Au XXIIIème siècle, Lucy sort pour la première fois de l’abri antiatomique dans lequel elle vivait au sein d’une petite communauté après 200 ans d’isolement suite à une guerre nucléaire. Le monde de la surface, bien qu’irrémédiablement irradié, a évolué et les humains s’y sont adaptés tant bien que mal. Lucy apprend à connaître cet environnement nouveau et dangereux.

Cette critique couvre entièrement la saison 1 et c’est bien suffisant.

Cette série a été créée, réalisée et produite par Jonathan Nolan, le frère de Christopher Nolan. Son aîné est le génie aux multiples chefs-d’œuvre (plusieurs films sur Batman, Inception, Interstellar ou encore Tenet) et il est apparemment très difficile pour Jonathan de vivre dans l’ombre de son grand frère. Même si Christopher a généreusement invité son cadet à co-réaliser plusieurs de ses œuvres, Jonathan essaie de se démarquer avec les séries. Mais, visiblement, il ne possède pas le talent de son aîné. Westworld n’a pas été le chef-d’œuvre attendu, et Fallout est pire. Au passage, il est remarquable de constater que Jonathan ne crée pas ses propres univers, mais se contente de reprendre des mondes existants.

Dans un jeu vidéo, le scénario tient du parcours fléché : le joueur parle à un personnage qui le met sur la piste de sa quête et le trésor se trouve derrière le gros monstre à buter. C’est très simple et c’est normal ; le but est d’amuser le joueur, pas de le faire chercher pendant des heures. En revanche, dans un film ou une série, ce genre de scénario est une catastrophe. Fallout aligne les coïncidences sans une once de complexe ; la plupart des évènements défient les probabilités. Idem, les personnages sont particulièrement mal définis. Lucy est une cruche percluse de principes qui charcute pourtant les gens sans sourciller, Maximus est… creux, et la goule est un détestable frimeur arrogant avec un accent nasillard catastrophique. Je passe sur les archétypes en pagaille, depuis le papa normatif aux très gros méchants stupides et sadiques en passant par la horde de fous hallucinés. Ce n’est certainement pas la faute des acteurs, mais bien de la direction, car tous présentent les mêmes défauts.

L’histoire démarre à l’épisode 5, mais c’est poussif et surtout très naïf. La fin est une insulte aux cinéphiles : inverser les rôles et inclure papa et maman dans le drame n’est vraiment, vraiment pas nouveau ; on a déjà vu ça dans Conan le destructeur et Star Wars ! Sans forcément renouveler les intrigues, peut-être qu’un poil d’originalité ou, à défaut, de talents aurait pu sauver cette histoire.

Avec un scénario naïf comprenant une horde de clichés et de deus ex machina, Jonathan Nolan n’a malheureusement pas opté pour l’humour. Il s’efforce pourtant de préserver les caricatures des jeux vidéo, mais sans garder l’ambiance marrante qui l’accompagnait. Comble de maladresse, Jonathan Nolan insère parfois des gags burlesques au milieu de scènes violentes qui ne fait que déranger la narration déjà laborieuse. Enfin, le gore ainsi que le sadisme sont omniprésents et gratuits, ce qui achève de rendre la série détestable.

Comble de tristesse, les images ne sont même pas grandioses, le moindre film d’animation offre des tableaux autrement plus impressionnants. Même le nez de la goule est gonflant, car il attire trop le regard (il est trop sombre).

Fallout n’est pas une adaptation, mais une recopie littérale du jeu vidéo et c’est une très mauvaise idée. On voit le matos défiler, les compétences, des éléments de gameplay, les discussions bateaux pour faire avancer le scénario ; tout juste s’il n’y a pas des caisses pleines d’items abandonnées dans le désert. Ce n’était pas la peine de se donner tant de mal, il existe déjà de nombreuses vidéos de parties filmées de Fallout sur Youtube. C’est un exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire dans une adaptation : recopier un monde vieux de quarante ans sans rien moderniser, déballer le matos façon exposition en croyant faire plaisir aux fans, coller le scénario tel quel et meubler avec du gore, du sadisme et du sexe (oui, y a aussi quelques nichons incongrus). Avec cette série, Jonathan Nolan a démontré qu’il ne possédait rien du talent de son frère ; il est temps qu’il se trouve un autre métier.

Activité sur Fallout