Suite à Metal Heart et Russian Roulette, qu’Udo Dirkschneider juge trop mélodiques pour son style, le chanteur quitte Accept afin de poursuivre une carrière solo. Wolf Hoffmann et sa femme Deaffy qui écrit les paroles pour le groupe lui offrent tout un album. Selon le guitariste, Udo étant incapable de composer, c’était un remerciement pour les années passées dans Accept. Ces titres, qui sonnent comme les anciens morceaux du groupe, ont été composés assez rapidement par les membres d’Accept. Ce retour aux sources permet au chanteur de trouver aisément une maison de disques. Il rassemble donc des musiciens pour aller enregistrer cet album aux Dierks studios de Cologne sous la direction de Mark Dodson.
Dès les premiers accords, les fans d’Accept se retrouvent en terrain connu. « Animal House » aurait pu, en effet, atterrir sur Balls to the Wall, tant les recettes utilisées par Wolf Hoffman sont éprouvées. Cet hymne, mené par des cavalcades de guitares, conduit à un refrain fédérateur, et reprend des sonorités propres à Accept. Ces procédés se retrouvent tout au long de l’album. Ainsi « Black Widow » s’appuie sur des riffs classiques, dont une partie est plaquée, et renvoie à « Love Child » en plus simple. Udo y met toute son âme, comme sur « Lay Down the Law », à l’esprit plus rock’n’roll, mais dont les chœurs graves sont du pur Accept.
Le groupe propose des morceaux plus enlevés, comme le heavy « Go Back to Hell » sur lequel Udo module sa voix comme jamais. Le refrain est classique, avec la phrase titre répétée deux fois pour mieux l’appuyer. Presque speed, « We Want It Loud » explore des sphères plus en phase avec l’époque et la nouvelle vague de groupes allemands. Les deux guitaristes, efficaces sans être géniaux, délivrent une bonne prestation, mais usent un peu trop du vibrato. Néanmoins, la chanson claque et entraîne l’auditeur dans sa gigue. Pourtant, on peut lui préférer le rapide et mélodique « Coming Home », au clin d’œil évident à Scorpions, qui associe des riffs rapides à des ponts plus affinés.
Tous les titres ne sont pas aussi bons. « Warrior » s’enlise dans un tempo lent qui plaît sans doute aux fans germaniques, mais qui paraît très daté, comme le pesant « Run for Cover », très binaire et, finalement assez bateau. Plus subtil, « They Want War » joue avec les intensités sur un rythme un peu plus sautillant et nous montre qu’il est possible d’écrire de beaux morceaux lents. Il en va de même pour le surprenant « In the Darkness », sorte de fausse ballade comme Accept en composait dans la première partie de sa carrière.
Comme on pouvait s’y attendre, Animal House est un bon album, mais qui ressemble à un worst of d’Accept. Il permet de lancer la carrière d’Udo qui, rapidement, change une bonne partie de ses musiciens que l’on ne sent pas tous très investis. Les solos sont, en effet, assez pauvres et l’on aurait pu s’attendre à davantage d’énergie sur certains titres. UDO fera bien mieux par la suite. L’album sort en CD avec le bonus « Hot Tonight » et ressort en 2013 avec des extraits de concerts.