés ? On en saura jamais rien.) Ha et la sous-intrigue autour du Super Cub hanté entamé au début de la série est partie à la poubelle.

Et surtout, Koguma a commencé à m'ennuyer. Au début j'aimais bien son côté réservé. On sentait que c'était quelqu'un qui était en train de vivre un moment super triste de sa vie et je trouvais chouette de la voir se trouver une passion qui lui permette de s'ouvrir aux autres. Mais la passion tourne à la fin à une obsession et elle a une forme d'apathie pour tout ce qui se trouve autour d'elle et qui n'est pas un scooter, notamment la pauvre Shii qui semble vouloir être son amie à mort et envers laquelle elle n'accorde parfois qu'une attention assez secondaire.

Au final, on a un protagoniste que j'ai fini par trouver antipathique par son côté "rien ne m'interesse dans la vie, mise à part mon joli cub et tout ce qu'il peut faire" au point que ça a fini par me lasser. Dommage, ça partait bien.