Claque !

Après Big Black dans les années 1980, puis Rapeman dans un court temps, Steve Albini (souvent connu pour avoir bossé avec Nirvana, les Pixies, les Thugs, etc ...) forme Shellac avec Todd Trainer et Bob Weston. At Action Park est le premier album du groupe chicagoan et est considéré comme l'un des tops de putain de disque des années 1990 de la scène indépendante musicale nord-américaine. La première lecture peut faire mal et mettre dans une situation inconfortable pour l'auditeur non averti.

La première écoute, je me rappelle, ne m'avait pas particulièrement plu tellement c'était tordu, jusqu'à y prendre goût et d'aimer ça.

Dans cet Action Park de Shellac, on devient une sorte de poupée crash test. Les titres pénètrent les oreilles, le cerveau encaisse l'électrochoc : la guitare de Steve Albini (chant et hurlement aussi) incise et cingle, la basse de Bob Weston roule et concasse massivement et Tod Trainer fait claquer ses peaux de sa batterie en des coups secs et précis, ne se privant pas de bon coups de folie. At Action Park cogne, fait crisper, malmène avec ses cassures et arrive finalement à nous posséder avec son hardcore épuré mais costaud, dès le giflant "My Black Ass". Le trio américain sans concession tend une musique dure, nerveuse et torturée, parfois dissonante et assurément non molletonnée, pour la relâcher souvent en des climax délectables. "Pull The Cup" et "Il Porno Star" peuvent rendre fou. "Crow" résonne d'une puissance inquiétante. "Dog And Pony Show" vous déboule dessus. On se permet de planer dans "The Idea Of North", peut-être le titre le moins fort du disque. Enfin voilà ... ! Après le choc, le corps finit par suivre.

Les albums, 1000 Hurts (2000) et Dude Incredible (2014) sont aussi à conseiller.