Le serpent se prend pour le dragon

1988. Burton est mort depuis 2 ans, mais tant pis, il fallait avancer et faire avec, ou sans d'ailleurs. Parce que cet album est légendaire pour son absence quasi-totale de basse, interprété souvent comme un ultime hommage à Cliff Burton, comme si quelque chose avait été brisé dans le groupe, quelque chose d'absent qui ne reviendra jamais.

J'en aurais volontiers versé une larme si dans les faits ça n'avait pas été un énorme manque de respect à Jason Newsted, qui a quand même enregistré ces lignes de basses fantôme, tout ça pour qu'au final un certain Lars Ulrich lui dise au moment du mixage d'aller gentiment se faire foutre. Bref, tout ça pour dire qu'au final cette histoire de basse manquante, non seulement ça m'en touche une sans bouger l'autre, mais en plus ça fait qu'au final l'album n'est à mes yeux qu'un gros fail dans l'Histoire du mixage.

Bref, maintenant que les politesses sont faites, attardons-nous sur la durée : 1 heure et 5 minutes. PARDON ?!! Plus d'une heure alors que Master of Puppets qui en fait 10 minutes de moins m'avait déjà semblé une foutue éternité ? Et sans Burton en plus, qui était de loin le musicien le plus compétent des 4 en matière de composition ?

Et bah ça rate pas : jamais un album n'aura été autant sur-branlé, les compos n'en finissent jamais, ça en fait des caisses pour rien, nombre de morceaux qui aurait du faire 5 minutes en font le double. Au final je me demandais plus quand est-ce que ça allait se finir qu'autre chose.

Bon, ne soyons pas mauvaise langue non plus : l'album n'est pas à jeter, loin de là, et il dispose de ses pièces maîtresses, que ce soit One, To Live is to Die ou Dyers Eve. Dyers Eve qui est d'ailleurs ce qu'aurait dû être tout le reste : du thrash con, pas prétentieux pour un sou, mais diablement efficacement. Du thrash à la hauteur de ce que Metallica est capable de faire.

Bref, toute ma critique est dans le titre : à voir trop grand, Metallica a visé à côté. Avoir de l'ambition c'est bien, mais encore faut-il en avoir les moyens.