Un retour bien fade

En 1977 Eric Burdon et Alan Price mettent temporairement fin à leur petite brouille qui avait amené à la séparation du groupe près d'une décennie auparavant. En tant que fan des Animals je ne peux que me réjouir du fait que l'aventure ne s'arrête pas en 1969. Mais si continuer l'aventure c'est faire ça, alors ça vaut pas la peine.
Cet album est essentiellement composé de reprises plus ou moins réussi de Bob Dylan (It's all over now, baby bleu), Ray Charles (Lonely avenue), ou plus étonnant de Jimmy Cliff (Many rivers to cross). Alors OK, c'est surtout sur d'excellente reprise que repose la notoriété des Animals (House of rising sun, Don't let me be misunderstood) mais dans ces reprises ont sentait clairement la patte du groupe, notamment avec le clavier d'Alan Price si caractéristique. Ici les reprises sont sans saveurs, sans personnalité, elles se rapprochent trop de la version originale.
Le style est surannée, déjà en 1977 les pianos acoustiques dans les rock band c'était ringard. Je sais que le groupe a une admiration pour des artistes comme Chuck Berry ou Bo Didley qui utilisaient beaucoup ce genre d'instrument, mais c'est pas une raison pour pondre un album rétrograde (un album hommage diront les autres, ce n'est pas mon avis). Ils essayent bien de mettre des guitares plus modernes (Fire on the sun) dans un style oscillant entre le punk et l'arena rock mais ce n'est pas suffisant, et surtout ce n'est pas leur style.

Pour terminer sur une note positive, je tue le suspens en annonçant dès maintenant que le groupe de réunira une seconde fois en 1984 pour un Ark, un album nettement plus réussi. Ainsi je conseillerais de sauter la parenthèse 70's des Animals pour entrer directement dans les 80's.