C'est vrai que l'équipe d'élite, codirigée par Christopher McQuarrie et Tom Cruise, offre au cinéma un spectacle porté par une conception visuelle percutante et des séquences d'action époustouflantes.

Mais au final, ça reste très décevant, ennuyeux et très long, lorsque peu à peu la rigueur du récit ne cesse de s'élancer, corps et âme, dans le vertige et le froid de ces cascades incroyables. Comme si le vent de l'action valait désormais plus que la logique des trajectoires.

C'est une mission impossible qu'Ethan Hunt (Tom Cruise) accepte encore une fois. Le seul et l'unique, plongé cette fois dans un tourbillon d'images. Un homme traqué par le futur, hanté par le passé, tous ses amis, ennemis, disparus, pris au piège d'un présent qui file trop vite pour panser les regrets et les plaies. Et ces mains amoureuses qu'il a senties glisser entre les siennes, sans pouvoir les retenir.

Une vie de missions, résumée en un souffle, en un éclair, brutal et éphémère.

Mais aussi un film qui croit venu le moment de s'essayer à une tentative de morale plutôt foireuse, quand tout semblait bien présent : une mission réussie, de nouvelles amitiés, des souvenirs qui ont construit sa vie, sa raison d'être, de magnifiques paysages… au milieu de cette douloureuse absence.

Et plouf, tout coule : un goût fade, là où l’émotion aurait dû jaillir, nous emporter, porter notre sauveur, glissant sur l’eau sans effort. Au lieu de cela, ça rame sec, lourd tel un boulet, l’élan se noie aussitôt. Dommage.

Mais parlons de l'entité , puisque c'est la clé du poblème, et de ce dont il s’agit dans Mission: Impossible – The Final Reckoning. Une I.A. non seulement consciente d’elle-même et de sa puissance, mais qui cherche également à contrôler toute existence. S’infiltrant sournoisement dans les centres de données et les réseaux les plus sécurisés de la planète.

Avec pour méchant un mystérieux personnage : Gabriel (Esai Morales), qui pense, calcule et anticipe afin de pouvoir s’emparer des leviers du monde.

Ce dieu numérique, maître des armes et des esprits, rend chaque jour l’espèce humaine un peu plus nerveuse. Il remplace la peur instinctive par une terreur sans visage, implacable et inarrêtable.

Il pousse la mission à de tels extrêmes qu’elle en devient certaines fois complètement ridicule, accompagnée d’une musique qui vous hurle à tout instant la fin imminente du film... qu’on attend patiemment. Sans oublier cette fin, terriblement pauvre.

Usée par le temps, la franchise continue de briller par de remarquables scènes d’action et de brillants acteurs, notamment Tom Cruise, à 62 ans, toujours en pleine forme physique.

Non, le sujet n’est pas là. Mais plutôt dans cette volonté d’élever au rang de saint — ou de super-héros — notre Ethan Hunt, protecteur du monde, je l’accorde… mais un brin excessif, je trouve.

À l'image d'un ultime chapitre, qui s'égare vers des enjeux démesurés jusqu'à l'absurde, porté par une tension dramatique trop chargée pour être sincère. Ce film ressemble davantage à un feu d'artifice sans mémoire qu'à une conclusion digne de la saga qu'il prétend, ou non, clore.

Ou bien alors, peut-être que pour ma part, il faut savoir dire stop. Fin de mission. Huit, c’est bon.

Mission: Impossible – The Final Reckoning plaira à certains. Pour d’autres, c’est la mission de trop, surtout quand on sait qu’il y aura certainement une suite.

Activité sur Mission: Impossible - The Final Reckoning