Longtemps méfiant vis-à-vis des découvertes musicales de mon frère, c'est un peu hésitant que je cliquais sur le lien youtube du clip de Kané de Fauve, un soir de février 2013. Le coup de cœur fut immédiat.
Une instru minimaliste mais efficace, un phrasé sur-investi d'émotions... Fauve c'est doux, Fauve c'est poignant, Fauve c'est fougueux, c'est un drapeau révolutionnaire qui nous redonne espoir à nous, auditeurs désabusés, Fauve c'est d'une vitalité folle.
Des jérémiades de jeunes perdus dans un quotidien qui les dépasse, certes, mais une volonté de vivre, une volonté de se battre, de ne pas se laisser plier par le poids du destin. "Promis juré qu'on la vivra notre putain de belle histoire, ce ne sera plus des mensonges, quelque chose de grand, qui sauve la vie, qui trompe la mort..." Fauve c'est le sentiment d'être révolté, c'est croire que l'on peut changer le monde avec la simple force de la volonté.
Une mélancolie tout de même très présente, des bribes de souvenirs, d'un quotidien d'où surgissent des moments de beauté simple. Oui, Fauve a le talent de mettre le doigt sur ce que nous portons tous à l'intérieur de nous, l'identification est facile. Combien de fois, je me suis retrouvé dans ces paroles, combien de fois des souvenirs personnels se sont alignés sur cet univers à la fois personnel, unique, et universel !
Musicalement, c'est répétitif, entêtant, du parlé calé directement sur une mélodie hypnotique. C'est que ça rend facilement accro... Les mélodies sont belles, une pop planante qui contraste avec une voix sur-expressive (j'avoue qu'au début j'avais un peu de mal avec cette voix de jeune, mais on s'y fait, et au final ça passe même très bien)...
Bref, à écouter absolument ! (Surtout Blizzard, Nuits fauves et Kané)
Fauve ça devient hype, chébran, et pour une fois, je ne vais pas cracher sur ce phénomène de mode (tout en pouvant faire l'ancien, le vrai, à qui on ne la fait pas, parce qu'il connaissait avant que ce soit connu)