Si The Affair était un souvenir, ce serait une scène trouble racontée à la fois par toi et ton ex... et bizarrement, dans sa version, t’étais moins charmant et plus nul en cuisine.

Le pitch ? Noah, prof/écrivain frustré, entame une liaison torride avec Alison, serveuse à la vie cabossée, et ça fait éclater deux mariages, déclenche une avalanche d’emmerdes émotionnelles, et te plonge dans cinq saisons de non-dits, de regards lourds, et de reconstitutions mentales façon "c’est pas moi qui exagère, c’est la vérité qui change de forme".

Le concept est malin : chaque épisode (du moins au début) te montre la même scène deux fois, à travers deux regards différents, et spoiler : les fringues, les dialogues, les gestes — tout change subtilement. Parce qu’en amour, tout est perception. Et en adultère, tout est version.

Les performances sont solides, avec Dominic West en écrivain en pleine crise d’ego, Ruth Wilson en tourbillon de fragilité contenue, et un casting qui s’élargit au fil des saisons comme un dîner de famille où tout le monde couche avec tout le monde (ou presque).

Mais The Affair, c’est aussi une série qui aime le drame avec un D majuscule. Tout le monde souffre, doute, pleure dans une voiture ou marche au ralenti sur la plage. Et à partir de la saison 3, l’effet "Waouh" du concept narratif laisse place à une espèce de "bon, qui est encore fâché avec qui cette semaine ?"

Ajoute à ça des ellipses, des procès, des morts pas toujours utiles, et un final qui te laisse à la fois ému et légèrement lessivé émotionnellement, et tu obtiens une série *à mi-chemin entre Love Story et Rashōmon sous Xanax.

Au final, The Affair c’est un voyage introspectif intense, où l’infidélité n’est qu’une porte d’entrée vers tout un monde de culpabilité, de trauma familial et de cafouillage affectif.

Un show où personne n’a raison, tout le monde a tort, et pourtant tu restes accro, comme à un texto envoyé à 2h du matin.

Activité sur The Affair