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Série HBO (2002)

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If you come for the King, you best not miss

Ecrire une critique sur The Wire (Sur Ecoute en français) n’est pas chose aisée. La complexité de la série est d’une telle envergure qu’il serait impossible d’aborder l’ensemble des thèmes de la série, de sa visée ou encore de l’aspect socio-économico-politique états-uniens évoqué au travers de la police, de la politique, des trafiquants de l'éducation ou encore des ouvriers américains.
Je vais bien évidemment essayer d’effleurer tout ceci, car analyser ces éléments en profondeur relèverai plus d’une thèse et non d’une critique, pour ensuite me concentrer sur mon ressenti et sur la question suivante :
Pourquoi The Wire est incontestablement une série culte, considérée comme la meilleure de tous les temps ? (La preuve elle est en tête du top 111).
Je voulais également écrire cette critique pour tous ceux qui se caractérisent la série ainsi : « aaah on m’a dit que c’est aussi bien que Breaking Bad, mais c’est lent, les personnages sont chiants et il y en a tellement qu’on se repère pas, y a pas d’action c’est que des dialogues gnagnagna », bah écoute, quand tu construits une maison tu juges les premiers parpaings connard ? Est-ce que tu juges une peinture par les premiers coups de pinceaux ? Certes le début n’est pas aussi accrocheur que certaines séries mais est tout de même plaisant et très intéressant à voir.
The Wire, comme le dit Hypérion dans sa critique, est une fresque : il faut poser les bases avant de se rendre compte où nous emmène la série. C’est à partir d’un certain seuil que l’on réalise le coup de génie.


Bref, passons au concret après cette introduction un peu exhaustive


The Wire : de quoi que cela parle-t-il donc?
Contentons nous de savoir que ça parle du trafic de drogue à Baltimore, ville désertée par l’espoir :
La police de Baltimore essaie tant bien que mal de lutter contre ce trafic dévastateur à Baltimore ainsi que contre la criminalité dans les années 90. Ceux-ci vont mettre en place plusieurs dispositifs d’écoute (d’où le titre) pour atteindre les Big Boss.
Or se contenter d’un tel résumé relèverai d’une insulte envers ce monument. En aucun cas il s’agit d’une série B de police à la sauce NCIS ou Les Experts Miami.
Ici nous n’avons pas seulement les points de vue des policiers mais aussi des trafiquants, qui sont pris dans une fatalité cruelles (The Game) et n’ont pas une seule chance d’y échapper, même les plus jeunes qui ont grandis dans ce milieu.
Nous avons aussi la corruption avec des avocats et politiques corrompus jusqu’à la moelle.
Sans négliger la politique et les jeux de pouvoir qui ont des répercussions à tous les niveaux.
Nous avons également le droit à une étude sociologique passionnante sur les jeunes issus du « Game »
Et encore, comme dit précédemment, je ne fais qu’effleurer les différents aspects de la série.
Chaque saison a son propre arc narratif qui va évoquer l’un ou plusieurs de ces thèmes pour, au final, nous livrer une peinture à la fois alarmante, touchante, passionnante et dramatique de la vie à Baltimore. L’on ne ressort pas de cette série intacte et certaines scènes resteront gravées à jamais dans ma mémoire :


La mort de Wallace, La scène à Hamsterdam, le procès avec Omar et la liste continue et continue


Il ne faut tout de même pas oublier que David Simon est, à l’origine, un journaliste ayant réellement suivi une section policière à Baltimore avant d’écrire le livre « Baltimore » et de se lancer dans la réalisation de la série.
The Wire est ainsi criant de vérité ce qui la rend tout autant passionnante. Certains considèrent la série comme un documentaire à juste titre, aspect de la série qui est renforcé par ses personnages et ses acteurs brillants. Au fur et à mesure l’immersion est totale.
Justement certains (moi le premier) semblent perdus au vu du nombre de personnages introduits au début de chaque saison, dont la saison 2 où j’ai eu beaucoup de mal aux premiers abords. Finalement aucun des personnages n’est anodin et ils sont tous exploités parfaitement. Leurs interactions sont tellement…vraies et parfois les échanges tellement intenses et bourré de signification que l’on ne peut rester indifférent face à une telle finesse d’écriture.
Il est aussi intéressant de remarquer que, si les acteurs sont tous brillants, c’est car certains jouent leurs propres rôles. Et oui : des anciens trafiquants figurent dans la série, des policiers ou des adjoints d’où le jeu d’acteur qui paraît si naturel
L’exemple le plus marquant est le personnage de Snoop (saison 3 et 4) joué par Felicia Pearson qui a été inculpé pour trafic de drogue et … meurtre ! Faut en avoir des balls pour intégrer de tels personnages à la série, paris risqué mais tellement réussi !


The Wire est donc une série que l’on se doit d’avoir vu au moins une fois dans sa vie. Du haut de mes 21 ans, c’est l’une des rares œuvre dont je ne suis pas assez mature pour comprendre tout ce qu’elle dégage et que je prévois de regarder encore et encore.
Une œuvre qui, qu’on le veuille ou non, finis par nous immerger totalement et nous marque à jamais au fer rouge (notamment cette foutu saison 4, l’apothéose de la série).
Une série tellement dense qu’il faut savoir être patient pour l’apprécier et se l’approprier.
Comme le disent beaucoup, il s’agit d’un puzzle, il n y a pas de personnages principaux mais de nombreux figurants et il faut savoir être patient pour l’assemblage. Une fois le puzzle assemblé, l’on est face à une fresque nous mettant une claque monumentale que l’on n’est pas prêt d’oublier.


Un chef d’œuvre.

his-dudeness
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le 2 août 2018

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His Dudeness

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