Annihilation
Annihilation

Album de Rebaelliun (2001)

Rebaelliun est un groupe brésilien de brutal death à l'existence assez brève (1998-2001) mais qui a fait très mal. Il n'est d'ailleurs pas advenu grand-chose de ces anciens membres, sauf Sandro Moreira qui occupe toujours le poste de batteur au sein des compatriotes de Mental Horror.
Néanmoins, il semble que le groupe se soit reformé récemment.


Après une démo de deux titres, le groupe se fait remarquer par le label hollandais Hammerheart, aux signatures aussi inhomogènes que Primordial, Severe Torture, Aura Noir ou Blood Red Throne. Leur premier album intitulé « Burn the promised Land » sort en 1999 et envoie déjà du lourd. Rebaelliun suit les traces de son grand frère Krisiun, à savoir un death extrêmement brutal, d'une rapidité sans précédent, sombre et blasphématoire avec en même temps une forte tendance belliqueuse dans ses propos. D'ailleurs, il serait de bon ton de le rééditer car il commence à se faire franchement rare.


En 2001, après un petit mini-album de quatre titres dont une reprise de Morbid Angel, Rebaelliun revient plus fort que jamais avec son « Annihilation », toujours sur le même label.
Si le premier faisait un peu pâle figure par rapport à « Apocalyptic Revelation » de Krisiun sorti une année auparavant, je ne trouve pas que ce soit le cas ici par rapport à « Conquerors of the Armageddon » : Rebaelliun a loué les mêmes services d'Andy Claessen, pratique toujours du death brut de décoffrage, anti-clérical et martial que l'on retrouve chez leurs compatriotes, mais le fait avec plus de conviction, de rage et d'inspiration, conscients d'évoluer dans l'ombre de leurs aînés.
Je l'affirme, Rebaelliun bat Krisiun sur son propre terrain, ce malgré la qualité indéniable de « Conquerors... ».
Le groupe possède une paire de guitaristes incroyable, tant au niveau technique des riffs que pour les solos, qui n'ont rien à envier à ceux de Moyses Kolesne. Un sens de la mélodie édifiant, des blasts terriblement rapides et qui pulvérisent tout sur leur passage, sont des ingrédients qui font des brésiliens des maîtres dans leur art.
A commencer par le morceau titre en intro jusqu'à la fin, c'est de l'agressivité sonore d'une intensité rarement atteinte. Très homogène le long de ses 38 minutes, l'album ne lasse pourtant pas une seule seconde.
J'insiste encore une fois sur les solos qui sont enchaînés par les deux gratteux à une vitesse ahurissante et les arrangements mélodiques avec les riffs de fond qui les mettent encore plus en avant. Du grand art !
Pour le coup, « Ageless venomous » sorti la même année fait vraiment tache à côté de ce bijou de brutalité.


Pour les fans de Krisiun première période, cet « Annihilation » me paraît être un complément pour le moins indispensable. Un groupe qui aurait encore pu s'affirmer davantage au sein de la scène brutal death s'il avait vécu un peu plus peut-être. Dommage. Mais il nous reste ce chef-d'œuvre pour oublier notre chagrin.

Man_Gaut
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le 29 nov. 2015

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Man Gaut

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