So don't we look pretty?

Désespéré j'étais, par la nullité affligeante de la grande majorité de la musique qui nous est contemporaine: 2 accords, des paroles inexistantes ou malheureusement présentes, des beats niveau cycle 1 école de musique de Peaumé-sur-Sôme.
J'ai découvert Until (The Ribbon Breaks) par hasard, avec le titre 2025 qui m'avait plu d'un premier abord, sans pour autant que j'eusse éprouvé le besoin viscéral de l'écouter plusieurs fois par jour. Puis, par curiosité, j'ai visionné le clip avec les paroles intégrées.

C'est ici que j'ai reçu une claque, my little Malchiks.

Until the Ribbon Breaks, ce n'est pas de la pop, ni du RNB, encore moins de la prog ou de l'alternatif, c'est pas du jazz, du blues, du house, du funk ou du soul. C'est de l'Until (The Ribbon Breaks).

Ce groupe britannique attache une importance particulière à l'esthétique de ses clips: Super 8, images historiques, vinyles et fumée de clope. Chaque track possède une histoire en images, dont on se souvient par ce que celle-ci nous évoque, plaquée sur un accord particulier.
Musicalement, ce n'est évidemment pas du Yes ou du ELP, le groupe ne s'identifie pas par une complexité particulière des idées musicales, même si leurs thèmes sont à mon goût très bien imaginés.
Ce qui définit UTRB, c'est l'émotion conjuguée des paroles chantées par Peter Lawrie Winfield , doublées à la tierce ou l'octave par James Gordon.

"So don't we look pretty, with nowhere to go? It's cool to be lonely, didn't you know, I think I'll marry a stranger, that I met online, it's not that it's not love, it's just a sign of the times."

UTRB dépeint avec brio les contradictions de notre société parfois aveuglée par notre conception nihiliste du temps, et nous ramène avec force à l'essentiel.

Alors oui, parfois UTRB est redondant, parfois pas toujours juste, parfois un peu convenu, parfois peu innovant, mais UTRB est beau, aérien, et nous fait voyager vers des univers que l'on a tous un peu abandonnés.