N'ayons pas honte d'aimer Atlantic Crossing, disque too much, disque de la transition aux ambitions pop démesurées. Rod Stewart lache ses copains de Faces pour s'entourer de musiciens de studios pas les plus sexys de la Terre, des pros du saxo et une partie de Booker T. & The Mg's.
Si le choix peut paraître désopilant pour ne pas dire un brin décevant sur le papier, Atlantic Crossing se révèle être une jolie surprise tout de boursouflures bien fichues, du dynamique Three Time Loser au très Stones All In The Name Of Rock'n'Roll, ces derniers enregistrèrent d'ailleurs en 1974 le Drift Away ici-présent, déterré de l'edition collector de Tattoo You, sans oublier le juste nécessaire de balades avec un cover tout en coton imbibé à l'eau de rose d'un beau titre de Danny Whitten, I D'ont Want to Talk About It ou bien It's Not The Spotlight et sa mandoline nostalgique de l'année 1971. Et Sailing, encore un cover transformé en hit planétaire. Ce type a le don de tout réussir.
Calibré pour les postes de radio des grosses pétoires américaines lancées sur les deux fois six voies, Rod Stewart et Atlantic Crossing affichent un objectif clair et précis : conquérir, que dis-je, piétiner les Etats-Unis du haut de ses chaussures à semelle compensée et écraser tout ce joli petit monde de son insolence musicale.