SensCritique
Cover Les meilleurs films de M. Night Shyamalan

Les meilleurs films de M. Night Shyamalan selon trineor

[SPOILERS dans les descriptions. Et chez ce réalisateur, ça ne pardonne pas.]
[Un merci tout particulier @Pilusmagnus, avec qui j'ai partagé mes conversations les plus éclairantes sur Shyamalan.]

Il y a dans la mise en scène de Shyamalan quelque chose qui, plus que le sens aigu ...

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13 films

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a plus d’un an

Le Village
6.2
1.

Le Village (2004)

The Village

1 h 48 min. Sortie : 18 août 2004 (France). Fantastique, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« You have kindness in your voice.
I did not expect that. »

Ne serait-ce que cette réplique, la façon dont elle est énoncée, au moment où elle est énoncée, capture avec une intelligence absolue le sujet que ce film se propose. Jamais je n'en ai vu un autre depuis traiter avec tant de justesse de la découverte de l'altérité, de la condition communautaire, des mensonges qui font et consolident le sentiment d'appartenance, de la propension du repli identitaire à dresser des épouvantails et à fabriquer des monstres – au propre comme au figuré.

Pourtant les personnages ici ne sont jamais traités avec dédain ou condescendance ; au contraire ils sont dépeints dans leur noblesse, leur sensibilité, leur intelligence. Leurs amours, leurs peurs, leurs révoltes sont écrits et mis en scène au plus près d'eux, à la façon d'objets précieux, avec la délicatesse et la nuance que peuvent y infuser un regard aimant. Et je crois que c'est ce qui me touche profondément dans "Le Village" : qu'il s'agisse d'une œuvre qui, quoiqu'elle scrute les premiers préjugés qui rendent l'homme mauvais, ne soit jamais pour autant une œuvre misanthrope et ne laisse de chercher dans ses personnages la beauté initiale des intentions. Une œuvre qui, quoiqu'elle traite d'endogamie, de xénophobie, de superstition, de bêtise – bref, de tout ce qu'on se plaît à traiter par la raillerie – cherche moins à juger qu'à comprendre.

Et puis c'est beau.
Par-delà ce qui peut m'émouvoir à titre personnel dans le propos, c'est un bel objet cinématographique, simplement. Une musique magnifique, sur le fil d'un violon tendre et enfiévré. Une narration qui, en plus d'articuler son propos politique de façon inattendue, ménage avec aisance la romance, le drame, le fantastique et l'épouvante. Une photographie superbe. Une mise en scène qui joue aussi brillamment de ses cadrages, de ses hors-champs et de sa lenteur pour réussir ses scènes anxiogènes que pour réussir ses scènes intimistes.

Il y a dans "Le Village" à mes yeux une pureté d'intention, un savoir-faire et une précision que Shyamalan n'avait jamais atteints avant, et qu'il n'a plus atteints depuis. Ce film plane au-dessus du reste de sa filmographie.

Incassable
6.9
2.

Incassable (2000)

Unbreakable

1 h 46 min. Sortie : 27 décembre 2000 (France). Fantastique, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 9/10.

Annotation :

Shyamalan, au pinacle de son élégance formelle, qui reprend à l'os, dépouillée de tout grand spectacle, la structure intime du récit du super-héros. Qui met en scène de façon parcimonieuse, élaborée, attentif aux moindres inflexions émotionnelles de ses personnages.

Qui comprend, comme à peu près personne n'a jamais compris au sein du sous-genre qu'il arpente, combien la puissance élémentaire d'une silhouette sombre en imperméable sous la pluie, d'un bébé né les os en morceaux, d'un unique survivant trouvé indemne au milieu de centaines de morts, d'haltères soulevées jusqu'au seuil de ce qui est humainement possible, supplante incommensurablement n'importe quel surhomme en collant réalisant sans effort des prouesses désincarnées dans des déluges d'effets factices.

Qui comprend que, lorsque Joseph brandit un revolver sur son père, il faut que jamais on ne sache si la balle le tuerait ou si elle rebondirait sur lui : parce que la première option amputerait le possible, la seconde romprait le réel, et que c'est précisément entre les deux, dans et par cette irrésolution que le film et son mystère existent.

Il en rend le doute, la peur, la magie, le vertige.

Glass
6.3
3.

Glass (2019)

2 h 09 min. Sortie : 16 janvier 2019. Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La créativité à l'œuvre dans ce film !

On parle tout de même d'un cinéaste capable de t'annoncer à la fin du deuxième volet que tu en es déjà aux deux tiers d'une trilogie protéiforme dont personne n'avait soupçonné l'existence, puis capable de surenchérir par-dessus ça en emmenant le troisième volet dans une direction encore complètement inattendue.

La traque de la Horde ? Brève affaire d'un premier acte où il est vite établi que cette direction – pour excitante qu'elle soit en terme de spectacle – n'aurait consisté qu'à répéter "Incassable" d'un côté, répéter "Split" de l'autre. Au lieu de quoi l'on retrouve Dunn et la Horde sagement assis dans une pièce rose, neutralisés par une psychiatre autrement plus féroce et convaincante que la mamie gâteau new age de l'opus précédent, qui entame le procès de leur ordinarité ou de leur extraordinarité avec pour tout enjeu d'établir si ce que nous avons passé les deux films précédents à voir d'exceptionnel en eux relevait ou non du fantasme.

Dès lors, le grand affrontement attendu n'est plus tant celui de Dunn contre la Bête que celui, mental, de Mr Glass – avocat de l'extraordinaire – contre la psychiatre. Et franchement, autant les digressions du Dr Fletcher dans Split m'avaient paru pesamment didactiques et superflues, autant le personnage de Sarah Paulson cette fois-ci est écrit à merveille. La voir acculer les autres par le seul pouvoir de la parole, dominer entièrement David, Joseph, Dennis ou Patricia, effondrer leurs convictions, entamer la perception qu'y compris nous-mêmes avions d'eux, puis regarder parallèlement à cela Elijah placer patiemment ses pions pour que tout puisse renaître : c'est autrement plus captivant que n'importe quelle conclusion que je m'étais imaginée !

Puis le degré fou furieux d'émotion de ce qu'il parvient à prolonger et à conclure, entre Casey et Kevin, Joseph et David, Elijah et sa mère...

Split
6.8
4.

Split (2016)

1 h 57 min. Sortie : 22 février 2017 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 7/10.

Annotation :

Passé une amorce très accrocheuse, on se retrouve avec plein de lourdeurs explicatives dans l'exposition. Une fois que le film entre dans le vif du sujet qu'il avait envie de traiter, en revanche, c'est proprement magnifique.

Le dernier acte, en plus d'être beau, tragique et incroyablement mis en scène, est si intensément cathartique qu'il m'a ramené à des cauchemars infantiles dont je ne savais même pas qu'ils existaient encore en moi.

« Shyamalan qui revient comme s'il n'était jamais parti », ai-je lu d'un contributeur sur ce site : je ne dirais pas autrement.

Signes
6
5.

Signes (2002)

Signs

1 h 46 min. Sortie : 16 octobre 2002 (France). Fantastique

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 7/10.

Annotation :

Il y a bien des choses qui me déplaisent dans ce film : la musique de Newton Howard que je trouve pompière ; le choix de faire de la scène de l'accident de voiture un flashback filé – choix dont je n'ai jamais trop compris la pertinence dans la mesure où ce qu'on y voit ne fait que répéter ce que les dialogues nous en ont déjà décrit, et ce alors que cette scène montée d'une traite en début de film aurait été magnifique – ; les dix dernières minutes qui sont assez laides et décevantes au regard de ce qu'était la retenue très anti-spectaculaire du style avant cela ; puis cette sorte d'injonction faite au père de retrouver la foi, fût-ce à coups de batte de base-ball, que je trouve d'un bourrin achevé.

Pour autant, "Signes" reste un manifeste assez passionnant du style et des obsessions de Shyamalan : son sens singulier de la lenteur, du découpage, de l'incertitude, de l'inertie, du malaise... marié à la recherche d'une parcimonie très réfléchie. Et quel thème aurait pu mieux illustrer le motif récurrent du doute dans sa filmographie que le thème ici croisé d'une nuit de la foi et de signes dont l'intention reste inconnue ? – même si, encore une fois, on peut à juste titre trouver grossière la résolution donnée à ces doutes.

Où j'en viens à me demander comment il convient vraiment de lire ce film, c'est quand je considère la part inhabituelle d'humour qu'y est mise. Parce qu'à plusieurs reprises, le contraste souligné par des champs-contrechamps ouvertement comiques entre l'agitation de fauve blessé de Mel Gibson et la placidité neurasthénique avec laquelle ses gosses réagissent aux événements paraît introduire, sinon de la dérision, à tout le moins un jeu entre le point de vue donné par le réalisateur et ce qu'il raconte.

De là à penser que lui-même ne prend pas réellement au sérieux cette histoire prétexte d'invasion extraterrestre, et que le grand-guignol de la foi retrouvée à coups de batte de base-ball lors de la dernière scène tient de la parodie d'un langage hollywoodien qui, précisément, ne sait pas douter et veut systématiquement tout résoudre... je me demande.

Du reste, je trouve plusieurs scènes superbement écrites, dont le dialogue clé de Mel Gibson et Joaquin Phoenix sur la signification ou l'absurdité des signes, que j'irais assez volontiers jusqu'à qualifier de bouleversant.

La Jeune Fille de l'eau
5.4
6.

La Jeune Fille de l'eau (2006)

Lady in the Water

1 h 50 min. Sortie : 23 août 2006 (France). Drame, Fantastique, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 7/10.

Annotation :

Celui-ci, je l'ai longtemps trouvé très insipide et passablement ridicule, avant de comprendre en le revoyant des années plus tard la tendresse qu'il y avait dedans. J'y voyais un conte laborieux, dont la féerie mourait étouffée sous une avalanche de métadiscours sur les contes de fée que déblatéraient des personnages transparents – dont j'avais mal cerné l'aspect délibérément tragi-comique – et je m'énervais de voir Shyamalan perdre un temps aussi considérable à régler des comptes avec la critique cinéma.

En fait il s'agit d'un film bourré de gentillesse à propos du réenchantement, où une tripotée de voisins d'une résidence lambda – qui tous traînent un chagrin, une impuissance ou un drame, sans penser grand-chose d'eux-mêmes – vont apprendre à se reconsidérer suite à l'intrusion magique d'une nymphe qui a à leur révéler que chacun à leur manière ils recèlent la beauté d'un personnage de conte de fée.

Et même s'il y a certainement avec le personnage du critique d'art une part de règlement de compte un peu vain qui empiète sur le film, il s'y dit malgré tout quelque chose d'important : que la magie de l'ordinaire ne naît pas lorsqu'on cherche à reproduire une préconception de ce à quoi la magie serait censée ressembler, mais lorsqu'elle est l'émanation spontanée de ce que l'on a de meilleur en soi.

Du reste, le film souffre tout de même d'un certain nombre de scènes très statiques, parfois maladroitement jouées, et d'un passage à vide très inerte dans l'avant-dernier acte, qui sont assez malaisants. Il doit aussi faire avec des effets spéciaux calamiteux, mais s'en sort tout de même honorablement dans la mesure où rendre une créature terrifiante par la seule mise en scène quand les effets visuels sont à ce point ratés est en soi une gageure.

Mais quelque part, tout cela est inessentiel quand à côté il y a des scènes telles que le dialogue de la nymphe et de l'écrivain ou la scène de guérison dans le dernier acte, qui sont d'absolus condensés d'émotion, de bonté et de délicatesse.

Old
5.3
7.

Old (2021)

1 h 48 min. Sortie : 21 juillet 2021 (France). Drame, Fantastique, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il y a un moment où, pour exprimer le sentiment d’avoir vieilli, la petite fille devenue jeune femme en quelques heures dit quelque chose comme :

«Hier, je voyais peu de couleurs, mais vives.
Aujourd’hui, j’en vois beaucoup, mais douces.»

Et rien qu'à cette réplique, je trouve beaucoup de beauté et une grande maturité d’écriture. Tout le film ne jouit sans doute pas au même degré de cette maturité d'écriture – les laboratoires Servier dans le dénouement, là, c'est tellement lourd et surexplicatif... – mais j’ai profondément aimé cette façon qu’a Shyamalan d’épargner des moments de poésie et de délicatesse entre (et jusque dans) ses scènes d’horreur.

Le fait que, des deux époux, lui finisse par perdre la vue pendant qu'elle finit par perdre l'ouïe, et qu'ils passent leurs derniers moments assis côte à côte paisiblement, tandis qu'à leurs cœurs de vieillards leurs disputes de la veille paraissent dérisoires désormais ; le fait que la jeune femme obsédée par son image finisse le corps littéralement brisé en morceaux à essayer de dissimuler sa vieillesse dans une cave sombre ; le fait que le médecin narcissique anxieux sombre dans la paranoïa ; etc.

Avec cette plage à vieillissement express, Shyamalan tenait un concept horrifique par excellence. Et quoique, bien sûr, il ne néglige pas d'en tirer quelques scènes d'horreur marquantes, il décide d'en faire avant tout une sorte de catalyseur par lequel des personnages se révèlent à eux-mêmes la vérité de leurs liens ou de leur être.

Toutes ces choses sont d'une simplicité de l'ordre de l'évidence, et infusent dans le film une certaine beauté.

Sixième Sens
7.4
8.

Sixième Sens (1999)

The Sixth Sense

1 h 47 min. Sortie : 5 janvier 2000 (France). Drame, Thriller, Fantastique

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 7/10.

Annotation :

Les cauchemars que ce film m'a collés quand j'avais dix ans !

Phénomènes
4.8
9.

Phénomènes (2008)

The Happening

1 h 31 min. Sortie : 11 juin 2008. Fantastique, Drame, Catastrophe

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 6/10.

Annotation :

Je sais bien tout ce qu'on peut reprocher à ce film : oui, le casting est abominable. Oui, on a envie de tarter Wahlberg et Deschanel, qui sont calamiteux. Quelquefois aussi la rencontre entre des répliques peu inspirées, une série de plans statiques et une musique soit absente, soit bâclée, finissent de chambarder l'intention initiale de mise en scène – qui était d'installer une immobilité renvoyant à l'angoisse vécue par les personnages du fait de leur propre immobilité face à une menace intangible – pour laisser seulement l'impression de regarder un téléfilm raté.

Mais où je trouve "Phénomènes" amplement mécompris et sous-estimé, c'est quand on lui reproche les comportements incongrus de ses personnages, ou le fait de se gâcher dès le début du film en expliquant les suicides collectifs par l'influence de substances que les plantes se seraient mises à sécréter.

Le fond de l'affaire est formulé lors du cours de sciences naturelles en tout début de film à propos de la conjecturalité des théories : l'explication des plantes tueuses, à laquelle les scientifiques se raccrochent, en est une incertaine, dont l'aspect évidemment improbable et ridicule vient ajouter au désemparement de gens qui, avant tout, sont affolés d'avoir perdu la maîtrise qu'ils pensaient avoir sur un monde compréhensible.

Par ailleurs, rejeter cette idée de plantes tueuses comme nanardesque et anti-spectaculaire, c'est refuser sommairement le sens même de la démarche. Bien sûr que c'est anti-spectaculaire de chercher à faire peur avec un ficus en plastique ou de l'herbe qui ondule ! Mais c'est l'audace du geste, justement, que de ne pas faire porter la peur sur le phénomène lui-même mais sur la précarité de l'interprétation qu'en ont les personnages et le spectateur.

Que ce soit par son titre original ("The Happening") ou son excellente traduction française ("Phénomènes"), le film le confesse d'emblée : le phénomène, c'est ce qui survient et dont l'explication est au mieux une hypothèse. C'est l'irruption de l'incertain.

Combien de films d'horreur osent la peur de l'hypothétique, de l'intangible ? Et puis franchement, qu'on me dise qu'il n'y a rien de glaçant à certaines scènes de suicide collectif ou au segment de la vieille bigote flippante !

Ah, j'oubliais la musique de Newton Howard : une de ses meilleures.

The Visit
6.2
10.

The Visit (2015)

1 h 34 min. Sortie : 7 octobre 2015 (France). Épouvante-Horreur, Comédie, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 4/10.

Annotation :

Pourtant j'aime assez bien l'idée d'aller chercher ce qu'il y a de dérangeant et de perturbant dans la sénescence, pour en faire l'objet d'un film d'horreur... mais franchement, c'en a tous les codes usés, au point que par moment je me demandais si Shyamalan n'était pas ouvertement en train de plaisanter de la nullité de certaines de ses scènes à jumpscares, là.

À noter aussi qu'opter pour le found footage, si c'est pour continuer à composer tes cadres avec tes habitudes de metteur en scène aguerri qui n'ont rien à foutre entre les mains de deux gamins supposés être terrifiés, ça n'a pas grand sens... J'imagine que le but était de minimiser les coûts de production, mais du coup ça ne ressemble pas à grand-chose – en tout cas surtout pas un truc qu'auraient filmé ces frère et sœur – et l'immersion ne fonctionne pas deux minutes.

Puis une fois n'est pas coutume : j'ai trouvé le twist final est d'une paresse ! Enfin, j'imagine que si on ne l'a pas vu arriver, il doit produire son petit effet de vertige et de peur. Mais pour le coup, je l'avais vu venir, et pourtant je ne les vois à peu près jamais venir, les twists de Shyamalan.

Knock at the Cabin
5.7
11.

Knock at the Cabin (2023)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 3/10.

Annotation :

Et si au bout de vingt minutes Dave Bautista récitait exactement tout ce qui va se passer ensuite ? Puis on passerait le reste du film à regarder le programme se dérouler de façon linéaire. Du génie, non ?

Venant de Shyamalan, par excellence cinéaste de l'incertitude et du faux-semblant, c'est incompréhensible. Le film est exactement ce qu'il annonce d'emblée être ; il ne dévie jamais de ce qu'il a annoncé, n'essaie même pas d'introduire crédiblement un tant soit peu de flottement, de malaise ou de doute. L'élément fantastique est confirmé dès le premier suicide rituel par la lumière qui surgit derrière le personnage puis par l'arrivée effective du cataclysme prophétisé.

Partant de là, au lieu d'ouvrir la possibilité d'une méditation philosophique sur le sacrifice, la damnation, le salut ou ce que vous voudrez, ou de jouer la carte de la fatalité en montrant les personnages aux prises avec un sort inéluctable, le film se contente de faire interminablement tourner ses protagonistes en rond autour de la question : "Est-ce réel ?" alors que cette question est déjà résolue pour le spectateur.

Les enjeux sont de ce fait stériles.
Et tout suspense tué dans l'œuf.

À la fin, tandis qu'on mise encore (dans une convulsion de désespoir) sur le proverbial sens du rebondissement du réalisateur pour retourner en dernière minute ce qu'on croit établi, il faut regarder le film achever péniblement son naufrage, et s'échouer tel un flan mal cuit au milieu d'une myriade d'interrogations perplexes, au nombre desquelles une surtout : mais enfin, c'était quoi le but ?

After Earth
4.1
12.

After Earth (2013)

1 h 40 min. Sortie : 5 juin 2013 (France). Science-fiction, Action, Aventure

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 3/10.

Annotation :

Le résultat a beau être déplorable, l'idée de départ avait du panache. Quand tu introduis un guerrier d'emblée charismatique à moitié invincible campé par Will Smith, que tu le fais partir en mission avec son fils rongé par la culpabilité et par la peur (que tu as pris soin de placer dans son ombre) et que tu choisis dès le premier acte de disqualifier ta tête d'affiche en même temps que son capital charisme en le laissant blessé dans une navette, cantonné pour le reste du film à une passivité de spectateur pendant que son gamin doit trouver la ressource pour devenir le héros, c'est plutôt audacieux.

Faire d'une planète Terre devenue depuis plus d'un millénaire inhabitable par l'homme le théâtre d'une course à la survie, c'est intrigant aussi.

Maintenant remplis ta planète d'effets numériques dégueulasses, d'une faune et d'une flore qui gèlent chaque soir et se réveillent pimpantes au petit matin, compte parmi tes redoutables prédateurs un groupe de singes, un monstre en forme d'étron qui vomit de l'acide et une maman aigle tombée amoureuse du gamin, qui choisit de se sacrifier pour lui sauver la vie (rien que de l'écrire, ça paraît si invraisemblablement con qu'il ne semble pas possible d'avoir idée de laisser ça dans un scénario... mais si...) et emballe le tout dans le plus honteux népotisme, afin que Papa Will essaie de nous refourguer son petit Jaden qui joue tellement mal qu'il pourrit toutes ses scènes.

Voilà ! Tu as un gros ratage, bien antipathique par-dessus le marché !

Le Dernier Maître de l'air
3.9
13.

Le Dernier Maître de l'air (2010)

The Last Airbender

1 h 43 min. Sortie : 28 juillet 2010 (France). Action, Fantasy, Aventure

Film de M. Night Shyamalan

trineor a mis 3/10.

Annotation :

Faire un truc aussi laid, aussi plat, aussi con, avec le pire casting de l'univers, quand t'as entre les mains un matériau de départ qui est un trésor, une belle direction artistique et James Newton Howard qui t'a composé une musique magnifique, c'est impardonnable.

trineor

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