« Tulsa King » est assez symptomatique de notre époque où la nostalgie convoque les grands-pères afin qu’ils titillent « la bonne époque ! », le fameux, « c’était mieux avant », au secours d’un vide créatif et d’une peur panique pour la prise de risque et l’envie de proposer quelque chose de nouveau. Ici, place au papy Stallone et sa légendaire virilité faisant vriller la papille des boomers et des jeunes femmes.
La série repose strictement sur la figure de son acteur principal légendaire, à tel point que cette aura supplante le personnage interprété. Les créateurs – si conscient d’avoir Rambo comme force motrice de leur côté – utilise davantage la puissance nostalgique de cette image, que celle du personnage de capot de la mafia. Sly est mis en situation, Sly emballe des belles trentenaires du haut de ses 75 balais, Sly joue le gangster – très méchant (mais pas trop), Sly se met en scène et l'intégralité des nostalgiques et des fans de Sly exultent d’une joie non-dissimulée.
Concernant l’histoire et les personnages, prenez simplement tous les clichés possibles et imaginables autour de la ruralité américaine, des bikers et de la mafia, placez le tout comme éléments narratifs dans ChatGPT, avec « Sly » et « nostalgie » comme idée méta sous-jacente, attendez ensuite le scénario de la saison 1. Bingo !
Et le pire dans tout ça… Et que la série se regarde très facilement. Mise à part quelques passages verbeux où l’on tente de nous faire croire que la série à une quelconque prétention à la profondeur, « Tulsa King » fait le job, passe le temps et nous divertit, c’est presque triste de l’avouer tant tout y est pourtant éculé. Pire que ça, j’y retournerai certainement pour la deuxième saison.