Comment attaquer ce morceau autrement qu'en précisant d'entrée que Metro est peut-être la saga de FPS solo narrative la plus intéressante à mon goût, celle qui donne le plus de sensations en terme d'atmosphère à travers un gameplay intelligent au service d'une immersion grisante.

Si 4A Games a toujours eu un léger faible pour les scripts "hollywoodiens", il faut dire que pour ce troisième opus ils ont le mérite de surgir en petit nombre mais surtout avec intérêt contrairement à Last Light, qui en faisait son point noir pour moi, de mémoire. Dans Exodus les QTE sont les bienvenus et presque uniquement là pour planter du mutant au couteau à beurre.

Fondamentalement peu de choses m'ont gêné dans ce jeu, et celles qui sont sujettes à s'identifier comme des défauts semblent participer à l'aura old school du jeu... Un raisonnement peut-être influencé par mon amour pour le lore post-apo de la série mais je prends délibérément le parti d'un poil surnoter le jeu à chaque fois car l'aspect sensitif des Metro, l'immersion, la D.A, le feeling global du gameplay sont trop bons et trop rares dans les FPS solo.

Concernant l'histoire, pour ne pas spoiler, je voudrais juste souligner le soin qui a été apporté au background de chaque faction dans les différentes régions. Si l'on écoute les conversations et que l'on traîne un peu nous serons témoin d'un lore tout ce qu'il y a plus de complet et cohérent avec l'environnement. Mais ceci est peut-être plutôt dû au matériaux d'origine que je n'ai pas encore lu. Aucune terre ne nous est dû et tout être vivant humain ou non en a fait une partie son territoire, avec son histoire.

Sur l'aspect technique. Il semble que Metro Exodus ait eu droit à un peaufinage à deux vitesses. Parce-que si le jeu possède certaines finitions tout à fait excellentes il n'en demeure pas moins parfois vieillotes. De vieux assets sont réutilisés, rendant ainsi certaines allures relativement grossières, mais pas assez pour faire vraiment tâche. Et je trouve que cela donne un cachet supplémentaire au jeu. Au delà de l'I.A qui elle par contre n'est pas vraiment excusable, le jeu a ce rendu qui mixe un façonnage impressionnant sur Artyom ayant droit à de très bonnes animations - scriptées - mais qui par ailleurs en phases live à le pas lourd et des interactions imparfaites. Appréciant néanmoins tout le reste à sa juste valeur il en résulte selon moi un jeu à la prise en main délicate mais avec d'excellentes sensations, en découle une aura de jeu "à l'ancienne". Ce n'est clairement pas assez mal fait pour justifier certaines qualifications abusives sur la qualité du jeu. Metro Exodus reste meilleur que beaucoup d'autres triple A aseptisés par le cahier des charges random de 80% des FPS solo. Le studio prend parti et va jusqu'au bout (ndlr, mutisme du protagoniste, le karma très sévère, etc.).

C'est l'ouverture de quelques unes de ses map qui font la nouveauté de cette conclusion des aventures d'Artyom. Pas grand chose à redire à ce niveau là. Ce qui est ouvert justifie une exploration qui saura récompenser le joueur et ce qui ne l'est pas contribue à sauvegarder l'ADN des Metro qui a toujours livré ses plus forts moments en souterrain. Cette sensation d'oppression et de danger permanent subsiste à travers un gameplay comme je le disais intelligent et qui favorise l'immersion, assurément un des meilleurs aspects de la saga, sublimé par quelques features ajoutées dont le sac à dos qui permet le modding d'armes à n'importe quel moment.

Graphiquement le jeu à le droit à une D.A assez magnifique, bien que la structure technique de l'engine est un poil en deçà de ce qui peut se faire de mieux à l'heure où j'écris ces lignes, moyennant quoi ce rendu participe aussi à une figure vieille école (je sais je radote concernant cette impression mais pour essayer de faire comprendre mon ressenti parfois on l'impression de voir ce que serait un HL3). Concrètement le jeu est beau, mais ce n'est pas non plus la tarte dans la gueule. Pas de fioritures en sommes, juste un rendu propre et efficace. En terme d'opti, ça tourne nickel à fond avec Ray Tracing activé en élevé sur une 2080 et un moniteur 3440*1440.

Pour conclure je dirais que le jeu mérite la clémence quant à ses tares malgré une I.A un peu à l'ouest. Les apports à ce nouvel opus restent à saluer. Que le studio ukrainien mérite les bénéfices qu'il cherche à faire et que toutes les polémiques à deux balles que s'est mangé le titre ne suffiront pas à ébranler cette série phare du survival post-apo. Ses défauts sont au service de tout ce qui fait la substantifique moelle de Metro. N'en déplaise aux chialeuses qui ont le crachat facile dont d'ailleurs le monde entier se fout. Exodus, un très bon jeu et un très bon Metro.

Activité sur Metro Exodus