The Mist
4.5
The Mist

Série Paramount Network (2017)

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L'univers de Stephen King est hanté d'obsessions récurrentes. En faire une liste exhaustive peut être probablement facilement fait pour qui s'avère fan du gaillard, ce qui n'est pas mon cas. Je me base donc juste sur la petite dizaine de romans de l'auteur que j'ai lu au collège, et sur la chiée d'adaptations généralement médiocre que j'ai subi, avec ce goût de reviens-y étrange pour cet univers à cheval entre l'ambiance du Sud des US of A et son soleil de plomb, son accent et son post-colonialisme tant dans les mentalités rednecks que dans les magnifiques bâtisses en bois, le tout mâtiné d'ambiance quasi canadienne (nord donc), avec ses étendues boisées, ses baraques immenses en bois (oui, on les trouve aussi ici), et surtout son isolement qui confine à la folie, et qui me fait toujours accorder le bénéfice du doute à une adaptation de Stephen King (à part The Kingdom, magnifique série de Lars Von Trier malheureusement inachevée, que King a allègrement dénaturé en en faisant un remake médiocre, avec la bénédiction de Lars, qui a dû abandonner tout espoir de finir un jours sa série à la mort d'un des acteurs principaux qui sous-tendait le tout).


Mais parmi les tics Kingiens que je supporte mal, on trouve son incapacité à rendre le moindre personnage attachant, à part les gosses et les parias (et encore, tout dépend du type de paria).
C'est toujours le même problème, et c'est encore plus flagrant lorsqu'on se penche sur la zone "ouvrage à postulat" de l'auteur.
Under The Dome fait partie de ces nouvelles/romans qui partent d'un postulat pour décrire à quel point l'humain est pourri. Et l'immonde série qui en a découlé a déjà subi mes foudres vengeresses à travers une critique didactique offrant en cadeau un moyen simple et efficace d'identifier une série de merde rapidement.
The Mist, c'est Under The Dome avec du brouillard à la place du dome. Isolation, enfermement, réorganisation sociale qui met à jour le pire de l'humanité, clairement, on est dans du King.


The Mist, si la série pâlit sévèrement face au long métrage, qui avait réussi à maintenir une ambiance Lovecraftienne tout du long, s'en tire malgré tout mieux que la purge qu'était Under The Dome.


Et j'ai tenu 8 épisodes sans trop m'énerver, en acceptant les facilités d'écriture, les dérives, les évolutions de personnalités caricaturales.
Mais malgré tout, les effets du Brouillard restaient tape à l'oeil et grotesques, et les revirements comportementaux particulièrement caricaturaux (sans égaler le ridicule d'Under The Dome, malgré tout).


Et vient donc cet épisode 8 et sa révélation sur l'identité du violeur (je ne spoile rien, le viol date de l'épisode 1).


Mais là, je vais devoir spoiler, même sans rien dire de plus, donc si tu as l'intention de regarder la série, lecteur, je te le déconseille mais en tout cas, tu devrais arrêter ta lecture ici, et pour toi, je résume mon avis en quelques mots : c'est d'la meeeerde!!!!


SPOILERS! VOUS ETES PREVENUS!


Donc, disais-je, cette "révélation" me laisse circonspect. Je n'arrive pas à saisir la nature de la révélation : est-ce qu'ils nous révèlent à nous spectateurs l'identité du violeur (nous prenant alors pour des abrutis bêtes à manger du foin), ou est-ce qu'ils nous indiquent simplement que le père apprend l'identité de celui-ci, afin de faire évoluer d'un cran cette débauche de perversion de l'âme, où chaque trace d'innocence ou de bonnes intentions sont scrupuleusement piétinées à un point ridiculement caricatural ?


Dans un cas comme dans l'autre, ça dénote d'une fénéantise en terme d'écriture, que ce soit imputable à King ou aux auteurs de la série, et c'est mon point de basculement personnel.
Certains ont craqué au second épisode, personnellement, je regarderai probablement la totalité de la série, mais ce sera cet épisode 8 qui m'aura fait perdre espoir et qui aura fait basculer The Mist au rang des purges, aux cotés de The Following, Under The Dome et autres moisissure télévisuelle même pas bonne à passer le temps de façon décente.


Les personnages pétris de bonnes intentions qui font le mal pour faire le bien, on n'y crois pas un instant, et on finit par détester tout le monde. Bienvenu chez Stephen King version télé!

toma_uberwenig
4
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le 13 août 2017

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toma Uberwenig

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