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le 14 mai 2010
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Saison 1 :
Le premier sentiment qui nous envahit devant notre écran, à découvrir cette première saison de la version US de "The Office", c'est qu'on a affaire à une simple copie des situations et des dialogues de la géniale série anglaise, interprétée par des acteurs choisis pour leur ressemblance avec les personnages originaux (sauf Carell, bien entendu !)... mais voilà, l'humour anglais, si corrosif et si brillant, n'a absolument pas supporté cette "américanisation" forcée, et on est plus consternés par la faiblesse de ce que l'on voit que par les agissements douteux ou honteux du manager de cette "office". Rien ne fonctionne aussi bien que dans l'original, et le jeu inconscient des comparaisons tourne au jeu de massacre. Et puis, et puis, au fil de ces trop courts 6 épisodes, on sent que la série commence à s'affranchir de ces racines, et à chercher un ton qui lui serait propre, moins méchant, moins ambitieux peut-être, plus familier certainement. Du coup, on lui accorde le bénéfice du doute. [Ecrit en 2009]
Saison 2 :
Une fois accepté le dur fait que la version US du chef d’œuvre anglais ne volera pas aussi haut, on peut se laisser aller à apprécier cette seconde saison (et en fait, la première véritable saison complète, avec 22 épisodes), pour des raisons bien différentes de son "aînée" : l'inadéquation de Steve Carell avec le personnage écrit par et pour Ricky Gervais (Carell est trop foncièrement touchant et séduisant pour devenir la pitoyable brute imbécile du rôle) est compensée par l'abattage de Rainn Wilson - à mon avis le véritable personnage-clé de la série -, constamment impressionnant, et aussi, avouons-le (midinettes que nous sommes, au fond), par la touchante histoire d'amour non-dite entre Jim et Pam. Si la série se clôt par le suspense insoutenable de leur premier baiser (quel cliffhanger !), ce n'est pas pour rien : gageons que si on peut devenir accro à "The Office", c'est pour cette tendre attention portée à ces Américains moyens et normaux (ou presque...), trop largement ignorés par le cinéma. [Ecrit en 2009]
Saison 3 :
La troisième saison de la version US de "The Office" confirme, sans malheureusement l'améliorer, notre diagnostic porté lors de la vision de la Saison 2 : lorsqu'elle imite - laborieusement - son brillant modèle anglais, la série nous laisse pour le moins froids, sinon irrités (c'est sans doute le manque fondamental de crédibilité des situations et des personnages, plus même que la personnalité de loin trop charismatique de Steve Carell, qui empêchent l'aspect "embarrassant" de fonctionner à plein comme c'était formidablement le cas à l'origine)... Par contre, lorsqu'elle va chasser sur les terres habituelles du comique délirant et à demi-débile qui sont coutumières au cinéma comique US actuel, ou, mieux encore, de la comédie romantique, "The Office" atteint des hauteurs non négligeables. Quant à Carell, quelques épisodes ici lui permettent de briller de mille feux, prouvant - mais on le savait - quel immense acteur il peut être. Irrégulier, donc, mais au final, pas si mauvais que ça ! [Ecrit en 2009]
Saison 4 :
La 4ème saison de "The Office", version US, est sans nul doute la meilleure à date, même si l'on a toujours un peu de mal à la qualifier d'excellente, tant il est clair que ses défauts les plus rédhibitoires resteront les mêmes : il y a ici, à la différence de la série anglaise originale, une incapacité des scénaristes à créer ce sentiment de "vérité" dans les situations professionnelles, qui étaient si essentielles dans le concept original (on peut parier qu'aucun scénariste à l'œuvre ici n'a jamais travaillé dans l'équivalent d'une Dunder Mifflin !). Par contre, la comédie sentimentale agrémentée de bouffonneries délirantes a trouvé son véritable rythme, et Carell nous régale ici en jouant sur un ton de plus en plus subtil… Il faut voir en particulier le remarquable double épisode final, qui conjugue tout ce qui est brillant dans "The Office" : les situations embarrassantes, la folie douce générale, la complexité des rapports amoureux, et des relations humaines quelles qu'elles soient dans une société terriblement formatée. [Ecrit en 2009]
Saison 5 :
Au risque de me répéter, il me semble que ce qui fonctionne bien (les intrigues amoureuses, souvent justes et touchantes, les moments de folie générale qui frôlent le burlesque non-sensique) et ce qui ne fonctionne pas (le principe - mal appliqué - de la télé-réalité, la stupidité et les gaffes embarrassantes de Michael) prouve que la "version US" de The Office gagnerait à rompre complètement les ponts avec son génial modèle anglais, et s'assumer pleinement comme "soap" à part entière, un peu basique, voire bas du front. C'est dans le "feel good movie" que la psyché américaine, forcément positive, irrémédiablement optimiste, s'exprime le mieux, et c'est donc lorsque les personnages de "The Office" montrent leur cœur - même blessé - que l'on rit et que l'on fond à la fois. Et bien entendu, c'est à ces moments-là que Steve Carrell, acteur parfois capable de pics d'intensité purement magiques, excelle. Loin de la méchanceté et de l'auto-parodie si british de Ricky Gervais, bien entendu. [Ecrit en 2010]
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2005
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le 19 mai 2015
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