Au‐delà du délire
7.4
Au‐delà du délire

Album de Ange (1974)

Rien que de se dire que ce groupe était Français, et qu'il avait des textes en français, prouve déjà que cet album est une sorte de "perle" en soit, la scène Progressive française n'ayant jamais été aussi populaire que la scène anglaise ou même américaine. J'étais donc parti dans cet état d'esprit avant l'écoute de cet album, étant impatient de découvrir ce que celui-ci recelait.

À la vue de la durée de chaque morceau, j'étais assez troublé, du prog avec des durées de moins de 5 minutes, ça ne devait pas être du prog ... il y a déjà eu des exceptions dans certains albums avec des morceaux plus court, mais là, on peut constater que seul " La Bataille du sucre" et "Au-delà du délire" rentraient dans ce critère de durée, je me disais "Après tout, on verra bien, commençons l'écoute ..."

Ce qui surprend tout de suite selon moi, c'est la voix du chanteur, qui a un timbre bien particulier, qui est très belle, douce mais puissante, et qui s'accorde parfaitement avec l'instrumentation des morceaux, même si elle se retrouve parfois submergée par l'ensemble instrumental. Bien que ceux-ci ne soient pas très longs, on y retrouve bien une composition très travaillée, rappelant fortement Genesis dans la période Gabriel, mais en moins pousser, le tout reste quand même plus "terre-à-terre". L'ambiance générale des morceaux se rapproche de la période médiévale, avec des textes épiques, des contes, ...

On enchaîne donc des morceaux assez doux, d'autres plus énergiques et plus agressif, sans tomber forcément dans l'expérimentation ou des passages psychés digne du prog en général. Une petite pointe d'humour noir accompagne souvent les textes que le chanteur nous livre, ce qui est franchement sympathique, et qui donne un petit cachet à la chose.

Si je devais retenir quelques morceaux, ça serait "Si j'étais le messie", qui est un texte parlé accompagné d'une musique assez angoissante, dans laquelle les percussions sont mis en avant, "Exode", avec une fin où la batterie se déchaîne, où des synthés dessinent une mélodie épique, avec un solo de guitare endiablé, ainsi que "Au-delà du délire", qui est sûrement le morceau le plus Progressif de tout l'album.

En définitif, cet album se doit d'être découvert par simple curiosité, parce que du Prog Rock français ça s'écoute ... et que l'ambiance épique et médiévale de l'ensemble est vraiment particulière, et se retrouvera rarement ailleurs. Néanmoins, il est regrettable que les morceaux ne soient pas plus longs pour la plupart, et la composition plus travaillée, sinon, selon moi, cet album serait devenu un indispensable.
Valbrume
8
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le 17 févr. 2015

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