Attention, cette critique fait référence à la mini-série “The Outsider”, sans avoir lu le roman homonyme de Stephen King.
Un garçonnet de onze ans est retrouvé le corps atrocement mutilé à l’orée d’une forêt longeant la petite ville de Cherokee City en Géorgie. Les empreintes digitales et l’ADN présents sur les lieux du crime désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland (Jason Bateman), l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball. L’affaire semble évidente à un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Il était en effet à plusieurs centaines de kilomètres au moment où le meurtre a été commis. Le détective Ralph Anderson (Ben Mendelsohn), proche de Maitland, est chargé de faire la lumière sur cette affaire pour le moins étrange. Et son explication pourrait bien dépasser l’entendement.
Attention, à synopsis étrange, mini-série étrange, qui plus est, tiré de l’imaginaire de Stephen King. En effet, “The Outsider” et ses 10 épisodes d’environ 50 minutes chacun est déroutant à bien des niveaux. D’une facture plutôt classique, mais fort bien réalisée dans ses deux premiers épisodes, la série s'apparente à un thriller plutôt formel - la découverte d’un corps, l'ADN, les empreintes digitales, le suspect, la petite ville où tout le monde se connaît, le flic prenant l’enquête à son compte - tout y est ! Oui, mais voilà, l’épisode 3 (perso, j’ai failli m’en arrêter là) viendra bousculer, voire démolir toutes nos intuitions. Tout ce que nous pensions savoir vient d’être balayé. J'exhorte les futurs spectateurs à franchir le pas du troisième épisode, car à partir de l’épisode 4, et ce, jusqu’à l’apocalyptique final, “The Outsider” est un petit bijou de suspense. Bien évidemment, les lecteurs du roman y verront peut-être une version au rabais, bien moins détaillée, à l’atmosphère mal retranscrit. Pour ma part, cette adaptation TV de luxe qui oscille entre le drame intimiste (la psychologie fouillée des personnages est toute aussi importante que l’histoire), l’enquête policière et le fantastique, distille une ambiance glauque et inconfortable, mais qui malgré cela, reste d’une puissance addictive incroyable. Une réussite !