Les meilleurs films de 2004 selon Alexandre G

Annotation :

Non non je veux pas dire pourquoi j'ai aimé ce film... C'est comme toutes les expériences artistiques, elles parlent au corps et au coeur, et on les trahirait en les rationalisant. C'était beau, c'est de l'émotion et des souvenirs.

Annotation :

Le film de boxe avait pu devenir un peu stéréotypé depuis les Rocky ou même Raging Bull : on flambe, on se bat pour sa patrie, tout cela dans une virilité pleine et assumée. Ici, Eastwood fait du Eastwood : avec ses présupposés droitiers et conservateurs, ici dans la peau d'un entraîneur de boxe acariâtre, efficace mais sans résultat, l'alors septuagénaire mettait en scène une boxeuse, Hilary Swank, texane d'âge déjà mûr, qui souhaitait devenir championne de boxe pour sortir de son quotidien de précarité. Alors ce n'est pas un film de prolo, bien évidemment qu'Eastwood y oppose la "bonne" pauvreté, celle qui se bat (littéralement) pour s'en sortir, face à la mauvaise pauvreté (la famille de Maggie, profiteurs obèses et dégénérés). Mais c'est toujours sur le plan des émotions qu'Eastwood nous tient, puisque la deuxième partie du film, après le combat pour le titre mondial, prend un rythme très lent, dans les hôpitaux successifs, et voit clairement la relation entre le coach et Maggie prendre un tour familial, comme il est clairement sous-entendu depuis leur première rencontre.

Au point de vue de la réalisation, c'est probablement le film le plus soigné du réalisateur : certes, Eastwood ne s'est jamais vraiment sorti du western (plans américains et larges, piano et banjo) mais l'usage persistant du clair-obscur et des fondus au noir est un signe qu'il cherche tout de même à donner une patte esthétique au film. La lumière forte du ring n'est pas le centre du film, et c'est ce qui en fait un film unique en termes de boxe, qui influence tous ceux qui viennent après lui.

Annotation :

Les meilleurs acteurs français de leur génération, sur le formidable sépia de Jeunet, et bercé par une adaptation millimétrée et rythmée du roman de Japrisot. Tout est bon ici.

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Une descente aux enfers qui n'en finit pas (ce film manque cruellement de rythme), même si cela semble voulu. La prestation des acteurs est époustouflante et c'est réellement le point fort. L'atmosphère anxiogène, confinée, irréelle (parfois un peu forcée) rend le tout très bien fait, et historiquement très exact.

Annotation :

ça partait bien, même très bien. La première partie du film, celle qui s'attarde sur les liens entre Bush, le contexte électoral, les affaires du clan familial et le pétrole saoudien, tout ça était remarquablement bien écrit et scénarisé. Mais le passage à l'invasion de l'Irak traîne affreusement en longueur et se transforme en bureau des pleurs... Alors oui certes, on est en 2004, Moore milite contre la réélection de Bush, il faut donc bien faire jouer le pathos. Mais finalement, on perd un peu de vue le lien avec le 11 septembre voire même la critique politique, pour se déverser dans la "lost generation" un peu lourde et inutile.

Annotation :

La suite est certes bien plus mature que le premier opus : la réalisation est moins hachée, elle s'inscrit dans le temps réel, suivant la déambulation de ce couple qui se refuse dans Paris (un Paris assez éloigné des cartes postales par ailleurs, plus discret, moins grandiloquent, mais tout de même romantique) ; les conversations sont plaisantes mais parfois un peu barbantes, là où dans 'Before Sunrise' on s'identifiait beaucoup mieux (peut-être parce qu'il s'agit de situations concernant ma génération...)
Il y a cependant une forme d'inachevé : la fin est volontairement abrupte, mais pour le coup m'a vraiment surpris ! Linklater délaisse complètement le pathos du premier film pour se concentrer sur un bonheur simple, celui de singer Nina Simone dans un vieil appartement parisien, couronnant un amour platonique d'1h20 qui n'a jamais vraiment réussi à prendre. De plus, les dialogues semblent se chercher tout du long, et malgré quelques climax (Jesse se serrant à Céline sur un banc, Céline manquant de toucher les cheveux de Jesse dans la voiture), il manque cet investissement du spectateur dans une histoire qu'ils connaissent déjà, mais qu'ils veulent voir évoluer. Finalement, on stagne ici.

Annotation :

En-dehors du fait que c'est 1h30 de torture et 30min de scénario, ce film a un problème de rythme : les différents épisodes de la Passion s'accumulent un peu trop artificiellement. "Ah oui et là y a la femme qui donne à boire.. ah et là le soldat qui se repentit..." Et c'est quand même dommage pour une production ciné, où on peut/doit utiliser la trame narrative initiale pour évoquer du rythme, de l'enchaînement. La photographie laisse un peu à désirer (hormis les images du palais de Ponce Pilate, que je trouve réussies) et le jeu d'acteurs est un minimum..

Annotation :

Pas un chef d'oeuvre de l'humour, mais une parodie plaisante, détournant la plupart des codes des films d'action US, avec quelques fulgurances (la chanson rappelant que Pearl Harbour est vraiment un film de merde), mais sans réelle gravité. L'histoire est très dispensable, ne prend que peu de risques, et on n'est pas encore à l'humour caustique des films Lego Movies par exemple, qui concrétisent un peu mieux ce que Trey Parker avait tenté de faire ici.